L'Utap compte activer, à partir de l'année prochaine, les contrats-programmes en ce qui concerne la production de ce fruit pour éviter les longues files d'attente devant les unités de transformation. Les quantités de tomate destinée à la transformation pour l'actuelle campagne sont estimées à près de 900 mille tonnes et peuvent atteindre un million de tonnes, selon M. Chokri Rezgui, secrétaire général adjoint de l'Union tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche (Utap) chargé de la production végétale. Le taux d'avancement de la transformation des tomates apportées par les agriculteurs est estimé à 50%, ce qui représente la fabrication de 400 à 450 mille tonnes de tomate. La campagne va permettre la production de 120 à 130 mille boîtes du double concentré de tomate. La consommation étant de 80 à 90 tonnes compte tenu de la saison touristique qui, même si elle est morose, la présence des Libyens en Tunisie pourrait combler jusqu'à une certaine mesure le déficit de la demande. «Les quantités excédentes, souligne notre interlocuteur, sont destinées à l'exportation vers plusieurs pays du monde». La campagne actuelle est caractérisée donc par une abondance de la production, mais des problèmes sont enregistrés au niveau de sa gestion. M. Rezgui considère, d'ailleurs, que « le problème de gestion se pose au cas où la production serait abondante mais aussi au cas où celle-ci serait réduite». De longues files d'attente de camions transportant des tomates fraîchement cueillies sont constatées près des unités de transformation. Des mesures urgentes à prendre Une telle situation devrait trouver une solution au cours des prochaines campagnes pour que les quantités produites soient rapidement transformées et éviter ainsi ces files d'attente qui n'arrangent ni les industriels, et encore moins les agriculteurs. La production a couvert plusieurs hectares avec une bonne productivité estimée à 100 tonnes à l'hectare dans certaines parcelles. Cependant, des problèmes ont été constatés dans certains gouvernorats comme Kairouan, Sidi Bouzid et Gafsa où les tomates n'ont pas encore été récoltées et risquent, donc, de moisir sur place, si elles ne sont pas transportées le plus rapidement possible aux unités de transformation. Les ministères de l'Agriculture et de l'Industrie ont, d'ailleurs, été avisés par l'UTAP en vue de prendre les mesures urgentes nécessaires pour sauver la production dans les trois gouvernorats cités. Les agriculteurs ont investi des sommes importantes pour effectuer les plantations et assurer le suivi de la production pour se trouver avec des quantités de tomates invendues. A noter que des parties sont intervenues auprès de certains agriculteurs en vue d'acquérir les tomates à 180 millimes le kilogramme. Au niveau des unités de production, certaines unités veulent acheter les tomates à 100 millimes seulement au lieu d'appliquer le prix de référence qui est de 147 millimes le kilogramme. «Mais il ne faut pas généraliser ce constat, explique M. Rezgui. Certaines unités respectent le prix de référence alors que d'autres collaborent avec des intermédiaires. L'idéal est d'activer les contrats-programmes pour que chaque agriculteur prenne en compte avant le début de la campagne les quantités à produire, l'unité vers laquelle il va acheminer sa production». Afin que l'expédition vers les unités de transformation se fasse rapidement, des camions doivent être disponibles en nombre suffisant pour pouvoir fournir les tomates à d'autres unités qui ont encore des capacités de transformation comme celles qui se trouvent, par exemple, au Kef, à Mejez El Bab... C'est ainsi que l'on peut diminuer la pression exercée sur les unités qui travaillent à plein régime comme celles de Kairouan.