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«On doit sauter une génération»
Imed Derouiche, expert en énergie :
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 08 - 2015

Réputé pour ses vues pragmatiques, son parcours éloigné du gangrenage politique, cet expert déborde « d'énergie » et essaye de servir son pays en attaquant le mal à la racine, afin
de provoquer de nouvelles synergies dont il donne un éclairage subtil et proche
de tous les acteurs s'intéressant à cette précieuse dynamique qu'il souhaite mettre en place pour entrouvrir toutes les lucarnes essentielles à la relance de l'économie nationale et rebomber le torse
de la Tunisie. Ecoutons-le.
La campagne "Où est le pétrole?" semble avoir mis dans la débâcle plusieurs entreprises pétrolières en Tunisie. Quelles sont les conséquences d'une telle action?
Cette campagne a frappé la crédibilité d'un pays déjà fragilisé par une conjoncture politique défavorable qui, à la limite, a poussé quelques enseignes étrangères partenaires historiques à revoir leurs engagements en Tunisie. Des pseudo-experts auxquels on a donné libre parole ont traîné dans la boue la réputation des enseignes cotées en Bourse et soumis aux règles de la bonne gouvernance sur le plan international. Mais il faut reconnaître que cette campagne n'est que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase puisque le secteur a subi les foudres de la commission de l'énergie au sein de l'ANC, assimilée à une véritable cabale, contre des acteurs fiables.
Quelle sont les pertes causées par cette cabale?
La plus grande perte, c'est le nombre de forages qui a diminué. Il est connu que la restitution des réserves passe par les nouveaux forages. Or, depuis la révolution, on est arrivé à ne forer qu'un ou deux puits contre une moyenne de 14 à 15 puits par an auparavant. De plus, le temps perdu par la commission de l'énergie à l'ANC a dissuadé certains partenaires à l'instar d'une société qui envisageait un forage offshore nécessitant deux milliards de dollars pour son développement. Englués dans les ronces inextircables des démarches, des réunions, des auditions de la commission de l'énergie au sein de l'ANC, ses responsables ont fini par baisser les bras et plier bagage. Il est déplorable de constater que cinq ans après la révolution, notre pays, qui accuse un déficit énergétique, importe 40% de ses besoins en gaz et 50% de ses besoins en pétrole brut, alors que nous avons des gisements potentiels. Aujourd'hui, des partenaires historiques menacent de partir. Et ça c'est très grave pour le pays.
Ces entreprises ont peut-être négligé leur responsabilité sociétale à l'égard de leur environnement direct, ce qui fait qu'elles n'ont pas trouvé d'appui direct?
Ces entreprises n'étaient pas en repli de leur environnement social. Elles n'avaient peut-être pas de visibilité mais elles étaient actives sur cet aspect-là. En effet, des aides étaient régulièrement fournies aux handicapés, aux établissements scolaires et hospitaliers. Mais après la révolution, elles étaient soumises au racket social. Donner des salaires fictifs est une aberration que refusent ces entreprises et cela ne peut pas continuer.
Comment redonner une image reluisante de la destination?
C'est simple, il faut que l'Etat passe un message fort pour protéger les intérêts des grands groupes pétroliers. Il faut aussi que le monde sache que la Tunisie est un pays qui veut redémarrer grâce au travail. Car, on ne peut être sauvé que par le travail. Oshigoto en japonais veut dire l'adoration du travail. Celui qui travaille au Japon est comme quelqu'un qui prie. C'est tout un culte qui se transmet de génération en génération. Il faut des idées, il faut un courage politique et il faut des gens qui croient en la valeur du travail. Sans cela, on va tourner en rond.
Quand vous parlez de courage politique, est-ce que vous considérez que la classe politique actuelle est molle?
Au fait, je pense que la configuration actuelle ne peut donner forme à une force compacte qui peut assumer ses choix économiques et sociaux. Car je pense que contrairement à ce que l'on avance, on n'a pas encore bâti la IIe République avec le scrutin du 26 octobre. L'Etat a encore besoin d'une autre période de transition. A mon avis, le mode de scrutin sur la base de listes électorales n'est pas le bon mode, il est même catastrophique. Ce sont les listes qui font élire des personnes qui ne sont pas forcément de bons profils. C'est pourquoi nous avons une ARP avec 10 à 15 % uniquement de bons députés et le reste n'est constitué que de simples figurants intelligents. Si on avait opté pour un mode de scrutin uninominal, la composition de l'ARP aurait été différente et plus sérieuse. Avec une composition différente à l'ARP, Nida Tounès ou un autre parti tel qu'Ennahdha peut gouverner seul. On ne peut plus dès lors recourir à des coalitions de circonstance qui tiennent en otage tel ou tel parti. Ce sont de tels résultats qui donnent une mosaïque ingouvernable, qui imposent ce genre de coalition. Depuis, parler d'un parti au pouvoir et un autre d'opposition, n'a aucun sens et cela est dû au mode de scrutin.
Vous mettez en cause le système de listes ?
Bien sûr. Quand on sait qu'on a eu plus de 1.800 listes, dont une grande partie voulait bénéficier des subventions de l'Etat prévus au code électoral, c'est un crédit à taux zéro qu'ils lorgnent, pas plus. Conséquence : on a un gouvernement fruit d'une coalition inéluctable. Résultat des courses : Nida Tounès a perdu beaucoup de sa popularité à cause de son alliance avec Ennahdha. Si Ennahdha était au pouvoir, il aurait perdu aussi de sa popularité.
Mais c'est aussi le régime parlementaire que vous mettez en cause?
Qui a dit que le peuple préfère le régime parlementaire ? C'est un régime qui a été dicté par le Dialogue national. D'ailleurs, après trois mois d'exercice, les manœuvres ont commencé pour faire chuter le gouvernement Essid. Ce serait une performance si ce gouvernement tient une année.
Si cela aboutit, on va avoir quatre ou cinq gouvernements pendant ce quinquennat. Ce qui n'est pas sérieux et complique la visbilité même au niveau de nos rapports avec les autres pays. Cela ne peut pas durer.
Quelle est la solution ?
C'est le référendum. Nous avons encore quatre années pour préparer les prochaines élections législatives et présidentielle. On peut procéder à un référendum sur le mode de scrutin, un autre sur le régime parlementaire et présidentiel. Pour qu'au bout de la 5e année, on puisse accoucher d'un bon modèle. La refonte de l'Etat a besoin d'un grand effort à déployer. Alors que le peuple dise son mot. Parce que ni le Dialogue national ni l'ANC n'étaient habilités à décider pour nous. Il y avait certes quelques spécialistes du droit constitutionnel mais le reste des constituants avait d'autres préoccupations à caractère social. D'ailleurs, 99% de la campagne électorale était axée sur le social et sur les acquis de la révolution.
Plusieurs référendums, c'est coûteux et difficile ?
Un scrutin avec empreinte digitale grâce aux bornes multimédia et une base de données électorales à jour est simple, facile et pas couteux. Plusieurs pays amis peuvent nous aider à entamer cette expérience. Il faut simplement que les indépendants, que les acteurs de la société civile et les médias s'engagent sur cette voie.
Vous ne semblez pas très satisafait de l'actuelle génération aux commandes des rouages de l'Etat et de son économie?
Non pas tous. Il y a de bons profils, très perspicaces d'ailleurs. Il n'empêche, il faut régénérer la classe politique et économique.
C'est-à-dire?
Je pense qu'il faut sauter une génération pour passer le cap. La génération influente qui a dépassé la cinquantaine doit prendre sa retraite. On ne peut pas continuer à faire exactement la politique de Ben Ali sans Ben Ali mais avec le même modèle, les mêmes outils et les mêmes têtes pensantes, car ils ont prouvé leur échec. ça ne peut plus fonctionner. C'est un modèle qui nous a donné 650.000 chômeurs dont 200.000 diplômés qui ne valent rien. Pour inverser la vapeur, il faut donner des messages forts. A mon avis, l'administration qui compte 750.000 employés doit etre soulagée dans cinq ans de 350.000 employés qui devraient partir à la retraite. Déjà une grande partie est sur le départ ( plus de 60%), le reste il faut le motiver pour un départ volontaire. Ainsi on allège les administrations d'une pléthore, ensuite il faudra recruter 100.000 chômeurs diplômés après une autre formation spécifique. Avec l'évacuation des établissements et des institutions régionales, on va économiser 20% sur la masse salariale et satisfaire la demande en recrutement au niveau régional.
Par exemple, le bassin minier est un dossier explosif, car jusque-là toutes les solutions préconisées ne sont que de simples replâtrages. Gafsa compte 400.000 habitants dont 40 ou 50.000 travaillant pour le compte de l'Etat. Si 20.000 de ces effectifs partent à la retraite, on pourrait recruter autant de nouveaux employés dans cette région. C'est comme ça que l'on pourra gérer la crise d'une façon conséquente.
C'est très beau mais vous oubliez que l'équilibre des caisses sociales ne tient qu'à un fil?
C'est vrai qu'on va faire migrer tous ces problèmes aux caisses sociales. D'abord avec le départ à la retraite de 350.000 personnes, on allège de 20% la masse salariale des entreprises qui seront désormais à même d'honorer leurs cotisations.
Mais il ne faut pas oublier que les 100.000 nouveaux actifs vont contribuer à l'effort de ses caisses qui vont porter l'âge de départ à la retraite à 65 ans. De plus, les retraités ne resteront pas inactifs, il faudra leur baliser la voie du travail dans un cadre de partenariat public-privé. Il n'empêche, pour maintenir les équilibres des caisses, qu'il faut injecter de l'argent frais. Cet argent ne doit pas être sous forme d'emprunt mais de donation
Vous pensez qu'on peut sauver l'économie nationale grâce aux donations?
Absolument. On a besoin de cinq milliards de dollars d'argent frais sous forme de donation. Sans cela il serait impossible de sauver l'économie tunisienne.
A quoi vont être allouées ces donations?
Un milliard de dollars pour les caisses sociales ( 650 millions de dinars pour les caisses sociales et 350 millions de dinars pour les barrages) et l'entretien des barrages. A mon avis, un tel montant doit suffir pour donner une bouffée d'oxygène aux caisses sociales et calmer l'ardeur des contestations sociales. Nos barrages sont dans un état lamentable; ensablés, ils menacent ruines et ne répondent pas aux normes de sécurité. Cela fait plus de 7 ans que ces barrages ne sont pas entretenus. Un milliard de dollars pour l'armée et les forces de sécurité afin de restaurer la sécurité sur tout le territoire. Les trois autres milliards doivent être alloués aux grands projets. On a besoin de deux à trois centrales électriques. On a besoin d'une raffinerie à la Skhira. Celle de Bizerte est vétuste. Créer trois ou quatre cimenteries aux frontières et enfin ouvrir les concessions BOT avec les droits d'exploitation. Ce sont des projets à fort taux d'employabilité.
Vous voulez dire qu'ainsi on peut maîtriser le chômage?
Absolument. On se retrouvera avec 100.000 employés dans ces grands projets, 100.000 employés recrutés par l'administration et 100.000 autres qui devraient etre employés dans l'exploitation du gaz de schiste. Ainsi, on pourra diviser le taux de chômage par deux et le pays retrouvera son calme.
On peut avoir le meilleur régime politique mais tant qu'on n'a pas de solution pour le chômage, le pays sera pris dans une tourmente d'instabilité. On ne prétend pas en finir avec le chômage mais le ramener à une moyenne normale et supportable. Mais pour y parvenir il faut du courage politique et des décisions claires. Pour cela, il faut restructurer aussi notre régime politique.
La loi de change de 76 n'est plus valable. Il faut une décision régalienne pour abolir cette loi. La commission supérieure des marchés publics doit être dissoute. Pour passer un appel d'offres de 10 millions de dinars, il faut deux ans. Tous les prix proposés des produits ne sont plus valables après deux ans, ce qui explique pourquoi les entreprises de travaux publics sont en difficulté. Il faut une restructuration pyramidale de la passation des marchés: zone, secteur, et montant et déléguer certains pouvoirs aux autoritées locales pour réussir l'adjudication. Chaque année, faute de procédures, l'équivalent de un point de croissance est retourné aux caisses de l'Etat. Il faut suspendre cette commission pour ne pas laisser le pays en panne. La loi sur la réconciliation nationale est bonne mais insuffisante. Il faut aller encore plus loin. Il faut qu'elle englobe même les ministres de Ben Ali et même les grands officiers de la police. Une vraie conciliation est un grand pas vers le rétablissement de la vérité, c'est ainis qu'on peut sauver le pays.
Pour revenir aux dons, quels sont les pays qui peuvent nous prêter main-forte?
Il ne faut pas se leurrer sur ce plan. Les vrais pays donateurs sont l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Koweït, le Qatar, le Japon et la Chine. Une commission (agissant sous la houlette du président de la République) et composée de personnalités influentes dans ces pays sera à même de ramener ces donations en une année. C'est une mission plus importante qu'un simple rôle politique.
Est-ce que vous pensez que le rapatriement des fonds spoliés peut être aussi une solution?
Dans ce dossier précisément, je pense qu'on a pris le mauvais chemin. Cinq ans après, on n'a rien reçu. Je pense que le retour volontaire de Slim Chiboub et son arrestation a dissuadé plus d'un. Je pense que l'établissement de la vérité, les excuses et un arrangement en vue de la restitution des biens spoliés auraient encouragé plusieurs autres personnes impliquées dans des affaires similaires à le suivre sur la même voie et on aurait pu récupérer de l'argent frais.
Mais l'argent frais, sous forme de dons ou de fonds rapatriés, ne suffirait pas pour rétablir la confiance des investisseurs étrangers?
Bien sûr. Pour rétablir la confiance des investisseurs, il faut corriger notre notation qui s'est tellement dégradée. Par exemple, un think-tank composé d'éminents jeunes Tunisiens dans le monde des affaires, pourrait réaliser des rapports mensuels sur les efforts de restructuration de l'économie nationale et des changements opérés dans l'univers des affaires, qu'on délivrera aux plus grandes places financières et aux plus importantes banques afin de restaurer les notes de la Tunisie auprès des agences de notation.
Vous avez évoqué, tout à l'heure, le gaz de shiste comme solution. C'est un projet contesté par les activistes de l'environnement. Même les Français ne sont pas chauds pour son exploitation...
C'est vrai. Les Français veulent promouvoir l'énergie nucléaire. Mais regardez du côté des USA où on a foré plus de 37.000 puits de gaz de shiste. En Tunisie, outre le fait qu'il peut générer de l'emploi pour cent mille personnes, il peut nous procurer 4 milliards de dollars par an.
Quelle place pour le tourisme, ce secteur sinistré, dans cette vision?
Dans l'immédiat, en plus des décisions annoncées, l'Etat devra payer les assurances des voyagistes, s'il veut sauver la prochaine saison. Mais il faut aussi penser à la reconversion de vocation de certaines zones touristiques vers l'immobilier touristique.
Et quel jugement portez-vous sur la loi de finances ?
La loi de finances n'est pas révolutionnaire, elle sert juste à garder le pays en marche, pas plus.
L'éducation ne semble pas faire partie de vos priorités?
Au contraire. Je pense que l'arabisation à outrance a créé un terreau pour la pensée jihadiste et l'extrémisme. Notre pays doit rester ouvert sur le monde, les civilisations et les autres cultes. Bien plus, Ennahdha peut transformer la mosquée Okba à Kairouan en un Azhar des malékites et ouvrir la porte de « El Ijtihad » pour adapter l'islam au 21e siècle. Car si nous, les Arabes ne le ferons pas, d'autres musulmans non arabes vont le faire (Malaisie, Indonésie...). C'est mieux que de faire voter une loi de finances sans âme.


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