Les principaux pays importateurs pourraient limiter leurs achats à l'international Le Conseil international des céréales prévoit une production record de blé cette année, et ce, pour la quatrième année consécutive. D'un autre côté, les principaux pays importateurs, tels l'Iran, l'Algérie et l'Egypte, ont revu leurs importations à la baisse. Ce qui devrait se traduire par une augmentation record des stocks mondiaux de céréales. Le Conseil international des céréales prévoit une élévation des réserves de la planète à un niveau sans précédent depuis vingt-neuf ans, à quelque 447 millions de tonnes (y compris les céréales secondaires, orge, avoine...). Ce sont les importantes récoltes de blé et d'orge anticipées dans l'Union européenne et les anciens pays du bloc soviétique qui feront la différence, avance le CIC. Le Conseil parle à présent d'une récolte planétaire de blé de 720 millions de tonnes, soit autant que la saison précédente qui constitue un record. Pour les grands exportateurs, dont l'Union européenne, ces moissons abondantes un peu partout dans le monde pourraient accroître une compétition déjà forte pour trouver des débouchés. Mercredi, l'Iran, quatrième importateur mondial, a annoncé qu'elle n'importerait pas de blé cette année, la production et les stocks nationaux étant suffisants pour satisfaire les besoins du pays. Les cours fluctuent La veille, l'Algérie, le troisième plus gros acheteur de blé et client historique de la France, révisait sa prévision de récolte en hausse de 14 %. Au-delà de bonnes récoltes, ces grands acheteurs de blé, qui souffrent de la chute du baril de pétrole, cherchent aussi à modifier leur comportement. Face à l'UE, la Russie aiguise ses ambitions. Vladimir Poutine a fait savoir cette semaine que son pays comptait augmenter ses livraisons de céréales vers l'Egypte, le premier acheteur mondial. Les exportations russes pourraient atteindre 7 millions de tonnes sur 2015-2016, selon un porte-parole du ministère de l'Agriculture interrogé par Bloomberg, soit une hausse de 89%. Des récoltes abondantes et une demande moins soutenue : jeudi, les cours du blé à Paris comme à Chicago flanchaient au plus bas de l'année, et non loin de leur plancher de 2009. En revanche, le spectre d'un nouvel épisode d'El Niño dans les mois à venir pourrait toutefois venir chahuter les cours. S'il est violent, ce phénomène climatique, qui peut entraîner des pluies torrentielles d'un côté de la planète et causer de fortes sécheresses de l'autre, est à même de perturber les récoltes et, par conséquent, de déstabiliser le commerce alimentaire mondial et faire s'envoler les prix.