Mellouli 23e, les judokas éliminés dès les premiers tours : les chances de médaille du sport tunisien battent de l'aile «Si les Jeux olympiques de Rio 2016 se tenaient aujourd'hui même, la Tunisie ne remporterait aucune médaille d'or !» Ces propos, lourds de sens, sont tenus par d'ex-sportifs depuis la médaille d'argent de Habiba Ghribi au Mondial de Pékin, la 23e place au 10 km nage libre aux derniers championnats du monde en Russie, et la déception de nos judokas les plus représentatifs (Faiçal Jaballah, Nihel Cheikhrou...), éliminés au 2e tour du dernier Mondial. La liste des contre-performances est bien longue à onze mois seulement des Jeux olympiques «Rio 2016». Les propos des observateurs sont, certes, très durs, mais reflètent parfaitement la réalité toute crue. Car il ne s'agit pas de dire le contraire rien que pour faire plaisir aux gens. Il n'y a pas de doute : nos athlètes sont bien loin par rapport à leurs dernières participations. Leur niveau a drôlement régressé. La sonnette d'alarme est déjà lancée pour nos athlètes qui se croyaient intouchables, invincibles. Face à l'élite mondiale, ils ne furent que l'ombre d'eux-mêmes, ils n'ont pas fait illusion. L'élimination précoce des deux judokas Fayçal Jaballah et Nihel Cheikrouhou et l'abandon d'Oussama Mellouli — pour blessure! —représentent une occasion pour réveiller tout ce beau monde de sa torpeur. Et pour les inciter à travailler davantage au lieu de ne penser qu'argent. Les faits le prouvent, il n'y a pas de doute ; il faut que la tutelle et le Cnot réagissent après les mauvais résultats de notre élite aux derniers mondiaux et prennent le taureau par les cornes. Seule Habiba Ghribi... Nous savons que la Tunisie figure dans le Top 20 aux derniers championnats du monde d'athlétisme grâce à la médaille d'argent de Habiba Ghribi remportée au 3.000 m steeple. Mais la championne tunisienne aurait pu faire mieux si elle avait su gérer convenablement sa course. Elle aurait même pu profiter de la suspension de la grande favorite, la Russe Yulia Zaripova. Mais, il faut aussi apprécier à sa juste valeur cette médaille d'argent, surtout après le Waterloo de nos judokas et d'Oussama Mellouli. Il faut admettre que nos judokas, qui visaient le quota olympique pour Rio, sont passés à côté de cet événement mondial qui constituait une échéance très importante. Les raisons de cet échec sont multiples, d'ordre aussi bien technique que physique. Skander Hachicha a intérêt à ne plus faire de sentimentalisme et revoir la composition du staff technique national. A notre avis, l'heure est venue pour désigner un entraîneur étranger pour Jaballah et Cheikhrouhou. C'est le seul moyen de les faire progresser.