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Y a-t-il réellement autant de chômeurs ?
Contre le courant
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 08 - 2015

La réalité du chômage devra être à mon avis autrement perçue, et ce, en tenant compte d'autres paramètres que ceux préétablis. Les statistiques, selon les méthodes utilisées aussi scientifiques soient-elles, ne donnent pas l'exacte mesure de l'état de l'emploi dans le pays.
Bien des métiers et d'activités échappent au champ de vision des statisticiens et des compteurs des différents intervenants. Pour ces catégories d'activité, on ne peut parler de chômage, mais d'une précarité de l'emploi. Et là la différence est grande.
Je sais d'emblée qu'en posant la question, je m'inscris en faux par rapport à ce qu'on avance et affirme partout dans le pays sur l'emploi et cela ne va pas être du goût de ceux qui font du chômage une sorte de cheval de bataille dans leurs desseins politiques et bien d'autres non avoués. Mais je la pose quand même, étant convaincu que les statistiques à ce propos ne sont pas gonflées, mais erronées parce qu'elles sont établies selon des critères et des standards qui ne prennent pas en compte bien des données qui doivent être prises en considération.
On a beau dire que la manière par laquelle on comptabilise obéit à des critères scientifiques, mais force est d'affirmer qu'en la matière il n'y a pas de science exacte. On se réfère certes aux bureaux d'emploi où sont inscrits les sans-emploi, des diplômés déversés chaque année sur le marché, à celui qu'on licencie ou qu'on met en chômage pour des raisons propres aux entreprises et aux employeurs, mais on ne tient pas compte d'une certaine réalité qu'on ne peut détecter qu'en étant un observateur avisé et averti de l'activité économique dans le pays.
Une activité où — pour ne donner que cet exemple — l'informel atteint 50%. Ce taux à lui seul fausse tous les modes de calcul et remet tout en question. Mais il n'y a pas que ce secteur qui entre en jeu, il y a aussi celui de l'agriculture et des petits métiers jamais cernés avec exactitude par les statisticiens qui ont leurs méthodes pour établir les chiffres.
Ainsi, le tableau mérite d'être nuancé afin de mieux cerner cette question du chômage qui revient dans tous les débats et qui hante les pouvoirs publics, d'autant que ce sont ceux qui sont en dehors de ses cercles qui le mettent sous grande pression, et que certains médias, qui font dans le sensationnel en abordant le sujet, ciblent une catégorie bien déterminée de la population pour étayer leurs thèses sur un chômage endémique touchant presque 800 mille tunisiens en âge de travailler.
Ce chiffre est le moins qu'on puisse dire gonflé et ne reflète nullement la réalité du problème. Le chômage existe, mais la réalité est toute autre que celle qu'on nous ressasse. Les plus touchés sont les diplômés qu'ils soient du supérieur ou des centres de formation professionnelle. Les statistiques pour cette catégorie de jeunes sont plus ou moins proches de l'état exact du constat, avec toujours des réserves parce que beaucoup d'entre eux se sont recyclés dans des activités qui ne cadrent pas avec leurs diplômes et leurs spécialités.
Chômage réel et chômage fictif !
Cela dit, on peut affirmer qu'il y a un chômage réel et un autre fictif. Dans ce dernier, on retrouve la main-d'œuvre agricole — femmes et hommes —, les étalagistes, les contrebandiers et certains non jeunes et moins jeunes qui exercent des métiers hors-circuit non pris en compte.
L'agriculture emploie plus de 15% de la population active, la plupart des ouvriers et ouvrières du secteur ne sont pas considérés comme étant des actifs parce qu'ils n'ont pas de couverture sociale pour la plupart d'entre eux. Au moins 10% sont dans cette situation, mais ils ont un emploi, sauf que dans le secteur agricole, il y a cette précarité due aux spécificités de l'activité elle-même. Les saisonniers représentent la part importante de la main-d'œuvre agricole, mais croyez-moi, ils gagnent, pendant la période de leur travail, le double, voire plus que le salaire d'une journée qui est, aujourd'hui, de 15 dinars dans le maraîchage. Je m'explique : une ouvrière qui fait du ramassage de tomates ou autres produits maraîchers gagne facilement 30d !
Le travail se fait de nos jours à la pièce. 30 ou 40 caisses de tomates égalent 15d. Ces caisses peuvent être prêtes en trois heures, parce qu'on ne ramasse plus la tomate, on arrache le plant et on le secoue pour le débarrasser de ses fruits à même la caisse. Ainsi, les ouvrières font de leur mieux pour aller jusqu'à 80 caisses qui leur rapportent 30 dinars. Cela arrange tout le monde, notamment l'exploitant. Et tout en agriculture se fait à la pièce. Il n'y a plus de ces journées de huit heures et même davantage. Certes, c'est un travail harassant et souvent par des conditions climatiques accablantes, mais cela s'appelle emploi et rapporte. Sauf que, comme nous l'avions signalé, il reste précaire et il y a peut-être lieu ici de chercher le moyen pour y remédier, et ce, en mettant en place au moins un système de sécurité sociale qui assurerait aux travailleurs de ce secteur, une assurance maladie et une retraite une fois devenus inactifs.
C'est à cela à mon avis qu'il faudrait s'atteler plutôt qu'à avancer des données et parler de situations inexistantes.
Emplois précaires!
Cela étant de la main-d'œuvre agricole, mais qu'en est-il des autres emplois qu'on peut classer comme précaires?
Du côté de la contrebande, en dépit des risques que l'on prend, cela rapporte et même gros.
Les gens du métier le reconnaissent. Et ce sont des dizaines de milliers de familles qui vivent de la contrebande à travers les frontières. Et pourtant, les actifs de ces familles sont considérés comme des chômeurs. Mais soyez-en sûrs, si un jour un emploi est offert à l'un d'entre eux, il sera refusé.
On ne doit plus occulter la réalité, il faut qu'on dise les choses telles qu'elles sont, cela devient un impératif pour que l'on sache où se trouvent les vrais problèmes et quelles sont les priorités.
On a besoin de transparence et d'une bonne dose d'honnêteté pour instruire les Tunisiens sur leur état réel, que cela soit pour le chômage ou toute autre question qui concerne leur présent et engage leur avenir.
Le populisme, qui domine la vie depuis bientôt cinq ans, a assez duré et l'on se doit être honnête envers soi-même et envers le pays pour l'aider à se concentrer sur d'autres urgences.
Aujourd'hui, un ouvrier badigeonneur vous demande cinquante dinars pour six heures de travail, et vous ne pouvez qu'obtempérer parce qu'on n'a pas le choix. Et ce même ouvrier, bon an mal an, travaille au moins pendant sept à huit mois d'avril jusqu'à novembre sans interruption S.V.P. Faites le compte de ce qu'il gagne et dites si l'on doit ou non le classer parmi les chômeurs? Idem pour le réparateur de l'antenne parabolique, du serrurier et autres métiers sans enseignes et qui n'ont ni charges ni impôts à payer. Tous gagnent leur vie décemment et même davantage, mais en Tunisie on a appris à demander et à crier pour avoir plus.
Bref, cela ne va sans doute pas plaire à beaucoup de bonnes âmes et à ces amateurs de la parlote qui font dans le populisme. Ça les dérange et ils vont dire que cela ne repose pas sur des données scientifiques, comme si dans ce pays tout repose sur une telle base.
Il faut que ces gens sortent de leurs cocons pour faire le constat avec probité et sans desseins. Les paramètres de la perception du chômage doivent changer et la mentalité avec eux pour voir juste.


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