Encore sous contrat avec le Raja, le Hollandais fait quand même sa rentrée dans la liste des entraîneurs convoités pour remplacer Sanchez La confusion qui règne aujourd'hui au CA à propos de l'avenir de Sanchez et le nom de son éventuel remplaçant en cas de limogeage est sans aucun doute la conséquence d'un manque évident de stratégie. Il aurait été préférable de s'orienter vers des choses qui touchent davantage à la vérité du terrain, loin des discours qui se répètent à chaque fois que l'équipe rate une échéance ou un rendez-vous avec l'histoire. Le désarroi des uns, l'emportement des autres ont compliqué davantage la situation. Mais de manière encore plus précise, c'est à se demander si le CA sait gérer son quotidien, et encore moins contenir la situation. Si ce n'est pas aussi et davantage une question de choix et d'appréciation qui arrivent à manquer là où il fallait pourtant trancher. Si ce n'est finalement aussi une confusion dans la définition des rôles et des priorités. Personne n'aimerait aujourd'hui être à la place de Sanchez. Ou encore à celle des joueurs qui préparent la nouvelle saison et qui, à défaut de repères techniques et tactiques, ne sont pas toujours fixés sur ce qu'il conviendrait de faire et d'accomplir sur le terrain et ailleurs. La tension monte, à l'image des altercations et des disputes entre les joueurs et qui ne cessent de marquer le quotidien de l'équipe. Pour bien en prendre aussi la mesure, il convient d'évoquer trois indicateurs fortement révélateurs: les dispositions des joueurs, leur sens de la compétitivité et l'environnement dans lequel ils évoluent. Ici et là, on ne peut retenir que des défaillances qu'on n'arrive pas à combler depuis le temps qu'elles avaient commencé à se propager. Il faut dire que l'évolution de l'équipe reste encore tributaire des humeurs de certains qui ne prennent pas conscience des stratégies et des méthodes à mettre à exécution. Il n'est pas question ici d'instruire le procès généralisé du système qui ne semble pas jusqu'ici favoriser une gestion saine et un savoir-faire évident. Nous souscrivons à des remarques fondées sur une observation objective de la réalité. Reste, en effet, constamment sous-jacente cette tentation de négliger les véritables besoins du club et la véritable respiration du football. Et c'est précisément pour cette raison que les dirigeants clubistes ont intérêt à revoir les paramètres de la vie sportive du club en termes d'anticipation, de prévoyance et de perspective. D'une certaine culture de la réussite, de la durée et de la persévérance. Les véritables besoins et impératifs jusqu'ici ignorés, il est vrai sous l'effet d'arguments erronés et déplacés, ont fait que l'on continue à se tromper non seulement de priorité, mais aussi de conjoncture et de contexte. Sur les détails, il y a lieu de s'inquiéter à la vue de l'incapacité des responsables à trancher sur la question de l'entraîneur. A lui donner l'importance qu'il faut. C'est la perte non seulement du cap symbolique du club, mais aussi de stratégie, de programmes et d'idées susceptibles de faire avancer les choses. La démobilisation rend mal à l'aise Le malaise perçu ici et là n'est pas seulement d'ordre administratif et technique. Mais aussi de tout un environnement. Beaucoup de choses ne tournent pas rond. Sur le terrain, mais également là où se conçoit et se décide l'avenir du club. Les noms pour remplacer Sanchez, encore en exercice, se succèdent et ne se ressemblent pas. Nabil Maâloul a été jugé trop cher. On parle d'un salaire de 140 mille dinars exigés par l'actuel entraîneur de l'équipe nationale du Koweït. L'ex-entraîneur du CSS, Duarte, est toujours sur la liste. Ce n'est pas le cas cependant de Roger Lemerre, décidé plus que jamais à ne plus avoir de responsabilités techniques. Pourtant, les clubistes étaient prêts à mettre le paquet pour l'enrôler. En vain... Un nouveau nom vient d'être ajouté à la liste, bien qu'il soit encore sous contrat. Il s'agit de l'entraîneur du Raja, Krol, en désaccord avec ses dirigeants et de plus en plus contesté suite aux mauvais résultats de l'équipe marocaine. Cependant, ce n'est pas appartenir à une ère nouvelle que de perdre sa vertu. L'histoire du CA est faite de prise de positions et d'adoption de valeur et de principes sportifs. C'est un vide existentiel auquel nous assistons aujourd'hui. Démunis de tout dessein, dépouillés de toute extase, vides et inoccupés, sans gloire ni splendeur, certains ont leur propre raisonnement sportif. La démobilisation rend mal à l'aise, mais le CA se doit forcément de changer, d'évoluer et pourquoi pas d'apprendre de nouveau. Tel est le destin des grands clubs qui doivent avancer, non pas droit et sans perturbations, mais également sous les effets des contraintes et des pressions. Le plus important est qu'il reste bien debout pour guetter l'avenir qui vient et le passé qui s'en va...