Les terroristes jihadistes sont de retour. Hier, trois membres de la Garde nationale sont tombés à Sidi Ali Ben Aoun et à Bir El Hfey. Ont-ils riposté à la mort de Mokhtar Bel Mokhtar, alias Laouer, même si sa disparition n'est pas confirmée, selon certaines sources ? Hier, les terroristes ont frappé de nouveau à Sidi Bouzid, plus précisément à Sidi Ali Ben Aoun et à Bir El Hfey. Un guet-apens tendu par des membres de la Katibat Okba Ibn Nafâa s'est soldé par le martyre de trois membres de la Garde nationale. Du côté des terroristes, on a enregistré la mort d'un jihadiste, alors qu'un autre a été grièvement blessé et a été transporté à l'hôpital de Sidi Bouzid où plusieurs citoyens ont refusé que l'hôpital lui dispense les soins d'usage. Heureusement que la voix de la raison a fini par l'emporter et les forces de sécurité ont réussi à calmer les protestataires dont certains sont allés jusqu'à réclamer que le terroriste blessé leur soit restitué. La nouveauté de l'attentat terroriste d'hier réside dans le fait que plusieurs citoyens ont cherché à participer à l'opération de traque des assaillants jihadistes. Beaucoup de citoyens ont, en effet, accouru au théâtre de l'opération après avoir entendu les coups de feu qu'échangeaient les terroristes et les forces de sécurité. Et ce qui devait arriver est malheureusement arrivé puisque les terroristes ont réussi à faire 12 blessés parmi les citoyens, dont un a été tué et un autre dans un état grave. S'est posée de nouveau la question de la coordination sécuritaire, de l'organisation de la riposte aux terroristes et de la canalisation intelligente de la contribution des citoyens à la poursuite des assaillants. «Certes, la mobilisation du citoyen, sa disposition à informer les autorités sur tout comportement louche ou personne étrangère à la région sont à encourager. Mais, de là à les laisser courir derrière les jihadistes lourdement armés est une action à bannir à l'avenir», confie à La Presse l'analyste militaire Fayçal Cherif. Il ajoute : « Il est urgent que les postes éloignés de la Garde nationale bénéficient de vigilance puisqu'ils sont les plus exposés à ce genre d'opérations». Les opérations de Sidi Ali Ben Aoun et de Bir El Hfey constituent-elles une réponse à l'assassinat de Mokhtar Bel Mokhtar Laouar, même si les versions sont contradictoires quant à la réalité de sa mort? Pour Fayçal Cherif, «si les Américains ont annoncé qu'ils ont tué Laouar, c'est qu'il est tombé et les terroristes savent que les USA ont changé leur stratégie de communication en matière de lutte contre le terrorisme». Maintenant, ils assassinent qui ils veulent puis ils en informent. Quand tout le monde annonçait la mort de Abou Iyadh, les Américains gardaient le silence. Il est clair que le guet-apens est la riposte à la mort de Laouar. C'est aussi un début des actions terroristes programmées pour le mois saint de Ramadan au cours duquel les jihadistes redoublent d'actes terroristes en répandant l'idée fausse parmi leurs membres que les attentas commis en ce mois saint sont bénis. Il est affligeant de voir où nous en sommes arrivés en matière de manipulation et de bourrage de crânes. Parallèlement, certaines de nos mosquées sont toujours sous le contrôle des jihadistes et Ramadan risque d'être très chaud», ajoute-t-il. Pour revenir à la question qu'on a pris l'habitude de poser : quand les jihadistes se manifestent, Fayçal Cherif n'y va pas par quatre chemins pour dire : « Ayons le courage de réveiller l'ancienne machine des renseignements de Ben Ali. C'est bien le seul moyen de traquer les terroristes et ceux qui les aident avant qu'ils n'opèrent sur le terrain. Les congrès nationaux sur le terrorisme et les déclarations incendiaires dans lesquelles on demande aux citoyens d'investir le terrain et de participer à la chasse lancée contre les terroristes ne mèneront à rien». Les martyrs de Bir El Hfey et Sidi Ali Ben Aoun - Capitaine Marouane Gharsalli, originaire de Kasserine; - Lieutenant Romdhane Khadraoui, chef de poste de la Garde nationale à El Hicheria ; - Sergent Aymen Messaoudi.