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Prochainement première transplantation d'un cœur artificiel en Tunisie : Du mythe à la réalité
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 10 - 2019

L'impact de l'insuffisance cardiaque sur les individus et la société en général ne cesse de croître, la transplantation cardiaque reste la thérapeutique de choix pour traiter les malades insuffisants cardiaques au stade terminal. Mais face à la pénurie de greffons cardiaques, la technique des cœurs artificiels, partielle ou totale, a connu un essor dans les pays développés. La Tunisie, qui souffre d'une pénurie de greffons cardiaques, se dirige vers l'introduction de cette technique. En effet, la transplantation d'un cœur artificiel partiel sera, dans quelques jours, une réalité. Le premier bénéficiaire devra être un patient de 16 ans de l'hôpital Sahloul de Sousse souffrant d'une insuffisance cardiaque aiguë.
Le cœur artificiel est une sorte de prothèse intracorporelle conçue pour se substituer au cœur humain et exécuter ses mêmes fonctions motrices de la circulation sanguine, en cas d'insuffisance cardiaque ou autres maladies cardiovasculaires graves. Tous les cœurs artificiels fonctionnent comme une pompe motorisée alimentée en énergie par un boîtier externe. En fait, pour être clair, il ne s'agit pas de tout un cœur artificiel, mais plutôt d'un dispositif d'assistance ventriculaire (DAV) de pointe, semblable au fonctionnement du cœur humain. C'est-à-dire une pompe cardiaque artificielle utilisée en cas d'insuffisance cardiaque grave.
Cette technique, à la pointe de la technologie, sera, en effet, une réalité en Tunisie pour faire face à la pénurie de greffons cardiaques, d'autant plus que le nombre de patients qui attendent ce genre d'intervention est estimé à 2000 en 2018. Dans ce cadre, une réunion de travail d'envergure s'est tenue mercredi 2 octobre au ministère de la Santé pour lancer l'introduction de la technique de l'assistance ventriculaire appelée communément cœur artificiel. Sous l'égide de la ministre de la Santé par intérim, Sonia Ben Cheikh, la réunion a porté notamment sur les modalités de faisabilité de cette technique pour faire face à la pénurie, voire la rareté, de greffons cardiaques en Tunisie, mais aussi sur le financement et les fonds nécessaires pour introduire cette technique médicale assez compliquée et coûteuse.
En fait, lors de cette réunion, tous les intervenants, dont notamment le ministère de la Santé, les représentants de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), les cardiologues et les chirurgiens cardiologues, ont affirmé leur disposition à faire introduire cette technique dans les plus brefs délais, d'autant plus que des cas urgents de patients souffrant d'insuffisance cardiaque au stade final sont toujours en attente.
La ministre de la Santé par intérim a déclaré, au terme de cette séance de travail, que cette opération du cœur artificiel devra se faire dans les prochains jours en Tunisie, pour la première fois. Le premier bénéficiaire sera, en effet, un patient de l'hôpital Sahloul de Sousse âgé de 16 et souffrant d'une insuffisance cardiaque qui met en péril sa vie. «C'est un engagement de la part du ministère, je pense que cette technique sera très prochainement disponible en Tunisie», a confirmé la ministre intérimaire, qui a appelé à dresser un registre national des patients qui attendent des opérations de greffe cardiaque et de cœur artificiel.
Pour sa part, le directeur du Centre national pour la promotion de la transplantation d'organes, Tahar Gargah, a plaidé en faveur de la mise en place effective d'une stratégie nationale pour la greffe du cœur et la technique du cœur artificiel. « Il ne faut pas agir au cas par cas, nous avons besoin d'une stratégie, d'un véritable programme pour organiser ces opérations », a-t-il laissé entendre.
Les coûts
Une telle intervention chirurgicale nécessite certainement un staff médical compétent, mais aussi de grandes capacités financières d'autant plus que ce dispositif coûterait environ 300 mille dinars, et pour des mesures de sécurité, les firmes pharmaceutiques qui les produisent obligent la vente de deux dispositifs, ce qui porte les coûts à plus de 600 mille dinars pour une seule implantation. «Pour prévenir tout risque et pour des mesures de sécurité, les firmes qui produisent ces dispositifs obligent la vente d'au moins deux dispositifs pour une seule opération d'implantation», nous explique un chirurgien cardiologue de l'hôpital La Rabta de Tunis. La Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), consciente des coûts élevés de cette technique, qui une fois développée en Tunisie devra sauver des vies, affirme être prête à prendre en charge ce genre d'opérations délicates en dépit de l'énormité du défi financier. C'est en tout cas ce que nous a confirmé Sadok Ben Hmida, responsable à la Cnam. «Nous avons participé à cette réunion pour donner notre avis sur l'introduction de cette nouvelle technique en Tunisie et nous avons affirmé notre disposition à y contribuer tant qu'elle apportera un plus au secteur de la santé et à la santé du citoyen tunisien. En tout cas, un comité sera mis en place très prochainement pour évaluer les coûts de cette technique et les charges à assumer par la Caisse», a-t-il souligné.
Les chirurgiens cardiologues confiants
Fortement impliqués dans cette initiatives, plusieurs cardiologues, et notamment chirurgiens cardiologues, ont exprimé leur satisfaction suite à cette réunion de travail, d'autant plus que tous les intervenants se sont montrés prêts à contribuer au succès de l'introduction d'une telle technique en Tunisie. Dr Sofiene Jerbi, chef du service de chirurgie cardiaque à l'hôpital Sahloul de Sousse et initiateur de cette initiative, a félicité dans ce sens la réactivité du ministère par rapport à sa proposition d'introduire cette technique en Tunisie, d'autant plus qu'il traite un cas urgent, nécessitant ce genre d'intervention. «J'ai un patient de 16 ans souffrant d'une insuffisance cardiaque et présentant un groupe sanguin O qui est assez rare, son cas nécessite d'urgence une implantation d'un cœur artificiel, et j'ai touché la prédisposition de tous les intervenants, notamment la ministre de la Santé et la Cnam pour sauver cette vie et faire introduire cette technique en Tunisie», a-t-il noté.La technique en elle-même est-elle difficile à exercer en Tunisie ? Dr Sofiène Jerbi nous répond que les chirurgiens tunisiens sont qualifiés pour opérer ce genre d'interventions bien qu'elles soient compliquées. «Nous disposons des compétences médicales nécessaires pour faire cette opération en Tunisie, il s'agit plutôt d'une question de moyens financiers», a-t-il expliqué.
Efficacité et risques ?
La transplantation d'un cœur artificiel est une opération audacieuse, risquée mais aussi efficace. Car, en effet, quoi qu'il en soit, le cœur artificiel est proposé à des patients souvent en fin de vie et se trouvant dans une impasse thérapeutique, à qui cette implantation a une estimation de vie plus importante. La recherche et les tentatives de production de cet organe artificiel ont montré que les principaux obstacles à surmonter sont l'autonomie, la taille de la prothèse qui, lorsque cette dernière est intracorporelle, doit être anatomiquement compatible à la cage thoracique et les risques d'infections liés au câble percutané d'alimentation.
«La pose d'un cœur artificiel est une chirurgie lourde assez semblable à une transplantation cardiaque. Toutefois, contrairement aux transplantations, les implantations cardiaques n'ont pas besoin d'être complétées par un traitement anticoagulant. Les cœurs artificiels sont prévus pour fonctionner au moins cinq ans, et un suivi régulier est effectué, sachant que la reprise d'une circulation normale complète doit être progressive.
Néanmoins, il n'est pas rare que les patients décèdent dans les mois qui suivent, généralement en raison de leur état général déjà dégradé. Mais une telle implantation ne présente aucun risque de rejet», précisent, dans ce sens, des sites d'information médicale français.
Notons que le chirurgien cardiaque français Alain Carpentier est le pionnier dans ce domaine avec le cœur totalement artificiel de la société Carmat, qui réussit une première implantation en décembre 2013 en France.


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