En tenant à ce que la condition du bac soit un critère éliminatoire dans le choix des candidats à la présidence, certains ne font que pousser au paroxysme une «logique» d'exclusion qui foule aux pieds les traditions du club. Ce qui se passe actuellement au Stade, on ne le voit pas seulement comme une défaillance, mais aussi et surtout comme une déviance constituée et entretenue. La «guerre» pour la présidence du club et tout ce qui l'entoure comme déviation, dévoiement et éloignement battent leur plein. Et contrairement à ce que certains veulent laisser croire, ce ne sont pas des perspectives nouvelles qui se dessinent à travers des discours qui ne dépassent pas le stade des promesses et l'absence d'un véritable programme électoral, mais un accroissement de défaillances et de dérives. Des irrégularités aussi dans la manière avec laquelle on pense pouvoir gérer le club. En tenant à ce que la condition du bac soit un critère éliminatoire dans le choix des candidats, certains ne font que pousser au paroxysme une «logique» d'exclusion qui foule aux pieds les traditions progressistes du club. Le football est le sport du peuple et jusque-là il n'a jamais été réservé à une élite. Bien au contraire, c'est la passion du peuple qui écarte toute forme de marginalisation. Incapables de comprendre qu'un autre monde devrait naître, certains responsables stadistes qui ne savent pas toujours s'ils se présentent aux élections ou s'ils se contentent de soutenir un candidat font accréditer l'image de dirigeants dont l'avenir du club dépend d'eux. Il abaissent ainsi la vocation de mandataire par des actes dont elle ne se relèvera pas de sitôt. Se croyant grands et au-dessus du lot, ils ignorent certaines règles élémentaires de conduite dans la cour des grands. Ils ont tendance à oublier que ceux qui sont parachutés aux plus hauts postes de commandement ont une durée de légitimité déterminée. Ils n'ont rien appris, ils n'ont rien compris! Le football tel qu'il est conçu et vécu aujourd'hui au ST a-t-il fait évoluer le rôle du président et de responsables de clubs? Ces derniers doivent-ils être justement les hommes les plus importants? S'en remettre au bon sens ou à la vision des dirigeants n'est pas un pari facile, tant le destin d'un club comme le Stade Tunisien devrait être aussi, comme cela ne cesse d'être demandé, entre les mains des techniciens. On connaît les présidents et certains responsables stadistes, par exemple, mais on ne connaît pas suffisamment ceux qui militent dans l'ombre et dans les conditions difficiles .Il y en a qui sont omniprésents et interviennent souvent parce que tout simplement le football exerce un charme et une force d'attraction extraordinaires qu'ils ne trouvent pas ailleurs. La majorité écrasante des responsables stadistes en exercice est aujourd'hui plus que jamais contestée. On ne voit pas, sinon très peu, ceux qui font vraiment l'unanimité au sein de l'entourage du club. Ils sont la cible de critiques de plus en plus virulentes. Il faut dire qu'au-delà des contestations et de la légitimité des uns et des autres, c'est la vocation de responsable de club qui est mise en cause. Son rôle et ses prérogatives ne répondent pas aux aspirations. Les dérapages d'aujourd'hui sont ceux d'hier. Ils ne diffèrent pas de ce qui se faisait dans le passé. Mêmes causes, mêmes effets Y a-t-il au fait de bons ou de mauvais dirigeants stadistes? Ou tout simplement de bons responsables au mauvais moment? Tout ce que l'on peut dire est qu'au Stade, il y a eu, de façon générale, des hommes parachutés, des icônes historiques, des «fous furieux», des «sphinx». On a essayé presque tous les profils. Cela ne nous empêchera pas de remarquer que la majorité d'entre eux se distingue par un trait commun : ils ne disent pas ce qu'ils font et ne font pas ce qu'ils disent. Il y a dans leur inconscient collectif comme la légitimité du cadre unique. La pluralité et les échanges ne sont pas rejetés, mais sans engendrer la diversité des idées qui est synonyme à leurs yeux de division, donc de complot. Au fait, ils n'ont rien appris. Ils n'ont rien compris. Ils n'ont rien oublié également de leurs prérogatives et de leurs privilèges, sûrs de leur bon droit. Ils sont devenus indifférents à toutes ces colères et à toute cette inquiétude qui grondent autour du club. La procédure? On a pu, ces derniers temps, en mesurer l'ampleur. Finalement, s'ils n'ont rien appris, ni rien compris, ils assistent au moins à la fin de leur monde.