Très décevants mardi soir contre les Suédois, les Bleus doivent repartir en conquête pour espérer réussir l'exploit. Face à eux se dressent les champions du monde et d'Europe. Plus excitant que ce France - Espagne, on ne connaît pas. C'est le retour des matchs à élimination directe pour les Bleus, une sensation perdue depuis six ans, et c'est déjà Noël. En matière de cadeau, Zinedine Zidane, 40 ans aujourd'hui et sans doute un peu partagé entre deux sentiments, prendrait bien une qualification de la France. C'est un jour de fête et tout le mérite des Bleus serait de le transformer en jour de gloire. L'histoire des compétitions est peuplée des renversements de tendance d'une poule à une rencontre couperet. Après avoir laissé tout le monde sur sa faim, les hommes de Laurent Blanc peuvent reprendre l'histoire là où ils l'avaient laissée après l'Angleterre (1-1) et l'Ukraine (succès 2-0) : sur le terrain de la conquête. Un soir à mettre le feu C'est aussi un soir à se faire aimer, à entrer dans le cœur des hommes et à basculer. Après leurs querelles de vestiaire consécutives à la déroute suédoise (défaite 2-0), éliminer l'Espagne, la meilleure sélection des quatre dernières années, l'une des plus belles de tous les temps, reviendrait à choisir le sens de l'épopée et l'exploit historique. « A la limite, je n'ai rien à leur dire pour les motiver, souffle le sélectionneur. Ils vont jouer contre la meilleure équipe du monde. » C'est aussi un soir à rentrer à la maison, si, comme tout le monde le prédit, la France explose face au savant jeu ibérique. Les Tricolores seraient alors à leur place, notamment parce qu'ils n'ont pas su grandir aussi vite que cette génération le laissait supposer. Bref, ce sera le Portugal ou la porte, une demi-finale ou un retour à la réalité et aux vacances. Aux problèmes aussi. En football, il faut toujours choisir son camp. Mais l'Espagne a montré suffisamment de faiblesses en trois matchs de poule pour rejeter le réalisme et la froide évidence. Même si une nouvelle page s'écrit quand vient l'électricité des éliminations sèches, « il y a un coup à jouer », comme le confirme Laurent Blanc. Les Bleus vont courir, les Bleus vont souffrir mais ce souffle nouveau, un peu de courage et un ou deux bons contres peuvent permettre d'éradiquer l'hégémonie du football espagnol sur la scène mondiale. C'est un rêve qui aurait commencé comme un espoir. Une qualification en quart, c'est comme un incendie, on ne sait jamais vraiment quand ça s'arrête. Les deux dernières fois qu'elle a franchi l'obstacle, à l'Euro 2000 et au Mondial 2006, elle s'est retrouvée en finale. C'est vraiment un soir à mettre le feu et pas seulement aux bougies de Zidane. Bon, et puis après, comme on dit, bonne chance les gars!