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Pour dynamiser la gestion administrative au sein de nos ministères et de nos sociétés publiques
Tribune
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 06 - 2015


Par Tarek HAZGUI
La situation administrative actuelle dans nos ministères et au sein de la majorité des sociétés publiques se présente ainsi :
1- Un interventionnisme excessif de l'Etat,
2- Une grande centralisation du pouvoir de décision,
3- 50% des employés sont en surcharge, cette surcharge peut être divisée en deux groupes, 30% sous-employée et mal exploitée et 70% constitue un surplus net dont l'Etat doit s'en débarrasser.
4- Une culture de travail très médiocre : on ne fait que ce qu'on nous demande de faire , on n'a aucun souci pour préserver ce qui est propriété de l'Etat, au contraire on essaie de l'exploiter au maximum et gratuitement , l'effort fourni ne doit pas dépasser la paie qu'on nous offre, la carrière de l'employé est presque fixée d'avance, on ne risque pas la révocation , la promotion dépend essentiellement de la relation qu'on a avec notre supérieur et n'a presque rien à voir avec la qualité ou la quantité du travail fourni, le salaire dépend uniquement de ce qu'enregistre la feuille de présence de même que toute autre prime .
C'est un système qui tue la compétence, un système qui permet à des médiocres d'occuper des postes de direction, ces médiocres sont protégés par leurs supérieurs car ils leur permettent de se maintenir tranquillement à leur place et même de continuer d'évoluer facilement , toute personne qui vient contrarier ce système sera éliminée ou mise à l'écart .
Pour réussir les changements qui s'imposent dans l'administration tunisienne, fonction publique et sociétés publiques, et faire gagner nos ressources humaines en efficacité et en productivité, il faut instaurer une certaine dynamique de changement dans cette administration. Pour y arriver, il y a des mesures à prendre et en toute urgence :
A - Changer la mentalité qui règne actuellement dans l'administration tunisienne en optant pour l'intégration d'une nouvelle génération de leaders et de responsables et en se débarrassant progressivement des anciens cadres qui ne peuvent incarner les nouvelles exigences de la bonne gouvernance et de tous les employés en surcharge, et réduire au minimum la taille de l'administration afin d'augmenter son efficacité et sa productivité, avec plus de transparence et de flexibilité dans son action et dans le recrutement et l'affectation des employés et dans la fixation des tâches qui leur sont attribuées :
1- Vu la médiocrité de la mentalité de la plupart du personnel et l'absence presque totale de la valeur travail, la réussite de tout changement, aussi petit soit-il, ne peut se réaliser qu'après avoir mis de vrais leaders à la tête de nos sociétés publiques et de nos directions générales : fortes personnalités, fonceurs, décisifs et tranchants, modernes et cultivés.
2- Une plus grande flexibilité dans la présence effective de l'agent sur le lieu du travail tant qu'il est jugé sur la qualité d'exécution d'une tâche dans un délai déterminé et non pas sur le nombre effectif d'heures de présence à ce lieu, c'est-à-dire on encourage le travail à distance : on n'est plus obligé d'être présent sur le lieu de travail pour bien accomplir les tâches dont on est responsable. Cette démarche nous fera gagner dans les embouteillages, la pollution, le gaspillage de l'énergie, la préservation de la santé des agents, moins de stress, plus de liberté, liens familiaux plus solides, plus d'efficience dans le travail, conditions de travail plus agréables, moins de charges pour l'administration et l'entreprise (électricité, eau, nettoyage, plus de confort, plus de rentabilité...), etc.
3- Réaffectation de l'ensemble de l'actif actuel au sein de l'administration et au sein des entreprises publiques en mettant chacun à la place qu'il mérite , avec une nouvelle attribution des tâches de façon à ce que tout agent doit effectivement travailler au moins 5 heures par jour pour pouvoir exécuter le travail quotidien dont il est responsable, et ce travail doit être en harmonie avec sa formation, son grade et la fonction d'administration centrale dont il est chargé, ce qui nous permettra de déterminer exactement l'effectif qu'on a en surcharge. Il faut veiller surtout à ce que cette démarche ne nous conduise pas à garder le mauvais élément et à considérer le bon en surcharge.
4- Mettre toutes les attractions possibles pour encourager les agents à quitter la fonction publique et les entreprises publiques : retraite anticipée, détachement de la fonction publique aux entreprises publiques et de ces dernières à la fonction publique, de même que du secteur public au secteur privé, congé sans solde allant jusqu'à 9 mois/an, la mise en disponibilité sans conditions, la possibilité d'exercer une activité privée tout en conservant son statut d'agent de l'Etat, le travail à mi-temps tout en conservant au moins 80% du salaire net...
5- Dans le but d'instaurer progressivement une nouvelle mentalité de travail et de ne plus avoir des médiocrités occupant des postes fonctionnels ou des médiocrités comme directeurs généraux ou présidant des conseils d'administration de sociétés publiques, il y a deux actions essentielles à faire :
– Recruter de hauts cadres pour occuper les hautes fonctions de l'Etat suivant des contrats-objectifs et contre des rémunérations encore plus intéressantes que celles appliquées dans le secteur privé dans le but d'insuffler un sang nouveau dans l'administration et d'instaurer progressivement une nouvelle culture du travail, une culture qui encourage la créativité et favorise les compétences.
– La désignation dans les emplois fonctionnels doit être à durée déterminée, ce qui permettra de créer une concurrence permanente pour l'occupation des postes fonctionnels et laisser celui qui est déjà chargé d'une fonction constamment appelé à justifier son mérite de l'occuper, avec indemnités liées à la fonction de valeur 2.5 fois supérieure à celles appliquées actuellement, ce qui nécessitera le changement de la façon de calculer la pension de retraite qui ne devrait plus être sur la base de la moyenne des salaires des trois dernières années d'activité mais plutôt sur la base de la moyenne des salaires des 20 dernières années d'activité.
6- Une plus grande dynamique dans l'occupation des fonctions et des tâches, on évite la routine et le stress et on encourage la créativité et l'efficience chez les employés : celui qui réussit peut être muté pour faire réussir une autre fonction ou tâche, celui qui échoue, soit on lui retire la fonction, soit il est muté dans une autre direction afin de lui donner la chance de réussir dans une autre fonction ou une autre tâche.
7- Accroître le niveau des rémunérations afin de pouvoir attirer les compétences et limiter la fraude et la corruption au maximum.
8- Faire du salarié un partenaire plutôt qu'un simple salarié : une rémunération assez intéressante qui dépend en large partie de son efficacité et de sa rentabilité. L'employé doit être constamment motivé pour donner le meilleur de lui-même.
9- L'évolution de la carrière des fonctionnaires et des agents de l'Etat ne doit dépendre que de leur performance : chaque agent peut se présenter à un concours sur dossier de passage de grade après avoir passé 2 ans au moins dans le précédent grade. Le passage de grade doit engendrer une augmentation salariale nette au moins égale à 20%. Aussi il ne doit plus y avoir de plafond, ni dans le grade ni dans l'échelon.
10- Au moins 2% du budget de fonctionnement du ministère et des sociétés publiques doit être consacré à la formation de leurs différents employés.
B- La décentralisation du pouvoir décisionnel, qui doit être accompagnée d'une plus grande responsabilisation des agents, avec beaucoup de rigueur et de discipline et un système de contrôle assez performant.
C- L'instauration d'un système d'évaluation de la performance, et un pilotage propre à la gouvernance elle-même afin d'en assurer un fonctionnement conforme et durable, accompagné d'audit d'efficacité garantissant la création de valeur ajoutée dans la durée.
D- Instaurer un système d'information assez complet et général et un processus décisionnel assez efficace qui assurent à tout agent le pouvoir et les informations nécessaires lui permettant d'agir à son niveau et prendre la décision qui s'impose.
E- Transparence totale concernant les différentes activités et services de l'administration, transparence envers les exploitants internes et les exploitants externes.
F- Etre à l'écoute des agents, plus proches des employés et des citoyens : instaurer les cercles de qualité au niveau de toutes les administrations et les entreprises publiques et obliger tous les responsables, ministres, PDG et DG, à accorder des audiences à toute personne qui le demande, fonctionnaire, agent de l'Etat ou simple citoyen, dans un délai ne dépassant pas les 15 jours.
G- Le tableau de bord, outil de décision incontournable : la réussite de tout leader dépendra essentiellement de l'adoption d'un tableau de bord assez complet répondant aux spécificités de la société qu'il dirige.
H- Un bilan social annuel : c'est un outil essentiel pour le suivi du climat social et pour l'adoption des mesures correctives nécessaires chaque fois qu'apparaissent des signes de crise sociale.
Réussir pleinement et de la façon la plus sûre le changement dont on a besoin au niveau de l'organisation, des procédures et de la gestion administrative dans nos ministères et nos sociétés et entreprises publiques devrait normalement nécessiter que ce travail soit accompli suite à une stratégie globale du gouvernement, pilotée par son président. Mais si le chef du gouvernement n'est pas convaincu de la priorité, de la nécessité et de l'urgence de ces changements, est-ce qu'on est obligé d'attendre ce chef prodige pour envisager d'entreprendre ces changements qui s'imposent ?
Instaurer les critères, cités ci-dessus, nécessaires à une bonne gouvernance administrative d'un ministère ou d'une société publique, est une tâche qui peut être faite sans avoir besoin d'un signe positif du chef du gouvernement, cela va dépendre essentiellement de la volonté du ministre et de son équipe de travail et de la volonté et de la persévérance du premier responsable de la société publique.
Il n'est plus permis à ce gouvernement de continuer à tarder à prendre les mesures qui s'imposent pour faire valoir ses compétences et son programme de changement dans l'intention de retrouver de nouveau la valeur travail dans notre économie. On a besoin d'opérer dans un milieu dynamique, avec, pour tous ses différents acteurs, plus de pouvoir, de responsabilité et de motivation, et avec plus de rigueur et de discipline, et dans la transparence totale.
*(Cadre dans une entreprise publique)


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