L'été est souvent la saison idéale pour les mariages. Les salles des fêtes tournent à plein régime. De nos jours, les soirées de noce sont mieux organisées que certains festivals avec des budgets conséquents dépassant parfois de loin ceux de certains festivals locaux. Les festivités peuvent durer trois jours, voire une semaine. Le paquet est mis pour que tout se déroule dans les meilleures conditions possibles. Le mariage à Nabeul, ville côtière du Cap Bon, ne déroge pas à la règle. Même les jeunes époux s'attachent à préserver et à perpétuer les traditions comme autrefois. Le rituel reste le même avec l'introduction de certaines améliorations au niveau notamment de l'organisation. Sauf que ce genre de cérémonie est ruineux. «Il faut au minimum un budget de 25 mille dinars rien que pour le hammam, la « outiya » et la cérémonie de la nuit de noce» indique Chahida, qui s'apprête à marier sa fille. Le rituel du hammam La séance du hammam (bain maure) se prépare à l'avance. La mariée loue le hammam pour sa famille, ses proches et ses amies. Arwa qui célèbre son mariage a loué le local pour 3 heures à 150 dinars. «Les prix varient selon la capacité d'accueil du Hammam et la durée. Cela va de 80 dinars à 250 dinars», explique la jeune mariée. Il y a aussi la location du siège dans lequel la mariée attendra que ses accompagnatrices terminent leur bain pour entrer en dernier lieu. «C'est juste un rituel parce qu'en réalité la mariée a déjà pris son bain» confie Chayma, sa meilleure amie. 40 dinars est le prix de location de la calèche qui transporte la mariée de la maison parentale au hammam sans compter les deux costumes qu'elle portera: l'un au début et l'autre à la fin de la cérémonie. Les femmes et enfants invités ont droit à des rafraîchissements et des gâteaux traditionnels après leur sortie du bain. Le marié a, lui aussi, son cérémonial, moins coûteux certes, mais indispensable. Selon Arwa, les dépenses pour le hammam peuvent atteindre environ 3 mille dinars. La «outiya», la fête des femmes La outiya est une fête qui fait fonction d'enterrement de la vie de jeune fille célibataire et est considérée comme un événement exceptionnel précédant la nuit de noce. Pour cela, la future mariée doit passer nécessairement à la «keswa» traditionnelle de la région et au salon de coiffure. Arwa dit avoir dépensé plus de 2 mille dinars pour cette opération. Le costume de la «outiya» est réalisé par une couturière spécialisée et une brodeuse. «Il est indispensable de confectionner la Keswa de la «outiya» et non pas la louer parce qu'après le mariage, la tradition veut que la mariée la porte dans d'autres occasions», affirme Arwa. Outre, le costume et la coiffure, la cérémonie a lieu dans un espace qu'il faut aussi louer et aménager pour la circonstance. Arwa a choisi de monter une tente dans un terre-plein juste en face de la maison de ses parents et de confier le décor et le service à une société organisatrice de ce genre d'événement. Le repas servi aux convives est un couscous à la viande de veau. Une troupe féminine assure la musique et le chant et en deuxième partie, une autre troupe de «tabala» poursuit le spectacle en présence du futur marié et de ses amis les plus proches. Cette soirée se veut exclusivement féminine mais où les hommes surtout la famille la plus proche sont présents mais en marge. «La outiya» doit coûter presque dans les 10 mille dinars», assure une amie de la famille de la mariée. Contrat et mariage Le troisième jour, est le jour j, celui de la nuit de noce. La cérémonie se déroule dans un grand espace, les invités, particulièrement des femmes qui rivalisent en beauté avec leur robe, leurs bijoux en or et leur coiffure. La mariée arrive en dernier avec sa robe blanche qu'elle a louée à 500 dinars et son mari avec un costume sombre. Un organiste anime la soirée avec des chansons tantôt orientales, tantôt occidentales. Un vidéaste et son assistant, qui avait filmé la veille la «outiya», réalise des photos des jeunes époux. Le moment crucial qui liera le destin du couple est la signature du contrat de mariage. Arrivée d'un notaire, des témoins et des époux pour le «oui», youyou et distribution des gâteaux à l'assistance. Les dépenses grimpent et atteignent plus de 10 mille dinars. «Il est vrai qu'on se ruine, mais c'est le mariage d'une vie», avoue le marié, cadre dans la compagnie aérienne de Monastir, qui pense déjà au voyage de noces.