Les candidats des sections sciences, maths et économie et gestion ont planché sur les thèmes de l'Etat, de la morale, de la conscience et de la modélisation. Le thème de l'Art a été proposé aux candidats de la section littéraire Les élèves de la quatrième année secondaire ont eu un avant-goût du bac, en planchant, hier, sur la première épreuve du baccalauréat blanc, institué, il y a quelques années, pour permettre aux élèves de passer des examens dans des conditions similaires à celles de l'épreuve nationale. Au programme: la philosophie. Au lycée de la rue de Marseille, les candidats des sections économie et gestion et sciences ont planché, pendant trois heures, sur des sujets d'examen différents. Beaucoup ont quitté l'établissement bien avant le temps imparti, satisfaits du sujet qu'ils ont eu à traiter et qu'ils ont jugé abordable. Elève en classe terminale, section économie gestion, Imen, une jolie brune, discute vivement avec ses amis du sujet de l'épreuve de philosophie. Composée d'un exercice, d'un texte accompagné de questions et de deux sujets au choix proposés dans la troisième partie, l'épreuve a porté sur les thèmes de la conscience, du pouvoir, de la souveraineté et de la citoyenneté. Dans la troisième partie de l'épreuve, les candidats ont eu à choisir entre le sujet portant sur l'Etat et celui sur le bonheur. La jeune candidate a choisi de disserter sur l'Etat, un thème classique du programme de terminale. « J'ai bien révisé ce thème, a souligné la jeune fille. Est-ce que la notion d'Etat est compatible ou incompatible avec celle de la liberté individuelle? L'Etat en tant qu'institution va-t-il, à travers ses institutions et ses lois, réprimer les droits et les libertés des individus? La thèse que j'ai développée est que l'Etat est garant des droits et des libertés des individus dans les pays démocratiques, contrairement à l'Etat totalitaire qui exerce un monopole idéologique et qui met en place un appareil et un dispositif sécuritaires visant à terroriser et à dominer les individus qui perdent alors leurs droits et leurs libertés ». Marouane, un autre candidat de la section économie-gestion, a opté également pour le thème de l'Etat qu'il a bien révisé. « J'ai planché uniquement sur le chapitre de l'Etat, a souligné le candidat, souriant. J'étais sûr qu'une des questions de l'épreuve porterait sur ce sujet car c'est un classique. J'ai développé la thèse selon laquelle il existe des Etats dont les lois sont transparentes et protègent les droits et les libertés des citoyens. Il existe par contre des Etats totalitaires où les lois sont érigées uniquement pour servir et protéger les intérêts des politiciens au pouvoir. Dans ces Etats, les droits des citoyens sont généralement bafoués ». L'option après la philosophie Les candidats de la section scientifique ont eu droit,quant à eux, à une question sur le thème de la modélisation, à une réflexion sur les concepts de la morale, de la souveraineté et de la citoyenneté ainsi qu'à un texte traitant du thème de l'Etat. Ils ont eu à choisir dans la troisième partie de l'épreuve entre un sujet portant sur le thème de l'Etat et de la loi et à un autre sujet sur le bonheur. Candidate de la section scientifique, Houeyda, quelque peu désarçonnée par la question sur la modélisation dans la première partie de l'épreuve, a préféré, par contre, plancher sur le thème du bonheur et du confort proposé dans la troisième partie de l'épreuve. « Plusieurs candidats ont été surpris comme moi par la question portant sur le thème de la modélisation, a relevé la jeune élève en classe terminale. C'est un chapitre que nous avons étudié au cours du second trimestre. Or, un grand nombre d'entre nous a révisé les chapitres enseignés au cours du troisième trimestre. J'ai développé la thèse selon laquelle le bonheur et le confort sont deux choses intimement liées dans une société de consommation. Pour être heureux, il faut que nos besoins matériels soient satisfaits. Il s'agit d'une conception utilitariste ». Rencontré sur place, Haythem, un candidat de la section mathématiques, était en train de relire le brouillon sur lequel il a griffonné le plan du sujet de réflexion qu'il a choisi. Celui-ci a opté pour l'Etat, un sujet classique à la portée de tous les candidats. « Il s'agit d'une épreuve abordable. Une des questions proposées dans cette épreuve a porté sur le thème du moi et d'autrui. Il fallait en fait expliquer qu'on ne peut s'affirmer qu'à travers notre confrontation avec autrui qui nous permet de prendre conscience de soi. Il faut s'ouvrir sur l'autre et accepter que les autres soient différents pour pouvoir s'affirmer ». Les candidats de la section lettres ont planché sur une épreuve qui a duré quatre heures. Mais beaucoup sont sortis bien avant la fin de l'examen, satisfaits que les questions proposées aient traité de thèmes classiques en rapport avec l'Etat, l'Art et la morale. Candidate de la section lettres, Hadhami, une élève en classe terminale au lycée de la rue de Russie, a opté pour le sujet de réflexion s'articulant autour du thème de l'Art. « C'est une épreuve qui n'est pas difficile pour un élève qui a convenablement révisé ce que nous avons étudié au courant de l'année. J'ai choisi le thème de l'Art. J'ai évoqué la conception de Platon pour qui l'Art doit jouer un rôle d'éducation de l'âme. L'Art ne doit pas simplement refléter la réalité. J'ai également parlé de Hegel pour qui l'Art ne se définit pas comme la représentation de l'objet mais plutôt comme la façon dont cet objet est représenté. J'ai également développé les théories de Marx et de Freud sur l'Art ». Après l'épreuve de philosophie, les candidats ont passé l'épreuve de l'option qui a duré une heure.