Après la Libye et la Tunisie, les daechistes commencent à s'implanter en Algérie, au Maroc et en Mauritanie, l'objectif final étant la création d'émirats islamiques en Afrique du Nord Depuis sa création, il y a deux ans de triste mémoire, Daech a juré, par la bouche même de son homme fort, Aboubakr Al-Baghdadi, de marcher sur les pays arabes du Moyen-Orient, jusqu'en Afrique du Nord, dans l'objectif d'implanter, çà et là, des émirats islamiques tous acquis à la cause de l'EI. A l'époque, personne ne prenait cette menace au sérieux, pour avoir eu le tort de croire à un canular et une fanfaronnade sans lendemain. Y compris, hélas, en Tunisie où les mises en garde exclusives parues sur ces mêmes colonnes passaient inaperçues, parce que hermétiquement masquées par les luttes fratricides qui agitaient la scène politique. In fine, bonjour les dégâts : deux ans après, chose promise close due, Daech a malheureusement atteint une partie de son objectif. D'abord, en occupant des pans entiers de territoires en Irak et en Syrie. Ensuite, en s'implantant au Moyen-Orient (Egypte, Yemen et Jordanie), dans certains pays du Golfe arabe (Arabie Saoudite, en particulier) en Afrique (Nigeria, Somalie, Mali, Niger, Tchad et Cameroun) et enfin dans les pays du Maghreb (Libye, Tunisie, Algérie, Maroc et Mauritanie). A propos des pays maghrébins qui nous concernent de plus près, l'on sait que Daech s'y est manifesté, ces temps-ci, par attentats terroristes interposés, allant jusqu'à imposer une mainmise incroyable sur la Libye, et à s'emparer des commandes de la lutte armée dans nos murs. Le Maroc, jusqu'ici quelque peu épargné, commence, à son tour, à se daechiser, au terme d'une série de coups de filets réalisés récemment dont le dernier en date remonte au 3 juin, avec le démantèlement à Casablanca d'une cellule dormante composée de neuf daechistes. Au même moment, les autorités algériennes ont signalé des mouvements suspects dans certaines régions montagneuses du pays, particulièrement dans le vaste département de Boumerdès (50 km au sud de la capitale) où les combattants de l'ex-puissant réseau terroriste GIA, un moment mis sous l'éteignoir après la sanglante guerre civile des années 90, est revenu dernièrement à la charge, en prêtant allégeance à l'EI. Idem pour la Mauritanie où les menaces de Daech sont qualifiées de «sérieuses», après le démantèlement de plusieurs cellules dormantes impliquées dans les attentats de l'année dernière. Conquêtes... ramadanesques Comme on peut le constater, et... n'en déplaise à ceux qui ne veulent pas le croire, l'organisation de Aboubakr Al Baghdadi a achevé de «quadriller» toutes les régions de l'Afrique du Nord. Question lancinante: combien de daechistes y sévissent aujourd'hui ? Pour toute référence crédible, fions-nous aux révélations éventées récemment par des services de renseignements occidentaux qui indiquent que Daech comporte quelque 12 mille jihadistes éparpillés dans les pays maghrébins, avec... la part du lion pour la Libye (6.500 hommes). Selon les mêmes sources, tous ces groupuscules, redoutablement armés, s'apprêtent à lancer des attaques dans les quatre pays cités... au cours du mois de Ramadan qui est considéré, dans les archives de l'internationale intégriste, comme la période de grâce la plus fertile en attentats !