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Une avenue piétonne
Point de mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 09 - 2015


Par Abdelhamid Gmati
Le centre-ville de Tunis a respiré ces derniers jours. Avec l'interdiction de la circulation automobile, les Tunisiens ont pu déambuler sur l'avenue Bourguiba, ne craignant plus les chauffards et s'épargnant, pour quelque temps, les émissions de gaz rejeté par des véhicules parfois en mauvais état. Certains se sont mis à rêver à une interdiction permanente, redonnant à cette artère sa vocation piétonne.
A l'origine, « la promenade de la Marine » n'était qu'une « médiocre esplanade boueuse en hiver et poudreuse en été » et reliait le Lac de Tunis. Puis les choses ont évolué. Elle devint ensuite « l'avenue de la Marine » puis, en 1900 « avenue Jules Ferry ». L'avenue prit forme sur le modèle des Champs Elysées de Paris et on la dota d'un large terre-plein favorable à une balade piétonnière, agrémentée de bancs et de palmiers. Elle prit le nom de Bourguiba avec l'indépendance du pays. Et que d'événements nationaux ont eu lieu sur cette artère. Et de tous temps, elle eut vocation d'être le lieu des rassemblements populaires ; la population s'y retrouvant pour exprimer sa colère, ses revendications. On se rappellera les manifestations syndicales et populaires de 1978, ou la « révolte du pain » en 1984. Elle abrita les manifestations de 2011, qui furent déterminantes et amenèrent le départ de Ben Ali et la chute de la dictature. Et depuis la révolution, les manifestations de toutes sortes y sont organisées. En fait, cette avenue n'est pas seulement une artère, c'est aussi un « miroir qui reflète notre histoire, civilisation, tolérance, modernisme et notre ouverture sur l'extérieur ». Il n'y a qu'à voir les monuments qu'elle abrite pour en être convaincu. « Chaque coin et chaque bâtiment de l'avenue Habib Bourguiba a une histoire », affirme le Pr Abdessattar Amamou, chercheur en patrimoine à la Municipalité de la capitale, en renvoyant aux nombreuses vies qu'ont eues les monuments qui la bordent. Par exemple, le Théâtre Municipal de Tunis est l'un des rares théâtres de style Art Nouveau au monde. La « bonbonnière », nom donné au théâtre en raison de sa forme, fut inaugurée en 1902 et a été transformée et agrandie en 1909 pour porter sa capacité d'accueil de 856 à 1.350 places. De grands artistes et troupes de la scène tunisienne et internationale se sont produits sur les planches du théâtre municipal, dont notamment Sarah Bernhardt, Salama Hegazi, Youssef Wahbi, Gérard Philippe, Jean Marais, Mohamed Agrebi, Ali Ben Ayed. Les affairistes, de la dictature, faillirent le détruire. Comme ils l'ont fait avec le Palmarium, lieu de divertissement et de culture, où se produisirent de grands artistes nationaux et internationaux du cinéma et de la scène et dans lequel le président Bourguiba prononça son fameux discours, où il fit la leçon au leader libyen Gueddafi. Ce lieu historique est devenu un centre commercial. De même que l'hôtel « Le Claridge », autre lieu historique. Idem pour « Le Tunisia Palace », qui accueillit, entre autres, le Premier ministre britannique Winston Churchill. En 2001, les « affairistes » entreprirent des travaux sur l'avenue, chassant les fleuristes, qui apportaient une note de poésie et les kiosques à journaux qui proposaient journaux, revues et livres, incitant à la lecture. On ne parlera pas de la disparition de salles de cinéma, comme « Les champs Elysées », « Midi Minuit », le « Studio 38 » et plus récemment « Le Capitole ».
Cette avenue demeure, toutefois, un lieu unique. Les visiteurs de cette artère la qualifient comme « l'une des plus belles avenues au monde » pour la singularité de ses sites, l'esthétisme de ses façades, l'authenticité de ses monuments, la richesse de ses espaces et l'agréable ambiance qui y règne. On estimait, en 2009, à plus de 700 000, les touristes étrangers qui ont déambulé sur l'avenue.
On comprend pourquoi de plus en plus de Tunisiens souhaitent que cette avenue devienne piétonne. Ces dernières années, la circulation automobile est devenue infernale au point que les taxis ne veulent plus y venir et que des citoyens d'autres quartiers de la capitale ne visitent plus le centre-ville. Au grand dam des commerçants. Il n'est pas interdit de penser qu'on puisse redonner sa vocation piétonne à cette avenue emblématique, les taxis et les voitures d'urgence (ambulances, protection civile et police) pouvant y accéder.


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