Le sort du ST n'est pas encore scellé, mais il tient désormais à peu de choses. Ce n'est pas rassurant, et encore moins assuré... Ca bombarde dur sur le Complexe du Bardo. La démobilisation rend mal à l'aise. Mal en point sportivement, en route vers la décadence, miné par les querelles et les rancœurs, le Stade désespère ses plus fidèles supporters. Et l'avenir reste en question... En aura-t-il ainsi fini avec cette fragilité et cette incohérence? Devra-t-il éternellement remettre tous ses progrès en question? Désormais, c'est l'ordinaire qui devient réel, voire éternel. Le ST tourne le dos à la vie sportive, à la vie tout court. Cependant, ce n'est pas appartenir à une ère nouvelle que de perdre sa vertu. A l'heure présente, on voit de nombreux opportunistes qui rampent comme des serviteurs devant leurs nouveaux maîtres. Là où les valeurs sportives n'ont plus aucun sens, là où le sentiment d'appartenance au club se trouve de plus en plus conditionné par des considérations extra sportives, les saisons sportives dans leurs différentes versions commencent et finissent avec la même allure, les mêmes acteurs. Démuni de tout dessein, dépouillé de toute extase, vide et inoccupé, sans gloire ni splendeur, le club et ses dirigeants ont leur propre raisonnement sportif: on ne change pas une équipe qui perd, quoi qu'il arrive et quoi qu'il advienne. Quelque part, le Stade était perdu. Depuis le temps qu'il vit dans la grande désillusion, nous déplorons qu'il n'y ait eu jamais personne pour avertir et pour rappeler à l'ordre. Les hommes vont, les hommes viennent, mais les défaillances et les insuffisances portent toujours le même marque, la même signification. Aujourd'hui, quand sonne le glas, les solutions manquent et les alternatives font défaut. On se contente de constater sans pouvoir pour autant aller plus loin. Finalement, quelles perspectives pour une équipe dont les joueurs ne sont pas payés depuis cinq mois? Quelle solution pour un staff technique qui ne dispose, le jour de la compétition, que de deux joueurs sur le banc des remplaçants? Quelles ressources et quels moyens pour faire face aux dépenses quotidiennes qui n'en finissent pas et qui ne semblent satisfaire personne? Moins de passion, plus de contraintes... Quelque part, le ST s'était perdu. Pire encore: il vit au temps de la grande désillusion. Partout le doute et le désespoir se nichent douillettement au cœur de l'effort sportif et l'accompagnent éternellement comme l'ombre suit le corps au soleil. S'il a eu toujours l'habitude de faire payer l'entraîneur et les joueurs, cela ne l'a jamais fait avancer outre-mesure. Inexistants dans les moments difficiles et effacés face aux problèmes, les responsables ont ajouté à cette triste liste un déficit de détermination évident. Le tout sous les yeux des supporters incapables de se frayer un rôle dans un environnement qui ne leur appartient plus et dont ils ignorent aujourd'hui la raison d'être. Le Stade a désormais un pied et demi au-dessus du vide. Comment pourrait-il en être autrement alors que chaque nouvelle équipe ressemble à sa devancière. Il y a comme un parfum de décadence. Le bateau stadiste tangue comme rarement. Dans quelques mois, quelques jours, quelques heures peut-être, il ne sera plus en mesure d'honorer ses engagements. Bien entendu, son sort n'est pas encore scellé, mais il tient désormais à peu de choses. Sans faire de mauvais jeu de mots, ce n'est pas rassurant, encore moins assuré. Et ne parlons plus surtout de l'opération «reconquête des cœurs par les fausses promesses», ce n'est plus aujourd'hui qu'un vœu pieux au regard de l'urgence comptable. Le club affiche affiche trop de carences pour aborder les prochains jours en confiance. Des années durant, on a fait un fort mauvais usage des notions et des valeurs sportives. Par conséquent, on ne peut pas faire disparaître magiquement les réalités auxquelles elles correspondent par un simple coup d'orgueil. Il n'en demeure pas moins qu'on aurait intérêt à y voir de près, pour faire le point et surtout aussi les comptes. Les initiatives destinées à placer telle ou telle personne dans tel ou tel poste sont en définitive encore plus regrettables pour les réactions qu'elles suscitent que pour la pensée simpliste qui les déclenche, pensée témoignant d'un rétrécissement de la conscience sportive à des formes inarticulées. Inutile d'ailleurs de raisonner à l'envers en cherchant à aveugler l'opinion publique. Les mesures proposées sont assez symptomatiques de la manière avec laquelle on a pris l'habitude de gérer le club. L'idée, que la réforme en actes doit se nourrir de personnalité expérimentées et ayant fait déjà leur temps, et non de stratégie et de programme d'action, fut, reste et demeurera une étrangeté renouvelée!....