Il y a comme une atonie, typiquement stadiste, synonyme de renonciation à la lutte, à l'effort et au combat pour devenir meilleur. Ceux qui sont encore aux commandes au Stade Tunisien donnent de plus en plus l'impression d'être indifférents à la colère qui gronde autour du club. Indifférents et méprisants devant ce mouvement de foule qui réclame l'amendement du règlement intérieur avant la tenue de l'assemblée générale élective, prévue pour le 28 août prochain, et notamment le critère relatif au bac qu'ils considèrent comme étant discriminatoire. Dans leur majorité écrasante, les supporters stadistes demandent l'annulation de cette close qu'ils jugent aussi en pleine contradiction avec le sport. Comme il n'a pas d'âge, le football n'a pas de statut, ni de rang. Les supporters reprochent au président sortant, Anouar Haddad, ses prises de position qui oscillent entre le désir et le refus de se présenter aux élections. Il n'y a qu'à voir les décisions postées sur sa page facebook pour réaliser l'indécision qu'il ne cesse de manifester. Dans sa dernière intervention, il fait savoir qu'il se retire de la course à la présidence pour baliser la voie à un autre candidat, en l'occurrence Ghazi Ben Tounés, qu'il considère par ailleurs comme étant l'homme de la situation. Contrairement à ce qu'on veut laisser croire, ce ne sont pas des perspectives nouvelles qui se dessinent au ST. Mais plutôt un accroissement de déficit, des défaillances et des dérives. Des irrégularités aussi dans la manière de gérer le club. S'il n'a rien appris, ni rien retenu, le bureau sortant assiste, au moins de là où il est et à travers ses différentes prises de position, à la fin de son monde. Ses membres font de sorte pour accréditer l'image de responsables dont l'avenir du club dépend d'eux. Par souci d'honnêteté et de moralité, le président sortant et son équipe auraient dû sauvegarder une certaine neutralité par rapport aux candidats qui postulent à la présidence. D'ailleurs, en agissant ainsi, ils ne résoudront rien. Ils abaissent les attributions de la fonction du président de club par des actes dont elles ne se relèveront peut-être pas de sitôt. Le club en est la première victime. D'autres suivront. Incapables de comprendre qu'un autre monde devrait naître et se croyant grands, ils ont ignoré certaines règles élémentaires de conduite dans la cour des grands et oublié qu'ils ont une durée de légitimité déterminée. En revanche, ils n'ont rien oublié de leurs prérogatives et privilèges, sûrs de leur bon droit, à peine ébranlés par ce qui se passe autour du club. Insignifiance La manipulation est cet abîme qui aspire le Stade sans résistance ni espoir. La vérité de demain se semble pas, du reste, se nourrir de l'erreur d'hier, surtout lorsqu'on accepte de se résigner à être moyen, un peu mieux que mauvais, en se situant dans une zone de confort, vivant à se complaire et satisfait d'échapper au sort des plus mauvais. L'insignifiance au Stade est visible à tous les niveaux. Elle inspire les dirigeants les plus invétérés, sans idées ni valeurs, et dont la seule ligne de conduite est le populisme, préférant caresser dans le sens du poil. En dépit de son élimination aux quarts de finale de la Coupe de Tunisie, le ST se revendique sur le terrain comme une équipe faite pour ne pas chercher les victoires, mais pour les créer. A sa façon de s'exprimer, elle se fait l'idée que chaque match est à lui seul une étape, un parcours, un cheminement, convaincue du fait que ce n'est pas justement le jeu qui fait les victoires, mais tout particulièrement l'usage que l'on en fait. Cette équipe stadiste a besoin, à travers tout ce qu'elle laisse entrevoir, de responsables et d'encadreurs capables en effet d'ajuster une stratégie qui favorise les succès plutôt qu'elle sanctionne les échecs. Les pratiques dans la gestion du groupe gagneraient ainsi et à la fois à favoriser les réussites et à façonner leurs interprétations. Une piste pour y parvenir consiste à combiner des objectifs communs dans un système dans lequel les joueurs peuvent surtout s'identifier.