Le taux croissance de la Tunisie peut atteindre 4% en 2011, a indiqué M. Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie lors d'un débat organisé jeudi 05 mai à l'Institut arabe des chefs d'entreprises, IACE. Une croissance de 4% semble être un peux exagérée. A la fin avril 2011, la Tunisie prévoit un taux de 1%. C'est déjà un peu loin d'un taux de croissance de 0% estimé un mois après la Révolution. « La Tunisie est sur la bonne voie. On a recélé déjà de bons résultats. Il faut essayer de créer et ne pas subir », a ajouté M. Nabli qui se veut très optimiste. Les créances ont augmenté de 3,7% sur les quatre premiers mois de l'année 2011. Le niveau de l'inflation a diminué à 3,1%, durant le premier trimestre de l'année en cours, contre 4,9% pour la même période de l'année précédente. Toujours par rapport à la même période, la masse monétaire M3 s'est accrue de 2,9%, contre 1,6% pour l'an passé. Les concours à l'économie se sont accrus de 3,7% contre 3,9%. Selon le gouverneur de la banque centrale, le futur doit être créé : « Le succès de la transition démocratique dépend du renforcement de la situation économique, d'où la nécessité de participer à cette transition en prenant des risques », a-t-il ajouté. La reprise de confiance semble être également l'enjeu de la situation actuelle. Le grand défi est de relancer l'entreprise et l'investissement et préserver, entre autres, les structures qui existent. Dans ce cas, la banque centrale est appelée à accroître les concours à l'économie et consolider le rééchelonnement de la dette. L'ensemble des crédits alloués par la BCT pour financer l'économie ont atteint 3,7% durant les quatre premiers mois de l'année 2011 contre 3,9% à la même période de l'année 2010. L'augmentation des salaires des ménages a été en effet très encourageante, vu son rôle dans l'accroissement de la demande. La relance de la consommation des ménages joue un rôle très important dans l'amélioration du pouvoir d'achat et ce, à la faveur de la concrétisation du programme initié par le gouvernement provisoire pour booster l'activité économique. Les ménages retournent de plus en plus vers les systèmes bancaires. La baisse de la demande explique en grande partie la baisse de l'activité des banques, « ce qui a aggravé la situation économique du pays », a déclaré M. Nabli. La cause la plus importante de la baisse de l'activité économique sont les incertitudes qui ont amplifié le ralentissement économique. Selon le gouverneur de la banque centrale, le tremblement politique de la Tunisie (insécurité, vandalisme, pillage, incendie et grèves) ainsi que les événements de la Libye ne sont pas suffisants pour expliquer le choc économique. « Mais, la baisse brutale de la demande intérieure et extérieure était la cause directe », a t-il insisté.