•Des manifestations spécifiques et ciblées pour faire rencontrer l'offre et la demande Les premiers mois de l'année 2010 se sont caractérisés par un renforcement des campagnes de sensibilisation qui visent autant les demandeurs d'emploi que les entreprises et qui procèdent du souci d' informer sur les mécanismes, les outils ainsi que les incitations prévus, dans ce cadre, par l'Etat. On peut citer, à ce propos, la journée d'information qui a été organisée dans tous les gouvernorats et qui a attiré un grand nombre de personnes intéressées. Des manifestations spécifiques qu'on a baptisées «Bourses de travail» ont, également, été organisées et ont consacré le principe de solidarité et de complémentarité entre tous les acteurs concernés par le marché de l'emploi. Ces manifestations, conjointement organisées par l'Utica, le RCD et les institutions économiques dans toutes les régions ont permis de rapprocher l'offre et la demande et ont abouti à des résultats palpables en matière de création d'emplois. Ainsi le forum tuniso-français pour l'emploi organisé les 21 et 22 avril 2010 au siège de l'Utica a touché quelque 2.000 demandeurs d'emploi et a permis d'exposer 1.280 offres d'emploi et 518 occasions de formation et de conclure 360 promesses de recrutement. La Journée nationale de l'emploi, organisée le 12 juin 2010, au siège du RCD a abouti, elle, à la signature de 2.500 contrats de travail dont 60% du côté des femmes et 49% parmi ceux qui sont restés, longtemps, sans travail. Accompagnement des jeunes promoteurs D'un autre côté et afin de réussir le pari de l'employabilité et de favoriser la création de nouvelles sources de richesses, le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle veille à développer différents programmes qui visent à promouvoir l'initiative privée et à accompagner les jeunes promoteurs durant les différentes phases de la création de leurs projets. C'est à ce propos qu'on peut évoquer le rôle central joué par l'Aneti (Agence nationale de l'emploi et du travail indépendant) dans l'impulsion de l'initiative privée et la promotion du travail indépendant en assurant, notamment, des formations spécifiques et en offrant, chaque année, l'encadrement et l'accompagnement nécessaires à 9.000 jeunes porteurs d'idées de projets. Ainsi le jeune Tunisien désireux de créer son propre projet bénéficie d'un accompagnement qui commence dès la conception de l'idée de projet et se poursuit jusqu'à la concrétisation du projet en passant par le développement de l'esprit d'initiative et la formation relative à l'étude du marché et aux études techniques nécessaires. Des cellules ont, en outre, été créées au sein des espaces d'initiative et des unités de promotions des petites entreprises afin d'assurer le suivi des jeunes qui ont été formés et qui n'ont pas encore lancé leurs propres projets. Le but étant de les accompagner et de leur offrir le soutien nécessaire, notamment pour dépasser certaines difficultés qu'ils pourraient rencontrer. La formation professionnelle, passerelle pour la création d'emplois La formation professionnelle, identifiée comme étant un outil efficace pour développer les compétences et répondre aux besoins spécifiques des entreprises, bénéficie d'un intérêt particulier et de campagnes de sensibilisation et d'information qui visent à impliquer les jeunes dans ce système qui se veut une passerelle pour accéder au marché de l'emploi et réussir l'intégration professionnelle. Le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle veille, de son côté, à concrétiser un plan de travail qui vise à développer et à mettre à niveau le système national de formation professionnelle, aussi bien celle de base que celle continue afin de soutenir la politique nationale de l'emploi et de développer la productivité. Ce choix a été généré par le rôle central de la formation professionnelle en tant que locomotive du développement de la compétitivité de l'économie nationale et un moyen efficace de répondre de façon rapide aux besoins de l'entreprise. La formation de ressources humaines compétentes permet, également, d'attirer les investisseurs étrangers et les grandes multinationales. Des efforts sont, actuellement, en train d'être déployés par tous les intervenants afin de valoriser le rôle joué par la formation professionnelle et d'en offrir une image avantageuse et attractive. Les principaux axes de la stratégie mise en place pour asseoir un système de formation professionnelle efficace consistent, entre autres, à optimiser les mécanismes de coopération avec la profession, cette dernière étant l'acteur agissant qui permet l'efficacité du système de formation professionnelle. Le développement du mécanisme de la formation adaptée à la demande et l'adaptation du système de formation aux besoins de développement et d'investissement dans les régions est un autre axe de cette stratégie. Il s'agit, également, de promouvoir la qualité du système de formation et de l'aligner aux normes internationales à travers l'implantation de pôles d'excellence et la mise à niveau des centres de formation, tout en veillant à promouvoir les doubles certifications et la reconnaissance mutuelle avec les pays étrangers des compétences et des diplômes. On signalera, en outre, que les régions ont connu une dynamique exceptionnelle qui s'aligne sur les choix nationaux qui font des régions des pôles de développement. C'est, d'ailleurs, dans ce même ordre d'idées que le ministère s'est attelé à identifier et à cerner les besoins spécifiques de chacune des régions en matière de développement et d'investissement afin d'apporter les réponses et les solutions appropriées en matière de formation professionnelle. L'ouverture de certaines filiales d'entreprises étrangères spécialisées dans des secteurs nouveaux a dicté la mise en place de formations adaptées aux besoins de ces investisseurs, dont on citera, entre autres, Yazaki, Aérolia, Telnet/Safran, Gitas… Un centre de formation a, à cet effet, été créé à Gafsa et des espaces de formation complémentaires ont été ralliés aux centres de formation de Kasserine, notamment pour la formation en habillement. L'installation d'un réseau de centres de formation en mécanique aéronautique est actuellement en cours dans la délégation d'El Mghira, et ce, dans le but de répondre aux besoins des entreprises spécialisées, à l'instar d'Aérolia, de Mecahers et de Gitas. Dans le but de mieux gérer les opérations de formation et d'assurer le suivi des formations au sein des entreprises, un système numérisé est en cours d'installation à l'échelle centrale, ce système concernera tous les centres régionaux et permettra de définir la capacité d'employabilité de ces centres, et par conséquent, d'identifier les actions à envisager pour en améliorer les programmes de formation et le rendement. Toujours dans le souci d'améliorer la qualité du système de formation national, on a veillé à mettre en place une double certification des compétences et une reconnaissance mutuelle des diplômes et des compétences par les pays étrangers. C'est dans ce cadre que des conventions de jumelage entre des centres de formation tunisiens et d'autres français ont été signées ; elles permettront aux Tunisiens ayant été formés en matière de sanitaire et d'exploitation des réseaux de communication et de maintenance industrielle d'avoir des brevets reconnus par l'Afpa (Agence française de formation pour adultes). Des conventions-cadres ont, en outre, été établies entre des centres de formation tunisiens et leurs homologues anglais, et ce, dans le but de favoriser l'échange de savoir-faire, de développer les programmes et d'aboutir à la reconnaissance mutuelle des diplômes et des brevets. La formation continue, un autre volet de la formation professionnelle qui participe, considérablement, à la conservation des emplois, qui garantit l'évolution professionnelle et améliore la compétitivité de l'entreprise, a, elle aussi, connu une évolution notable durant la période passée. les mécanismes de financement de ce type de formation ont connu une réforme globale durant l'année passée. Fait qui a permis à ce mécanisme de toucher pendant la période allant de mars 2009 à juin 2010, quelque 10.000 entreprises et 250.000 participations à des sessions de formation continue. Une intervention qui a coûté environ 40 millions de dinars.