133.250 candidats ont été répartis sur les 560 centres d'examen pour passer la première épreuve, soit un nombre moins élevé que celui de l'année dernière. Chaque salle compte en moyenne dix-huit candidats Le jour J tant attendu est finalement arrivé. Sereins pour les uns, la peur au ventre pour les autres, les candidats au baccalauréat se sont rendus tôt à leurs établissements respectifs pour passer la première épreuve: la philosophie. Après avoir planché pendant trois heures sur le sujet, les élèves ont remis leurs copies et quitté la salle d'examen, brouillons à la main. A onze heures du matin, des groupes d'élèves devisaient vivement devant l'établissement du lycée de la rue de Marseille, échangeant leurs points de vue sur le degré de difficulté du sujet de philosophie. Les scientifiques, les matheux et les candidats des filières économie et gestion et technique ont planché sur les thèmes de la force et de la vérité, du bonheur, des valeurs et de l'universalité et du rapport de l'action humaine à la morale. Candidate de la section sciences expérimentales, Fatma Mahjoub, qui affichait, hier, un air confiant, n'a pas eu de difficulté à traiter le sujet de l'épreuve qui, selon elle, est à la portée de tous. Tous les candidats ont travaillé sur une épreuve comportant une première partie composée de trois exercices et d'un texte sur dix points et une seconde partie composée de deux sujets de dissertation au choix. La jeune fille a choisi de travailler sur la question de l'universalité et de son rapport à la diversité des valeurs, des religions, des coutumes.... « Un sujet classique que je n'ai pas eu de mal à traiter, a observé Fatma. J'ai travaillé le sujet suivant le principe de la thèse, de l'antithèse et de la synthèse. J'ai appuyé mon argumentation sur le fait qu'il existe des droits fondamentaux et des valeurs universelles communes à tous les êtres humains. Toutefois, et je l'ai dit dans mon antithèse, si l'universalité des droits découle de la nature universelle de l'être humain, ce dernier se distingue aussi par son individualité et sa différence par rapport à l'autre, qui se manifeste à travers une religion différente, des coutumes différentes...L'universalité s'oppose à l'individualité ». Candidate de la section mathématiques, Zahra a préféré choisir le sujet de dissertation sur le thème des valeurs, de la morale et de l'action humaine. La future bachelière, déçue de ne pas avoir trouvé de question portant sur le sujet de l'Etat, a fait appel à sa culture générale pour traiter le thème du soi et de l'action humaine. « J'ai fait le choix de me concentrer essentiellement sur le thème de l'Etat. C'est un thème qui n'a pas été proposé dans l'épreuve de philosophie de l'année dernière. Je pensais qu'il serait automatiquement proposé cette année. J'ai finalement opté pour le sujet du rapport du moi à l'action humaine en faisant appel aux quelques notions de culture générale que j'ai sur le sujet ainsi qu'à la logique. La morale et les valeurs individuelles déterminent-elles l'action humaine? Ou plutôt s'agit-il de facteurs extrinsèques qui conditionnent l'action humaine? Les actes humains découlent-ils d'une pression venant de l'intérieur ou de l'extérieur de l'individu? C'est autour de cette problématique que j'ai articulé mes arguments ». Du côté du lycée de la rue de Russie, les premiers candidats de la section lettres ont commencé à sortir de l'établissement vers midi, soulagés d'avoir achevé la première épreuve du baccalauréat, jugée facile et sans surprise. Candidate de la section lettres, Shayma a choisi de plancher sur la question du symbole, de la symbolique et des dimensions qui y sont liées. Idem pour Khadija, une autre candidate, qui a choisi le même thème, trouvant le « sujet classique et à la portée. L'épreuve de cette année est plus facile que celle de l'année dernière », a-t-elle ajouté en souriant. Les parents étaient également au rendez-vous, n'hésitant pas à attendre pendant de longues heures devant le lycée, en scrutant avec anxiété l'entrée de l'établissement. Sabiha, dont le fils passe le baccalauréat, cette année, a pris une autorisation pour l'accompagner. « Je trouve que c'est très important d'être présent aux côtés de ses enfants durant le premier jour de l'épreuve du baccalauréat. Notre présence les réconforte. Le fait de nous voir, de discuter avec nous leur remonte le moral. Je suis aux petits soins pour mon fils depuis le début de la semaine». Hier, la rue de Russie s'est progressivement vidée, redevenant déserte. Après avoir passé l'option, les candidats sont rentrés pour réviser la matière principale de leur programme sur laquelle ils devront plancher aujourd'hui.