On les a connus sur nos scènes tunisiennes à plus d'une occasion ces douze gars émigrés en France dans les années 80. Et le mercredi soir, la brise de l'été les a amenés sur la scène de Hammamet dans le cadre de leur tournée 2010 pour une nouvelle communion avec le public. Et même si certains ont préféré regarder le match de foot OM -PSG, les férus de la world music ont répondu présent à l'appel du gombri et des percussions fusionnés à la synthé, le saxophone et la guitare électrique. L'histoire de l'Orchestre national de Barbès remonte au début des années 1980 dans le quartier de Belcourt à Alger. Youcef Boukella écoute du rock et de la bossa nova avec ses grands frères. Devenu bassiste, il joue dans le premier groupe de rock algérien, T 34, dès l'année 1985. Il embarque ensuite dans les valises d'un musicien américain, Jeff Gardner, pour Paris. Il se retrouve au milieu de la tourmente raï du moment. Il accompagne alors Chab Mami ou le Kabyle Tak Farinas. C'est le musicien Safy Boutella qui l'initie au jazz underground. Il enregistre alors un album de quatre titres avec Larbi Dida, ex-chanteur de Raïna Raï, groupe de raï-rock. En 1994, il enregistre un album solo Salam. Autour de ce musicien, l'ONB est né avec une proposition musicale qui séduit à la fois un public occidental et maghrébin et l'aventure commence avec un premier album Barbès qui propose un travail original basé sur une musique traditionnelle d'Afrique du Nord,mélangé à la pop et au groove introduits grâce aux instruments électriques. Véritables bêtes de scène, les membres de l'ONB savent très bien agiter les foules. La scène étant le véritable lieu d'expression de leur art, ils enchaînent les concerts à succès. Une tournée mondiale de plus de huit ans a épuisé certains qui ont quitté le groupe et se sont tournés vers des carrières solo. Mais l'ONB a continué son bonhomme de chemin avec d'autres albums Alik et le tout dernier Rendez-vous Barbès. Les membres de l'ONB ont montré une fois de plus que leur style est inépuisable, qu'ils savent se renouveler tout en préservant leur démarche initiale en faisant de la musique gnawa un groove tonique, un ska cuivré ou du reggae cool. De nouvelles chansons du nouvel album étaient au programme que le public découvrait pour la première fois dont un hommage aux anciens combattants maghrébins et africains qui se sont engagés pour la France. Emouvant! Cette bande joyeuse de musiciens, qui allie danse, chant et animation nous a offert une sorte de fête de village que le public semble aimer tant. On attendait, bien sûr, leur tube à grand succès Bab Haddid, dernier morceau de la soirée qui a fait danser les gradins. L'ONB sur nos scènes s'avère être un succès garanti, entraînant et ludique; on en redemande.