Le Stade tunisien n'est pas un club comme les autres. Les dérives intérieures et extérieures y tiennent une place considérable. La politique adoptée y est dessinée de façon plus floue qu'ailleurs... Envahis par le doute, rongés par la controverse et l'indécision, minés par la suspicion, les dirigeants stadistes, ceux qui font partie du bureau directeur sortant ou les prétendants, ont participé au développement d'un certain malaise. La confusion qui règne aujourd'hui est la conséquence d'un manque de cohésion et de solidarité entre les différentes parties prenantes. C'est-à-dire, ceux qui sont liés de près ou de loin au club. Il ne faut pas s'attendre à ce que le climat s'améliore. Les prochains jours ne s'annoncent pas, en effet, meilleurs, notamment après la décision du Cnas de suspendre la tenue de l'assemblée générale élective. Un coup dur pour le président sortant, Anouar Haddad, seul candidat pour succéder à lui-même. Au moment où il pensait qu'il était bien parti pour un nouveau mandat, les cartes sont aujourd'hui redistribuées, puisque Ghazi Ben Tounés est, cette fois, décidé à se présenter aux élections et à rivaliser sérieusement pour ce poste. De toutes les façons, tout dépendra de la décision du Cnas qui sera annoncée aujourd'hui et qui tranchera sur les tenants et les aboutissants de cette affaire. Mais au-delà de la polémique liée à la tenue de l'assemblée élective, l'on ne manque pas de relever que la paralysie fait la belle au Stade, elle obnubile les esprits, serre les cœurs et noue les langues. On entend et on en voit tout sauf l'essentiel. Si on parle, c'est comme sans savoir, et si on sait, c'est surtout sans parler. Laissant libre cours aux humeurs des uns et aux rumeurs des autres. D'ailleurs, au moment où la plupart des clubs se mobilisent pour renforcer leur effectif, le Stade, et derrière lui ses dirigeants en exercice, se contentent d'observer passivement ce qui se passe sur la scène. L'exemple le plus significatif est celui de Gharsallaoui, cédé au ST par l'EST dans le cadre de la transaction d'Elyès Jelassi, mais qui a préféré rejoindre Zarzis sans que le club puisse lever le petit doigt. Il faut dire qu'on ne se débarrassera pas du jour au lendemain des mauvaises habitudes, d'accumulations de tant de défaillances. Les prémices de cette dégénérescence s'étaient manifestées de manière assez nette depuis belle lurette et que rien n'a été entrepris depuis pour y faire face. Le Stade avait commencé à pâlir et personne ne voulait en convenir. Par peur? Par aveuglement ? Nous déplorons qu'il n'y ait eu personne pour l'avertir avant et pour le rappeler à l'ordre après. La politique la plus dénaturée, la plus inconvenante Mais l'opacité des faits laisse en suspens une question majeure: N'avait-on pas contribué, aussi bien par maladresse que par malveillance, à l'installation de ce climat d'instabilité et de doute. Les éclats, que ce soit dans les coulisses, ou tout autour, compromettent de plus en plus l'image de marque du club. C'est le règne de l'énigme et de la confusion. L'on se dit que le Stade n'est pas finalement un club comme les autres. Les dérives intérieures et extérieures y tiennent une place considérable. La politique adoptée au fil des années y est dessinée de façon plus floue qu'ailleurs. Un club qui n'a pas de présent, ni d'avenir, n'a pas de légitimité. De façon générale, on est en train de servir au sein du club du Bardo «la soupe» au football le plus dénaturé, le plus inconvenant. Il y a un constat qui peut, certes, ne pas avoir de valeur de règle absolue, mais le Stade a malheureusement appris à vivre avec les déboires. Les responsables d'aujourd'hui ont d'autres priorités. Le bureau directeur sortant n'a plus de crédibilité. De l'autre côté de la barrière, il y a ceux qui se voient en mesure de redresser la barre et de réhabiliter le club sans pour autant passer outre le stade des promesses. Ils oublient que le club a besoin d'actes, beaucoup plus de paroles. En attendant, la décision du Cnas, le club suscite dans sa version actuelle davantage des questions qu'il n'apporte des garanties. Une image brouillée s'est imposée progressivement quand celle des responsables est entachée d'un manquement évident. Il est impératif de faire le point, mais aussi et surtout de rendre des comptes...