Ainsi l'Ordre national des avocats de Tunisie a mis en garde contre «les répercussions dangereuses aux plans sécuritaire et économique» de l'attaque terroriste, vendredi, contre un hôtel à Sousse, faisant 39 tués et 36 blessés de différentes nationalités. L'organisation a appelé le peuple tunisien à l'unité face au phénomène terroriste et a demandé aux composantes de la société civile et aux partis «à assumer leurs responsabilités et éviter les tiraillements qui risquent d'envenimer la situation en cette conjoncture délicate». L'Ordre des avocats a aussi exprimé sa volonté de contribuer à l'élaboration d'une stratégie, partant chacun de son domaine de compétences, pour faire face, de manière efficace et profonde, au phénomène du terrorisme, aider l'institution sécuritaire et militaire, couper la route aux terroristes et sauver l'économie nationale. De son côté, l'Union nationale de la femme tunisienne (Unft) a appelé à «priver de sa nationalité toute personne impliquée, de manière directe ou indirecte, dans des affaires de terrorisme». Dans un communiqué publié vendredi soir pour condamner l'attaque terroriste perpétrée à Sousse, l'Unft a insisté sur la nécessité de tenir un congrès national de lutte contre le terrorisme, de généraliser le service militaire, de promulguer une loi antiterroriste et de distinguer entre les droits de l'Homme et les libertés individuelles dans la guerre contre le terrorisme. L'organisation a incité le peuple tunisien et notamment la femme tunisienne à la vigilance et à l'unité, exprimant à cette occasion sa solidarité avec les institutions militaires et sécuritaires dans leur lutte contre le terrorisme, selon le communiqué. Pour sa part, l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a appelé à renforcer la sécurité des établissements touristiques et économiques et à fournir les équipements nécessaires pour empêcher toute infiltration des terroristes. L'Organisation a vivement condamné l'attaque terroriste perpétrée à Sousse, dans un communiqué publié vendredi soir, et a appelé à mettre en place une stratégie diplomatique, de communication, et économique afin de limiter les répercussions de l'attaque terroriste et empêcher que le pays ne s'enlise dans le terrorisme. L'Ugtt a appelé les Tunisiens à la vigilance et à soutenir les efforts des forces de sécurité et de l'armée pour isoler les terroristes. L'organisation syndicale a mis en garde contre «les dangers des cellules dormantes et des parties ennemies des valeurs républicaines qui reçoivent des fonds de l'étranger et utilisent les mosquées, les écoles, l'université et même certaines institutions de l'Etat pour embrigader les criminels et constituer des bandes terroristes», lit-on dans la déclaration. Pour sa part, l'Union syndicale des travailleurs du Maghreb arabe (Ustm) a appelé le gouvernement tunisien à accélérer la tenue d'un congrès national de lutte contre le terrorisme. Après avoir condamné fermement l'attentat terroriste perpétré vendredi dans un hôtel à Sousse, l'Union a appelé la présidence du gouvernement à réviser les lois et les réglementations relatives à l'octroi des visas aux partis, associations et ligues qui parrainent le terrorisme, conformément à la constitution tunisienne. Elle a appelé, en outre, à renforcer la surveillance des mosquées hors contrôle, des associations à orientation religieuse et des jardins d'enfants. L'Ustma a, par ailleurs, souligné la nécessité de contrôler le financement douteux qui parraine le terrorisme et de renforcer la protection des frontières terrestres, maritimes et aériennes. Elle a également appelé tous les pays de la région à conjuguer leurs efforts afin de mettre en place une stratégie de lutte contre le terrorisme. Le président du groupe professionnel du tourisme de la Conect, Houssem Ben Azouz, a qualifié, de son côté, l'attentat perpétré vendredi de «catastrophique». Il a souligné, dans une déclaration à l'agence TAP, que les répercussions seront très graves sur le secteur touristique, mais aussi sur d'autres activités économiques, dont notamment le transport aérien, l'investissement, l'agriculture... En ce qui concerne les mesures annoncées, vendredi soir, par le chef du gouvernement Habib Essid, à l'issue de la réunion de la cellule de crise, il a estimé que le gouvernement a réagi «très en retard» et que ce genre de mesures auraient dû être prises depuis l'attaque du Bardo (en mars 2015) et même avant. «Le gouvernement aurait dû prendre des précautions afin d'éviter une deuxième attaque aussi dangereuse, d'autant plus que l'objectif des terroristes est devenu très clair : cibler le tourisme, en vue de mettre sur les genoux l'économie du pays», a-t-il dit. Il s'agit, d'après lui, de mettre en place un plan de sécurité, dans l'objectif de préserver les vies humaines, que ce soit de nos citoyens ou de nos touristes, et aussi de protéger les structures de l'Etat. A l'heure actuelle, Ben Azouz a recommandé d'agir vite, dans l'espoir d'alléger les répercussions de l'attaque, à travers la mobilisation d'un important dispositif sécuritaire. La seconde étape consistera, selon lui, à mener des actions diplomatiques auprès de nos principaux marchés touristiques, en vue de les rassurer sur le rétablissement de la situation sécuritaire. L'attentat survenu vendredi, à Sousse, va avoir des conséquences dramatiques sur le secteur d'activité, a, également, indiqué la Ftav (Fédération tunisienne des agences de voyages) dans une lettre adressée aux agents de voyage tunisiens. Et d'ajouter que ce ne sont là que «les prémices d'une crise qui s'annonce retentissante». Selon la Ftav, il n'y a pas de mots suffisamment forts pour condamner ces actes barbares qui ont touché des touristes, des invités du pays, mais avant tout des êtres humains, trois mois après l'acte survenu au Bardo. La même source a mis l'accent sur la coordination avec le président de la Fédération régionale des agences de voyages de Sousse et du Centre pour s'informer en temps réel de la situation et des éventuelles démarches à entreprendre. «Il est important pour nous d'être aux côtés de nos partenaires tour-opérateurs dans cette situation de crise extrême et de rassurer autant que possible les clients sur place affectés par les événements, mais aussi répondre en toute franchise aux interrogations de ceux qui avaient programmé d'envoyer leurs clients dans les prochaines semaines», lit-on dans le message. La Ftav a rappelé avoir immédiatement pris attache avec les différents ministères, notamment du Tourisme et de l'Intérieur, pour s'enquérir de la situation et suivre l'évolution des choses dans le cadre d'une cellule de crise mise en place illico presto après le drame. La Fédération tunisienne des restaurants touristiques (Ftrt) a annoncé qu'elle compte bien organiser l'«iftar ramadanesque international», prévu le 2 juillet prochain à la Kasbah, en dépit de l'attentat terroriste perpétré contre l'un des hôtels à Sousse. Environ 1.000 personnes de différentes religions et nationalités ainsi que des réprésentants de la société civile, des diplomates, des journalistes et des artistes prendront part à cette manifestation. Le directeur exécutif de la Ftrt, Mohamed Haouas, a déclaré, à l'agence TAP, que cette rencontre sera un message fort adressé aux terroristes, soulignant que «rien ne peut déstabiliser la Tunisie». Il a souligné l'impératif d'œuvrer à organiser et faire réussir de grandes manifestations qui contribueraient à mobiliser les Tunisiens et à démontrer que «la Tunisie demeure la place des valeurs nobles de la tolérance et de la solidarité universelle», outre le renforcement du tourisme dans le pays. De son côté, le bureau régional de la Ftrt de Sousse a fait savoir que ce crime terroriste «est une tentative pour déstabiliser la sécurité, diffuser l'horreur et porter atteinte à l'économie du pays, et ce, à travers des attaques ciblant le secteur touristique, menaçant, ainsi, la source de revenus de centaines de milliers de Tunisiens». Il a ajouté, dans un communiqué, publié vendredi, que «cette attaque ne brisera pas la volonté du peuple et ne contrariera pas sa volonté de poursuivre l'action destinée à enraciner les valeurs de la tolérance et de la modération». Le bureau de sousse de la Ftrt a appelé, aussi, les Tunisiens à augmenter le niveau de vigilance sécuritaire et à renforcer l'unité nationale ainsi qu'à soutenir les unités de la sécurité et de l'armée nationale contre le fléau du terrorisme.