En 55 ans d'histoire de la Coupe d'Afrique des nations, la Tunisie s'est forgée un statut d'équipe d'élite grâce à ses 14 participations et sa présence régulière dans les neuf dernières éditions, mais elle reste néanmoins sur un bilan maigre d'un seul titre remporté et deux finales perdues. Au cours de sa deuxième participation l'année d'après, en 1963 au Ghana, un match nul face au pays organisateur (0-0) et une défaite face à l'Ethiopie (2-4) dans le cadre du groupe 'A' n'ont pas permis aux Tunisiens d'aller plus loin que le premier tour. L'équipe de Tunisie pleine de jeunes talents avec les Habacha, Chetali, Attouga, Ben Amor et Jedidi, livrait une meilleure prestation en 1965 en Tunisie, alors pays organisateur. La sélection nationale parvenait en finale face au Ghana, mais les Blacks Stars qui étaient au summun de leur art surprenaient les Tunisiens au terme d'un chassé-croisé palpitant (2-3). Absente lors des éditions de 1968, 1970, 1972, 1974 et 1976, la Tunisie retrouvera la phase finale de la CAN en 1978 avec une équipe magique, celle qui allait offrir à l'Afrique sa première victoire au mondial de la même année. Conduite par l'entraîneur Abdelmajid Chetali, la formation tunisienne qui voyait briller les Tarek Dhiab, ballon d'or africain (1976), Temime, Agrebi, Akid et Ghommidh, atteindra alors les demi-finales d'une CAN dont le niveau fut assez relevé avec notamment le Ghana, pays organisateur, le Nigeria et le Maroc. Les co-équipiers de Attouga perdaient par un but à 0 face au Ghana, sacré pour la 3ème fois. Après l'épopée du mondial 1978, la Tunisie manquera l'édition de 1980 au Nigeria et prendra part à celle de 1982 en Libye. Une participation qui ne restera pas dans les annales puisque les Tunisiens après deux défaites (Libye 0-2 et Ghana 0-1) et un match nul face au Cameroun (1-1) ne parvenaient pas à passer le cap du premier tour. De nouveau absente en 1984, 1986, 1988, 1990 et 1992, la Tunisie prendra part à la CAN en 1994 en tant que pays organisateur, mais avec une participation décevante puisque les "Aigles de Carthage", à la surprise générale, n'atteignaient pas le second tour. Les Tunisiens allaient toutefois réagir de belle manière à ce passage à vide de dix ans, en parvenant en finale de l'édition d'après en Afrique du sud. Une finale perdue devant les Sud-africains (0-2) mais au terme d'un parcours très honorable. Une nouvelle génération de footballeurs est née, avec notamment El Ouaer, Badra, Baya, Bouazizi et autre Sellimi, et augurait un nouveau cycle pour le football tunisien qui ne manquera plus aucune phase finale de la CAN depuis, pas plus que les phases finales du mondial d'ailleurs. En 1998, l'édition du Burkina Faso verra les Tunisiens s'arrêter au stade des quarts de finale. Après une défaite face à ce qu'il convient d'appeler sa bête noire, le Ghana (0-2), les co-équipiers de Chokri El Ouaer se qualifiaient pour les quarts de finale de cette édition en battant la RD Congo (2-1) et le Togo (3-1). Ils allaient cependant buter sur les ambitieux Ecureuils (surnom de la sélection burkinabé) devant leur public (1-1, 8 tab à 7). La Tunisie revenait pour l'édition de 2000 organisée conjointement par le Ghana et le Nigeria avec les meilleures intentions. Après avoir concédé une défaite face au finaliste nigérian (4-2), les Aigles de Carthage tenaient en échec le Maroc et battaient la République du Congo (1-0) avant de s'offrir le tenant du titre l'Egypte (1-0). Ils allaient cependant essuyer une sévère défaite au stade des demi-finales face à la grande équipe du Cameroun ou évoluaient notamment les Kala, Rigobert Song et autres Patrick Mboma et Marc Vivien Foé qui remportaient le titre du reste. Les Tunisiens terminaient 4ème après avoir perdu le match de classement face à l'Afrique du sud aux tirs au but (2-2 au terme du temps réglementaire (2-2). En 2002, le Mali accueillait la 23ème édition qui n'avait réussi à une équipe tunisienne qui se présentait sans ses deux jeunes attaquants et fers de lance de l'équipe Ali Zitouni et Zied Jaziri et qui évoluait dans un groupe relevé avec le Sénégal et sa vingtaine de professionnels, l'Egypte et la Zambie. Deux matches nuls et une défaite condamnaient la sélection nationale à rentrer prématurément au Bercail. 2004, les Aigles de Carthage qui accueillaient la CAN chez eux faisaient un point d'honneur à la remporter et obtenir finalement ce sacre tant convoité et qui manquait paradoxalement à la Tunisie malgré son appartenance à l'élite africaine. Après un premier tour, passé sans trop de problèmes après deux victoires face au Rwanda (1-0) et à la RD Congo (3-0) et un match nul face à la Guinée (1-1), les Tunisiens entraînés depuis par le français Roger Lemerre, écartaient en quart de finale les redoutables Sénégalais (1-0) puis s'imposaient aux tirs au but face aux non moins redoutables Nigérians, en demi-finale (1-1 au terme du temps réglementaire) avant de terminer en apothéose et remporter enfin le titre aux dépens du Maroc (2-1). La participation suivante à la CAN-2006 au pays des Pharaons s'était soldée par une élimination au stade des quarts de finale face au Nigeria. Les Tunisiens ont passé le premier tour après deux victoires et une défaite, mais n'étaient pas parvenus à battre les 'Aigles verts' qui s'étaient imposés aux tirs au but. Lors de l'édition 2008 au Ghana, l'aventure des Aigles de Carthage s'était arrêtée au stade des quarts de finales où ils ont été éliminés par le Cameroun (2-3 a.p.). Au premier, ils ont remporté une victoire face à l'Afrique du Sud (3-1) et fait match nul avec le Sénégal (2-2) et l'Angola (0-0). En 2010 en Angola, la prestation des protégés de Faouzi Benzarti était en dessous des prétentions après leur sortie prématurée dès le premier tour, au bout de trois nuls concédés face à la Zambie (1-1), le Gabon (0-0) et le Cameroun (2-2). Avec une équipe à moitié remaniée par rapport à la précédente CAN, la Tunisie aborde cette nouvelle édition avec l'ambition de faire mieux, même si sa mission ne semble pas de tout repos dans un groupe composé du Maroc, du Niger et du Congo.