LUBANGO (Angola), 11 jan 2010 (de l'envoyé spécial de TAP/Jameleddine Khadri) - En plus de cinquante années d'histoire de la Coupe d'Afrique des nations, la Tunisie s'est forgée un statut d'équipe d'élite marquée par sa qualification à trois finales en 1965, organisée en Tunisie, en 1996 en Afrique du Sud et en 2004, année de sa première et unique consécration lors de cette deuxième édition qu'elle accueillait sur son sol. L'année 1962 a constitué le début de la Tunisie en coupe d'Afrique, en Ethiopie, où elle a concédé une défaite face au pays organisateur (2-4) avant de s'imposer face à l'Ouganda (3- 0). L'année suivante, au Ghana, la Tunisie a concédé un match nul face au pays organisateur (1/1) et une défaite face à l'Ethiopie (2/4) dans le cadre du groupe 'A' qui ne lui ont pas permis d'aller plus loin que le premier tour. L'équipe de Tunisie pleine de jeunes talents avec les Habacha, Chetali, Attouga, Ben Amor et Jedidi, livrait une meilleure prestation en 1965 en Tunisie, alors pays organisateur. La sélection nationale parvenait en finale face au Ghana, mais les Blacks Stars qui étaient au summum de leur art, surprenaient les Tunisiens au terme d'un chassé croisé palpitant (2/3). Absente lors des éditions de 1968, 1970, 1972, 1974 et 1976, la Tunisie retrouvera la phase finale de la CAN en 1978 avec une équipe magique, celle qui allait offrir à l'Afrique sa première victoire au Mondial de la même année. Conduite par leur entraîneur Abdelmajid Chetali, la formation tunisienne qui voyait briller les Tarek Dhiab, ballon d'or africain 1976, Temime, Agrebi, Akid et Ghommidh, atteindra alors les demi-finales d'une CAN dont le niveau fut assez relevé avec notamment le Ghana, pays organisateur, le Nigeria et le Maroc. Les co-équipiers de Attouga perdaient par un but à 0 face au Ghana sacré pour la 3ème fois. Après l'épopée du Mondial-1978, la Tunisie manquera l'édition de 1980 au Nigeria et prendra part à celle de 1982 en Libye. Une participation qui ne restera pas dans les annales puisque les tunisiens après deux défaites (Libye 0/2 et Ghana 0/1) et un match nul face au Cameroun (1/1) ne parvenaient pas à passer le cap du premier tour. De nouveau absente en 1984, 86, 88, 90 et 92, la Tunisie, prendra part à la CAN en 1994 en tant que pays organisateur, mais avec une participation décevante puisque les 'Aigles de Carthage', à la surprise générale, n'atteignaient pas le second tour. Les Tunisiens allaient toutefois réagir de belle manière à ce passage à vide de dix ans, en parvenant en finale de l'édition d'après en Afrique du sud. Une finale perdue devant les Sud-africains (0/2) mais au terme d'un parcours très honorable. Une nouvelle génération de footballeurs est née, avec notamment El Ouaer, Badra, Baya, Bouazizi et autre Sellimi, et augurait d'un nouveau cycle pour le football tunisien qui ne manquera plus aucune phase finale de la CAN depuis. En 1998, l'édition au Burkina Faso verra les Tunisiens s'arrêter au stade des quarts de finale. Après une défaite face à ce qu'il convient d'appeler sa bête noire, le Ghana (0/2), les co-équipiers de Chokri El Ouaer se qualifiaient pour les quarts de finale de cette édition en battant la RD Congo (2/1) et le Togo (3/1). Ils allaient cependant buter sur les ambitieux "étalons" (NDLR, surnom de la sélection burkinabée) devant leur public (1/1, 8 tab à 7). La Tunisie revenait pour l'édition de 2000 organisée conjointement par le Ghana et le Nigeria avec les meilleures intentions. Après avoir concédé une défaite face au finaliste, le Nigeria (4/2), les 'Aigles de Carthage' tenaient en échec le Maroc et battaient la République du Congo (1/0) avant de s'offrir le tenant du titre l'Egypte (1/0). Ils allaient cependant essuyer une sévère défaite au stade des demi-finales face à la grande équipe du Cameroun ou évoluaient notamment les Kala, Rigobert Song et autres Patrick Mboma et Marc Vivien Foé qui remportaient le titre du reste. Les Tunisiens terminaient 4èmes après avoir perdu le match de classement face à l'Afrique du sud aux tirs au but (2/2 au terme du temps réglementaire 2/2). En 2002, le Mali accueillait la 23ème édition qui n'avait pas réussi à une équipe tunisienne qui se présentait sans ses deux jeunes attaquants et fers de lance de l'équipe, Ali Zitouni et Zied Jaziri, et qui évoluait dans un groupe relevé avec le Sénégal et sa vingtaine de professionnels, l'Egypte et la Zambie. Deux matches nuls et une défaite condamnaient la sélection nationale à rentrer prématurément au bercail. En 2004, les 'Aigles de Carthage' qui accueillaient la CAN chez eux faisaient un point d'honneur de la remporter et obtenir finalement ce sacre tant convoité et qui manquait paradoxalement à la Tunisie malgré son appartenance à l'élite africaine. Après un premier tour, passé sans trop de problèmes après deux victoires face au Rwanda (2/1) et la RD Congo (3/0) et un match nul face à la Guinée (1/1), les Tunisiens, entraînés alors par le Français Roger Lemerre, écartaient en quarts de finale les redoutables Sénégalais (1/0) avant de s'imposer aux tirs au but face aux non moins redoutables Nigérians, en demi-finales (1/1 au terme du temps réglementaire) avant de terminer en apothéose et remporter enfin le titre aux dépens du Maroc (2/1). L'avant-dernière participation de la Tunisie en 2006 s'était soldée par une élimination au stade des quarts de finale face au Nigeria en terre égyptienne. Une édition que les Pharaons ont pu remporter aux tirs au but face aux Ivoiriens de Didier Drogba. Les "Aigles de Carthage" ont passé sans difficulté le premier tour après deux victoires et une défaite, mais n'étaient pas parvenus à battre les "Super Eagles" du Nigeria qui s'étaient imposés aux tirs au but. Lors de l'édition de 2008 au Ghana qui a permis à l'Egypte de conserver son titre, le parcours de la Tunisie s'est arrêté également au stade des quarts de finale. Après une victoire sur l'Afrique du Sud (3-1) et deux matches nuls face au Sénégal (2-2) et à l'Angola (0-0), la Tunisie se qualifie pour les quarts de finale. Le Onze tunisien, après une rude bataille et un résultat de parité au terme du temps réglementaire, s'incline au terme des prolongations face au Cameroun (2-3). L'édition 2010 au Ghana s'annonce de nouveau très disputée. L'Egypte, championne en titre, le Ghana, 3e en 2008, le Cameroun, le Nigeria et la Côte d'Ivoire, tous les quatre qualifiés pour le Mondial 2010, sont autant de prétendants au sacre final. La Tunisie, au même titre que le Mali et l'Angola, pays organisateur, peut prétendre aussi à jouer les premiers rôles.