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L'esclandre retentissant
La tradition de l'impunité
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 07 - 2015

Que ce soit à l'époque de la Troïka ou bien pendant le règne actuel, la question de la sécurité nationale n'a jamais constitué une vraie priorité pour les autorités. Et plus le temps passe, plus elle s'aggrave, sans que l'on prenne de mesures efficaces pour essayer de la résoudre réellement. Au meilleur des cas, on se contente de formuler des promesses, à l'occasion des attentats terroristes qui se succèdent à une cadence soutenue, au lendemain desquelles tout s'évapore, tout part en fumée et les terroristes reprennent leurs activités comme d'habitude. Voilà où nous en sommes, à cause du laxisme qui s'est installé dans le pays, depuis l'émergence des groupes extrémistes et le premier assassinat politique qui s'en est suivi. Tous ces éléments laissent plusieurs parties politiques et autres pointer un doigt acusateur vers le ministère de l'Intérieur.
Les gages de la démocratie et de la sécurité
Trop c'est trop, se disent les Tunisiens dépités et écœurés par la nonchalance des autorités face à la menace terroriste qui se rapproche de plus en plus chaque jour. Et il n'y a pas de plus symptomatique de cette insouciance que les circonstances qui entouraient l'attentat de Sousse qui met à nu soit des défaillances au sein du ministère de l'Intérieur, soit son infiltration, comme l'a soutenu, hier, sur les ondes f'une radio locale, le porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, qui précise que la vague de terrorisme que connaît le pays s'explique par la faiblesse de l'Etat et non pas par la force des terroristes. Pour souligner l'importance de cette institution, Hammami a rappelé que l'histoire politique de la Tunisie lui est intimement liée, ce qui veut dire, selon lui, que si on ne procédait pas à des réformes dans ce ministère, on pourrait dire adieu à la démocratie et à la sécurité.
Rappelant toujours l'histoire, le porte-parole du FP a souligné que le terrorisme n'est pas un phénomène nouveau en Tunisie, puisque notre pays était le premier fournisseur de terroristes dans le monde du temps de Ben Ali. Par ce rappel, il semble répondre à ceux qui regrettent l'époque du président déchu. C'est la preuve, d'après lui, que l'approche sécuritaire à elle seule reste insuffisante pour lutter contre le terrorisme, et qu'il faut donc intégrer d'autres approches, notamment économique et politique, dans le traitement de cette question ardue. Quant aux craintes relatives aux menaces qui pèsent sur les libertés, et qui sont provoquées par les dernières mesures prises par le gouvernement, Hammami a critiqué la déclaration faite par Hamadi Jebali qui a exprimé ses appréhensions sur cette question, en se demandant si ce dernier s'inquiète sur la liberté ou bien sur la privation d'utilisation des mosquées pour la propagande politique.
Les témoignages salutaires
Comme on a pris l'habitude de ne croire que ce qui est validé par nos amis occidentaux, on s'est appuyé sur leurs affirmations. Il est enfin établi, grâce aux témoignages concordants émanant des témoins oculaires parmi les touristes, que plus d'un terroriste ont pris part au carnage de Sousse, contrairement à la thèse officielle. De plus, ils affirment tous que les quelques éléments des forces de l'ordre, qui étaient sur les lieux, auraient très bien pu maîtriser la situation et neutraliser les assaillants qui n'étaient pas des foudres de guerre, s'ils étaient armés de courage et de savoir-faire. Heureusement que, cette fois-ci, les preuves sont avancées par des étrangers, autrement les témoins tunisiens seraient, à l'heure qu'il est, convoqués par le juge d'instruction pour répondre de l'accusation de trouble de l'ordre public et d'outrage aux forces de l'ordre. Les récits faisant état du comportement de ces agents, fuyant le terroriste sur la plage, et qui est indigne de l'uniforme qu'ils portent et de leur vocation à protéger les gens, appuient bien la thèse de Hamma Hammami et de tant d'autres, Tunisiens et étrangers, concernant le dysfonctionnement du ministère de l'Intérieur.
Faiblesses structurelles
Parmi ces derniers, figure le journaliste et auteur des ouvrages «Notre ami Ben Ali» et « La régente de Carthage», à savoir Nicolas Beau qui rapporte, dans un article intitulé «Face au terrorisme, l'étrange Najem Gharsalli, ministre tunisien de l'Intérieur», dans le journal électronique «Mondafrique», que ce dernier ne fait rien pour assainir son ministère et que c'est bien son secrétaire d'Etat à la sécurité, Rafiq Chelly, qui est l'auteur du limogeage du directeur général de la sûreté nationale, Mohamed Imed Ghodhbani, «accusé par de nombreux médias d'être le bras armé d'Ali Lâarayedh». Cette décision avait été actée, selon le journaliste français, «avant même la formation définitive du gouvernement, entre le Premier ministre et le futur secrétaire d'Etat à la sécurité. Par ailleurs, il soupçonne la proximité du ministre avec Walid Bennani, le député nahdhaoui, qui a «toujours maintenu d'étroites passerelles aves les noyaux jihadistes qui ont créé les premiers maquis dans le mont Chaâmbi». Et pour corroborer ses acusations, Nicolas Beau rafraîchit un peu les mémoires défaillantes, en rappelant le numéro de téléphone du dirigeant d'Ennahdha, trouvé dans le portable de l'un des terroristes arrêtés. Il conclut que «Cette porosité entre quelques notables d'Ennadha, des éléments salafistes, dont certains passés au terrorisme, et certains cadres sécuritaires reste la faiblesse structurelle des forces de l'ordre en Tunisie». Alors, fini le temps des «épopées» inventées de toutes pièces par des individus à l'imagination exhubérante. Leur fantasmagorie trahit des prouesses à la Don Quichotte. Et il est grand temps qu'ils arrêtent de s'attaquer à des moulins à vent. Leurs défaillances et leurs limites sont, dorénavant, connues de tous. D'ailleurs, elles sont bien grossies par le feuilleton ramadanesque «Bolice, Ras», qui donne l'opportunité à ceux qui sont frappés de cécité et qui sont sous le coup du charme de bien se représenter la réalité. Elle est décevante, et il n'y a qu'une seule voie pour la rendre satisfaisante: épurer et restructurer le ministère de l'Intérieur, le doter d'une doctrine sécuritaire et élucider tous les crimes.


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