Par Khaled TEBOURBI Les infos web sont à prendre avec «des pincettes». Dieu merci, la majorité d'entre nous le sait désormais. Reste qu'il y en a encore qui passent entre les mailles. Plus précisément, celles qui préparent minutieusement leur «coup». Celles qui y mettent des moyens, ou (pourquoi pas ?) qui comptent sur des appuis. La dernière en date a rapport avec ce qu'un des journaux électroniques prénomme (seul, jusqu'içi !) «Layali Carthage» (Les nuits de Carthage). Selon deux articles parus, successivement, le 28 juillet et le 3 août, sous la même signature, il s'agirait d'une «manifestation organisée par la municipalité de Carthage, sous le patronat du ministère de la Culture, étalée du 21 au 29 de ce mois, comprenant une dizaine de concerts grand public, à portée caritative, et qui auront, tous lieu, sur la scène de l'amphithéâtre romain...» Gros «programme» comme on le constate, annoncé avec une certaine insistance, fixé à une date toute proche, impliquant, surtout, des organismes d'Etat. C'est suffisamment lourd pour, au moins, ne pas être commenté. On s'étonne, d'abord (on s'en inquiète même un peu) de ce qu'il n'y ait eu, à ce jour, ni confirmation, ni démenti officiels. Ces «Layali» sortent tout de même de nulle part. Personne n'en a jamais parlé. Elles sont, de plus «attribuées» au département de la culture qui est chargé «d'exécuter les choix nationaux... dans le cadre de la politique générale de l'Etat» (décret 2005-1707 du 6 juin 2005), et pas, forcément, d'improviser, ainsi, des sortes d'événements «à la marge», fussent-ils de nobles intentions. Un petit communiqué était nécessaire. Car le silence dans ces cas limites risque d'être très mal interprété. Faut –il, en effet, rappeler, que si elle se confirmait, cette première édition des «Layali Carthage», telle que conçue, telle que programmée, serait, aussi, en violation flagrante, avec le mouvement de réhabilitation du Festival international lui-même !Il y a seulement deux années, et principalement à l'occasion de son 50e anniversaire, «Carthage» s'était fixé pour objectif irréversible d'en finir avec le commerce de la «variété» et tout le système de «rotana». Or, que lit-on sur l'éventuel conducteur des «Layali» ?Quasiment que des affiches de ce «pauvre acabit». On s'auto-saborderait, ni plus, ni moins. La vocation culturelle et éducative de nos grands festivals publics serait purement et simplement bradée. Sans doute, de façon définitive cette fois-ci. Enterré sans retour, aussi, le beau symbole de la scène du théâtre romain. Tout le monde s'en servait du temps des «concerts libres» de Rotana pour «déplorer la décadence du festival de Carthage». Pratiquement, les mêmes appellent, aujourd'hui, au retour de Ragheb Alama, ou pis à la programmation de Hussein Eddik, de Saâd Lemjarred, et («bon gré mal gré» se délectent des médias «proches») de «l'incontournable» et si «prodigue» Latifa Arfaoui. Une claque ! On espère, vraiment, être détrompés.