L'Utica, favorable au projet de loi, n'assistera pas à la réunion Les parrains du Dialogue national ont convenu de le reprendre pour parvenir à des solutions consensuelles concernant le projet de loi sur la réconciliation économique. L'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (composante du Quartet), qui n'est pas contre ce projet de loi, n'assistera pas à la réunion. Dans une déclaration de presse hier, en marge de la réunion du conseil national de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (Ltdh), Abdessattar Ben Moussa, son président, a assuré qu'une réunion est prévue aujourd'hui avec l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) et l'Ordre des avocats pour débattre de cette question et écouter les différentes parties (présidence de la République, partis politiques et organisations nationales). Il a réaffirmé la position de la Ligue contre ce projet de loi dans la mesure où il est « contraire à la Constitution et encourage la corruption ». Ben Moussa a annoncé, dans ce sens, que des représentants de la Ltdh seront mobilisés pour protéger les marches pacifiques opposées à cette loi. Ben Moussa a, sur un autre plan, indiqué qu'une date pour la tenue, dans les meilleurs délais, du prochain congrès de la Ltdh, doit être choisie au cours du conseil national de la Ligue. Ces assises débattront de la révision du règlement intérieur de la Ligue, l'état des libertés dans le pays et la situation dans les prisons tunisiennes. Il a ajouté qu'un programme de formation en matière de contrôle des prisons à l'intention des membres de la Ltdh sera, également, discuté. Marches à Tozeur et Tataouine Notons, par ailleurs, qu'une marche de protestation contre le projet de loi sur la réconciliation économique a été organisée, hier, dans les gouvernorats de Tataouine et Tozeur. A Tataouine, la marche, tenue à l'appel des partis opposés à ce projet, a parcouru les rues de la ville. Les protestataires ont scandé des slogans hostiles à ce projet de loi, appelant à «la reddition des comptes avant la réconciliation». Mohamed Touhami, membre du bureau régional du mouvement Echaab à Tataouine, a indiqué que ce projet de loi constitue une couverture pour certains hommes d'affaires corrompus. A Tozeur, des représentants de la société civile et de partis politique ayant pris part à cette marche ont appelé au retrait de ce projet de loi. Parmi les slogans scandés: «Pas de réconciliation avec les corrompus» et «Le projet de réconciliation est un blanchiment des corrompus». Amara Msetra, secrétaire général de l'Union des sans-emploi à Tozeur, a estimé que ce projet de loi constitue une violation de la constitution et une atteinte aux droits des martyrs de la révolution.