A quelque dix jours de la clôture du «mois de l'école», on fait les comptes au ministère de l'Education Plus de la moitié des institutions programmées sont déjà rénovées et on met les bouchées doubles dans l'objectif de terminer le travail d'ici fin août La campagne nationale de sauvegarde des établissements scolaires (écoles primaires, lycées et collèges) baptisée «le mois de l'école», organisée à l'initiative du ministère de l'Education tout au long du mois d'août, tire à sa fin. L'on se rappelle que l'idée de revenir aux habitudes du bon vieux temps quand les écoles primaires et les lycées secondaires étaient badigeonnés et entretenus lors de la saison estivale a effleuré l'esprit de Néji Jalloul, ministre de l'Education, dès les premiers jours de son installation à Bab Bnet, plus particulièrement quand il a entamé ses premières visites sur le terrain pour découvrir de véritables catastrophes parmi des institutions éducatives dans les cités populaires de la capitale. «Ces institutions, a-t-il déclaré à l'époque, servaient à tout sauf à enseigner ou à éduquer nos enfants ou nos jeunes». Et le cri d'alarme lancé par le ministre de se poursuivre à l'occasion de ses déplacements à l'intérieur du pays, en particulier dans les régions rurales où la plupart des écoles primaires étaient bonnes à fermer immédiatement. Tout simplement parce qu'elles n'offraient plus aux élèves et aux éducateurs les conditions d'hygiène et de sécurité les plus élémentaires. Et ce fut la décision de lancer une campagne nationale de sauvegarde et d'entretien des établissements scolaires avec pour objectif principal la rénovation de 3.014 institutions éducatives tout au long du mois d'août 2015. «Ces institutions ouvriront leurs portes le 14 septembre prochain à l'occasion de la rentrée scolaire 2015-2016 en faisant peau neuve et en offrant aux élèves et aux éducateurs les conditions requises au niveau des équipements, de la propreté et de la sécurité afin que les cours se déroulent dans les meilleures conditions possibles et que nos institutions éducatives obéissent aux normes internationales en la matière», confie à La Presse une source informée auprès du ministère de l'Education. Tous impliqués La même source ajoute : «Aujourd'hui, mercredi 19 août, nous avons déjà rénové 1.596 institutions éducatives, soit près de 55% du nombre total des établissements programmés. Notre effort se poursuivra jusqu'à fin août et nous espérons être dans nos comptes grâce précisément à la mobilisation citoyenne remarquable qui a accompagné «le mois de l'école» depuis son démarrage. Le ministère de l'Education ne s'est pas retrouvé seul à diriger cette opération puisqu'un réel mouvement populaire s'est déclenché spontanément quand nous avons entamé les premiers travaux. Tout le monde s'est senti responsable et a tenu à s'impliquer directement dans cette initiative. Des citoyens volontaires, des représentants des associations de la société civile et des organisations professionnelles, ainsi que de plusieurs partis politiques ont contribué financièrement à la rénovation de nos écoles et lycées. Les entreprises privées, les municipalités et aussi la présidence de la République ont apporté leur aide financière et logistique». Quant au ministère de l'Education, il a consacré un budget de l'ordre de 190 millions de dinars à l'ensemble de l'opération répartis comme suit : 131 MD pour la maintenance et l'entretien, 41 MD pour l'extension des institutions éducatives et 18 MD pour les doter des équipements dont elles ont besoin». Pour ce qui est des nouvelles créations, on apprend auprès de la même source que le ministère de l'Education «a consacré une enveloppe de l'ordre de 42 MD en vue de la construction de 40 nouvelles institutions éducatives dont 31 écoles primaires, 6 lycées et 3 collèges. Ces établissements ouvriront leurs portes à la prochaine rentrée scolaire». Les ministres retrouvent leurs écoles Il est à signaler que les ministres du gouvernement Essid ont pris exemple sur leur chef en décidant de participer à la campagne et en revenant aux écoles primaires qu'ils ont fréquentées. Le coup d'envoi de cette opération de promotion du «mois de l'école» a été donné par Habib Essid qui a retrouvé sa première école à Sousse. Les autres ministres, Yacine Brahim, Rafik Chelli, Najem Gharsalli et beaucoup de leurs collègues, sont retournés aux écoles où ils ont appris à lire et à écrire quand ils étaient mômes et pas plus hauts que trois pommes. Aujourd'hui, Ammar Youmbaii, ministre des Affaires sociales, visite l'école de sa première jeunesse, l'école primaire Ibn Chabbat (Tébebsia Tozeur). Demain, Latifa Lakhdhar, ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, ira égréner ses souvenirs de petite écolière à l'école primaire 2-Mars 1934, à Zarzis. Reste une question : si beaucoup d'éducateurs (instituteurs et enseignants du secondaire et du supérieur) ont participé au «mois de l'école», pourquoi les visages les plus médiatisés des syndicalistes ont-ils brillé par leur absence ? Leurs différends avec Néji Jalloul expliquent-ils cela ? Ils oublient malheureusement que Néji Jalloul fera un jour ou l'autre ses bagages mais leurs écoles primaires resteront.