A la faveur de la coopération avec l'Algérie, la Tunisie va pouvoir augmenter ses ressources en vue de couvrir certaines zones frontalières encore mal approvisionnées Les besoins locaux en énergies fossiles sont de plus en plus importants. Compte tenu de la croissance démographique, de l'extension urbaine et du développement des secteurs industriel et touristique — qui sont considérés comme énergivores — la Tunisie est appelée à augmenter l'offre même si les ressources énergétiques disponibles sont limitées. Au niveau international, les prix du pétrole connaissent une fluctuation avec, de temps à autre, une révision des cours à la hausse. La coopération s'avère l'une des solutions les plus appropriées pour renforcer l'offre en électricité et en gaz naturel. L'Algérie qui entretient depuis de longues années une coopération fructueuse avec la Tunisie peut fournir des ressources énergétiques en vue de contribuer à satisfaire une partie de la demande. D'ailleurs, les deux pays ont inauguré, le 30 juillet dernier, une ligne électrique dans le cadre d'un projet d'une valeur de 115.8 millions de dinars qui sera financé en commun. Certaines zones tunisiennes situées en milieu rural et loin du réseau public électrique ne sont pas en mesure d'accéder à cette ressource énergétique. Les familles sont alors obligées d'utiliser des moyens rudimentaires — comme les lampes à pétrole — pour l'éclairage. Améliorer les conditions de vie Les habitations éparpillées dans les zones rurales rendent difficile également de les raccorder au réseau national. A la faveur de ce projet, plusieurs habitations situées au niveau des frontières vont pouvoir bénéficier de l'électricité et améliorer un tant soit peu leur confort de vie. A noter que l'interconnexion électrique entre les pays du Maghreb a été évoquée depuis un certain temps dans le cadre de la coopération inter-maghrébine. Les dirigeants maghrébins ont manifesté, en effet, leur souhait d'étendre le réseau électrique dans leurs pays respectifs pour pouvoir, à terme, réduire la facture de l'électricité et couvrir toutes les zones qui ne bénéficient pas encore de cette énergie. Ce projet constitue un premier jalon concrétisé dans le cadre de cette vision. Par ailleurs, et dans le cadre des travaux de la commission mixte tuniso-algérienne en matière d'énergie, les deux pays se sont mis d'accord pour approvisionner le marché tunisien en gaz naturel à travers le gazoduc qui traverse la Tunisie en direction de l'Italie. Un contrat d'achat du gaz naturel permettra d'accroître les quantités fournies en vue de couvrir les besoins du marché intérieur. Le gaz naturel est très demandé non seulement par les particuliers — pour la cuisson et le chauffage — mais aussi par les entreprises industrielles compte tenu de son coût abordable. En outre, ce gaz est propre et ne constitue par une menace pour l'environnement, contrairement aux hydrocarbures et autres énergies polluantes. C'est pour cette raison qu'une grande partie de nos entreprises a déjà intégré le gaz naturel dans le cadre d'un programme ambitieux visant à maîtriser l'utilisation des ressources fossiles. Ainsi, la Tunisie a tiré profit du gazoduc algérien, depuis son exploitation et qui traverse notre territoire grâce à la redevance appliquée. Toutefois, cette redevance a connu au cours des dernières années une baisse due à la diminution des quantités commercialisées vers l'Italie. Certaines familles habitant au niveau des frontières et dans les zones rurales utilisent encore le butane pour la cuisson et le chauffage même si parfois des pénuries sont constatées. Dans ce cadre, une convention a été conclue entre les deux pays en vue d'accroître l'approvisionnement des zones frontalières en gaz butane en attendant de mettre en place un jour un gazoduc.