Les Tunisiens en Libye invités à faire preuve de vigilance Le ministre des Affaires étrangères, Taieb Baccouche, a annoncé la fermeture du consulat de Tunisie à Tripoli et le retour du personnel en Tunisie. Cette décision, a-t-il ajouté, intervient à la suite de l'enlèvement qu'il a qualifié « d'incident grave » de dix fonctionnaires du consulat. Dans une déclaration aux médias, hier, à l'aéroport d'El Aouina, à l'occasion du retour en Tunisie des diplomates enlevés en Libye, Taieb Baccouche a indiqué que tout le personnel du consulat, 23 au total, a été rapatrié. Le ministre a démenti l'existence d'un deuxième consulat à Al-Baida (Est libyen), précisant que le gouvernement reconnu (celui de Tobrouk) a informé les autorités tunisiennes qu'il est dans l'incapacité d'assurer la protection nécessaire aux diplomates tunisiens. C'est pourquoi, a-t-il expliqué, il n'y a pas eu ouverture d'un deuxième consulat. Concernant les informations relatives à l'enlèvement d'un autre nombre de Tunisiens en Libye, Taieb Baccouche a affirmé qu'il n'y a aucune information officielle qui fait état de l'enlèvement d'autres Tunisiens. Il a ajouté que le ministère publiera un communiqué officiel dans lequel il précisera que toute personne qui compte se rendre en Libye sans coordination aucune avec les départements des Affaires étrangères ou de l'Intérieur en assumera toute la responsabilité. Le communiqué invitera, également, les Tunisiens installés en Libye à rentrer au pays. Pour l'unité de la Libye Les autorités tunisiennes assureront leur retour, a ajouté le ministre, précisant que ceux qui veulent demeurer en Libye, en assumeront l'entière responsabilité. Par ailleurs, Taieb Baccouche a indiqué que la décision de fermeture du consulat de Tunisie à Tripoli reste en vigueur jusqu'au rétablissement de la stabilité en Libye. « Face au terrorisme et à la présence de milices, la Tunisie continuera d'entretenir des relations exclusivement politiques avec la Libye », a-t-il dit. Nous continuerons d'œuvrer pour l'unité de la Libye, a affirmé Taieb Baccouche, par obligation politique et devoir de voisinage et en concrétisation de la position de la Tunisie, qui est pour une issue politique à la crise et contre toute intervention étrangère ou militaire en Libye. Au sujet des négociations avec les ravisseurs, Taieb Baccouche a tenu à préciser que l'Etat n'accepte aucun chantage, quelle que soit sa forme, relevant que la décision d'extradition de Walid Glaieb vers la Libye est l'affaire de la justice et de la magistrature, qui sont indépendantes des autres pouvoirs. Selon Taieb Baccouche, les autorités judiciaires libyennes qu'il a qualifiées d' « unifiées » ont demandé à leurs homologues tunisiennes de leur remettre Walid Glaieb en vertu de la convention signée entre la Tunisie et la Libye dans ce sens. « S'il est prouvé que Walid Glaieb ait commis un crime sur le territoire tunisien, il sera jugé en Tunisie, et, au cas où il aurait commis un crime sur le sol libyen, il sera remis à la justice libyenne », a-t-il ajouté. Taieb Baccouche a rappelé qu'une délégation libyenne composée de trois ministres du gouvernement de Tripoli (Intérieur, Affaires étrangère et Information) est venue en Tunisie pour présenter ses excuses et expliquer que des individus ont commis cet enlèvement de façon irresponsable en raison de l'arrestation de leur chef Walid Glaieb par la justice tunisienne. Par ailleurs, le ministère des Affaires étrangères a recommandé hier aux Tunisiens résidant en Libye de faire preuve de vigilance dans leurs déplacements et de retourner au pays en cas de nécessité. Le ministère des Affaires étrangères rappelle dans un communiqué la décision de fermer le consulat de Tunisie à Tripoli et le retour de tous les membres du corps consulaire. Rappelant la libération des agents et fonctionnaires du consulat général de Tunisie à Tripoli enlevés en Libye depuis le 12 juin par un groupe libyen armé, le département des Affaires étrangères a dit apprécier les excuses présentées par les autorités de Tripoli et leur condamnation de cet incident ainsi que leur engagement à poursuivre en justice les ravisseurs. « La Tunisie n'hésitera pas à poursuivre et à punir quiconque s'avise à porter atteinte à ses intérêts », lit-on dans le communiqué du MAE qui exhorte les Tunisiens à ne pas se rendre en Libye dans les circonstances actuelles, sauf raison impérative et après coordination avec les départements des Affaires étrangères et de l'Intérieur.