Par M'hamed JAIBI L'examen, hier, par le Conseil des ministres, de la «note d'orientation 2016-2020», qui doit tenir lieu de plan de développement pour le pays sur les cinq prochaines années, représente un signe d'espoir et de foi en l'avenir pour tous les Tunisiens. Car il marque le début d'une concrétisation effective du compromis de gouvernement que s'attache à réaliser Habib Essid, sur la base d'une conciliation des divers programmes électoraux des partis de la majorité parlementaire appuyant le gouvernement, et même au-delà, en une ouverture salutaire en direction de toutes les oppositions susceptibles de s'engager dans un pari de sauvetage patriotique, et notamment le Front populaire. Ressuscité après plus de quatre années de pause révolutionnaire, où les rêves de justice et de prospérité partagée sont restés au stade de la simple contestation de tout ce qui a trait au passé, le plan de développement est donc de nouveau appelé à dresser les stratégies nationales, esquisser les perspectives d'avenir, étape par étape, et à en chiffrer les coûts en termes d'investissements publics et privés. Mais le nouveau plan en débat exige de la sérénité, de l'entente, du consensus, de la sécurité et de la paix sociale. Car l'on ne peut planifier dans le chaos ou sous la pression. C'est pourquoi l'on se propose de veiller à assainir le climat aussi bien au niveau politique que social, en veillant à clarifier les termes du débat. Lors de leur rencontre avec le chef du gouvernement, les quatre partis de la majorité parlementaire ont insisté sur la relance du dialogue social et sur la nécessité qu'il soit accompagné d'une véritable trêve, avec un gel des augmentations salariales et un apaisement dans le recours à la grève. Afin de donner à l'économie le temps de retrouver son dynamisme pour une reprise de la croissance et le rétablissement de l'attractivité du pays en matière d'investissement. La réponse de Houcine Abassi a été que l'Ugtt était tout à fait ouverte au débat, mais qu'«avant de parler de trêve sociale, il faut garantir les éléments et les fondements pouvant conduire à une sorte de stabilité sociale». Pour lui, il ne peut s'agir que d'un «débat en vue de solutions réalistes», indiquant qu'il n'est «pas facile de s'engager dans l'organisation d'un dialogue économique et social sans veiller à en établir les fondements». Il faudra donc, sans doute, discuter des «fondements» avant de pouvoir entamer le débat économique et social tant attendu, lequel est une condition de la garantie d'un réel démarrage pour le nouveau plan de développement. Un plan qui exigera sans faute un retour solennel à la stabilité, à l'autorité de l'Etat et au travail, dans un climat consensuel de solidarité fraternelle et d'attachement à l'intérêt supérieur du peuple tunisien.