Par Pouria AMIRSHAHI (*) Une fois encore, des morts qui n'ont même pas eu le temps de se demander pourquoi... Cette fois encore, c'est une révolution démocratique qui s'invente qui est visée, prise en étau entre les soubresauts d'une région mise à mal depuis si longtemps. Attaquée en son cœur économique (le tourisme), la Tunisie, nos amis tunisiens, tiennent. Face aux ennemis de la démocratie, il le faut. Mais il faut aussi, en même temps que le deuil et la mémoire due à ces morts anonymes, poser une réflexion utile à l'avenir, qui ne doit pas exonérer la responsabilité des démocraties de tous les continents, et principalement celles qui dominent aujourd'hui les institutions internationales : c'est maintenant que cela se joue. Car, une fois de plus, des personnes innocentes tombent : sous les bombardements des uns, les fusillades ou les bombes des autres. Insupportables scènes d'horreur, nourries depuis des décennies, au nom des absurdes slogans « contre l'Occident» ou « contre le terrorisme ». Cette guerre des civilisations promue par les pires réactionnaires de tous bords, sans frontières, nourries désormais au lait du poison de l'obscurantisme des uns et des intérêts des autres. Attention à la spirale, à la logique folle qui s'installe sans que les causes ne soient traitées au fond. La question : voulons-nous construire un monde meilleur, et alors on met le paquet dans la construction d'un dialogue interculturel entre les deux rives de la Méditerranée, dont les sociétés civiles aspirent à la même chose : la vie heureuse, autant que possible. Ou restons-nous enfermés dans une logique de guerre sans horizon, et alors les crimes et les postures sécuritaires se nourriront ? Pour le pire... La première vision est possible. Si elle n'exclut pas de devoir se défendre ou de se protéger, elle oblige néanmoins à construire sur le long terme une autre relation entre nos cultures. Cela implique une approche nouvelle, des moyens conséquents pour le développement. Nous n'en serons que plus unis et solidaires et, in fine, victorieux, face à une violence meurtrière qui ne pourra jamais être justifiée. J'adresse toutes mes condoléances aux familles des victimes dans ce moment tragique. (*) Député de la neuvième circonscription des Français de l'étranger Secrétaire de la Commission des affaires étrangères