Le taux d'abstention observe une courbe ascendante depuis 2011. Inquiétant Le premier clash post-électoral entre deux dirigeants d'Ennahdha et Au Cœur de la Tunisie a déjà eu lieu sur les ondes d'une radio privée, entrebâillant la porte à de grandes hostilités et à une hypothèse qui inquiète, à savoir l'organisation d'un nouveau scrutin en cas de blocage des concertations au sein de l'ARP pour la formation d'un nouveau gouvernement dans les délais impartis Il est des victoires qui laissent plus de frustration que l'échec. Les résultats préliminaires des élections législatives publiés par les instituts de sondage et l'important taux d'abstention estimé à 58,7%, d'après l'Isie, prouvent bien qu'aucun parti politique n'est sorti vainqueur de cette confrontation électorale qui enfantera une assemblée inédite et hétéroclite, un méli-mélo politique augurant un quinquennat où la cohabitation risque d'être difficile. Le parti Ennahdha continue sa chute et perd des sièges par rapport à 2011 et 2014, mais semble grisé par cette petite victoire. La déliquescence de Nida et son éclatement en micro-partis politiques (Machrou Tounès, Tahya Tounès et Nida 1 et Nida 2) ont bien profité au parti islamiste et sonné le glas de la famille démocrate progressiste et les espoirs d'une grande frange des Tunisiens. Les deux partis politiques, Ennahdha avec 17,5% des voix et Au cœur de la Tunisie, nouveau parti de l'homme d'affaires Nabil Karoui toujours en détention avec 15,6% des voix, arrivent en tête. Ils sont suivis du Parti destourien de Abir Moussi (6,8%) et la Colalition El Karama (6,1%). Une dissonance qui risque de rendre la cohabitation très difficile, voire impossible, entre ces différents partis et courants politiques. Le premier clash post-électoral entre deux dirigeants d'Ennahdha et au cœur de la Tunisie a déjà eu lieu sur les ondes d'une radio privée, entrebâillant la porte à de grandes hostilités et à une hypothèse qui inquiète, à savoir l'organisation d'un nouveau scrutin en cas de blocage des concertations au sein de l'ARP pour la formation d'un nouveau gouvernement dans les délais impartis. Que des défis qui se profilent à l'horizon, notamment sur le plan socioéconomique, pour les nouveaux membres de l'ARP qui ne semblent pas prêts à faire des concessions pour le bien du citoyen lambda. Ceux qui appellent à un nouvel ordre en prônant des idéaux utopiques risquent d'enliser le pays davantage et de façon irrémédiable dans la crise et ceux qui n'acceptent pas l'autocritique et refusent de s'ouvrir aux autres ne peuvent reconnaître les limites de leurs actions. L'Isie avait annoncé une inscription record sur les listes électorales en mai 2019. Le nombre de nouveaux inscrits a dépassé un million, avait proclamé fièrement son président, Nabil Baffoun, mais tout le monde était sceptique quant à une participation massive des Tunisiens aux élections. L'Isie a échoué lors des élections municipales avec un taux d'abstention de 66,3%. Elle n'a pu faire mieux lors du premier tour de la présidentielle puisque le taux de participation n'a pas dépassé 45%. Pour ce qui est des législatives de 2019, ce taux est revu à la baisse selon les résultats préliminaires. Il est de l'ordre de 41,3%. Outre ces rendez-vous manqués, l'Isie semble observer une attitude attentiste devant l'imbroglio juridique provoqué par une situation inédite avec un candidat en détention et qui pourrait être le nouveau locataire de Carthage.