Suppression des 20% du baccalauréat et sanctions sévères prévues pour les enseignants qui donnent des cours particuliers à l'extérieur des établissements scolaires, selon le ministre de l'Education Les écoliers porteront le tablier cette année, question de redonner à l'école son prestige d'antan et de rétablir l'ordre et la discipline dans les établissements éducatifs. Cette année, la rentrée scolaire aura coûté la bagatelle de 2.000 millions de dinars au ministère de l'Education. L'objectif est de passer du quantitatif au qualitatif, à savoir d'un enseignement pour tous à un enseignement de qualité pour tous, a relevé le ministre de l'Education, M. Néji Jalloul, au cours de la conférence de presse qui s'est tenue, hier, sur le thème de la rentrée scolaire. Le ministère a commencé progressivement à prendre des mesures afin d'améliorer la qualité de l'enseignement et les conditions dans les établissements éducatifs. Afin que le passage de l'examen national du baccalauréat puisse refléter le niveau réel des élèves, le ministère a décidé cette année de supprimer les 20% et de ne plus intégrer ainsi la moyenne annuelle dans le calcul de la note globale de l'examen du baccalauréat pour la session de juin 2016. Afin que les écoliers et les élèves puissent intégrer les établissements éducatifs dans de bonnes conditions, une vaste campagne de propreté et de maintenance a été lancée au courant de l'été. 1.264 établissements éducatifs ont fait l'objet de travaux de maintenance, 780 de travaux d'extension tandis que 32 nouvelles écoles ouvriront leurs portes à partir d'aujourd'hui, aux écoliers et aux élèves, a souligné Salem Horchay, responsable au ministère de l'Education. Par ailleurs, le téléthon organisé samedi dernier — la levée de fonds se poursuivra jusqu'au 6 octobre prochain — a permis de collecter plus d'un million de dinars pour la restauration des établissements éducatifs à travers tout le territoire. Changement de rythme scolaire Le ministère de l'Education a, par ailleurs, décidé de mettre en application à partir de cette rentrée scolaire les recommandations et les propositions qui ont émané du dialogue national sur la réforme du système éducatif, démarré au mois d'avril dernier. Il y a lieu de noter qu'une commission composée d'experts avait été mise en place pour dresser l'état des lieux et faire un diagnostic des défaillances du système. Une commission tripartite composée de membres du ministère de l'Education, de l'Ugtt et de l'Institut arabe des droits de l'Homme a également été constituée pour plancher sur la réforme du système éducatif et élaborer un document détaillé comportant les axes qui vont servir de base à la mise en place des nouvelles composantes du système éducatif. Le dialogue s'est poursuivi durant tout l'été dans les régions. Le ministère vient d'achever, au début du mois de septembre, l'élaboration du rapport final sur la réforme du système éducatif qui comprend plusieurs recommandations s'articulant autour de la qualité de l'enseignement, de la formation pédagogique des enseignants, du contenu des programmes, du temps scolaire, de l'évaluation du niveau des élèves... Le département de l'éducation prévoit d'y aller étape par étape, en mettant progressivement en application les recommandations découlant du dialogue national sur le nouveau modèle éducatif qui doit être instauré. Au cours de la conférence de presse, M. Adel Haddad, chargé du suivi du dossier de la réforme au niveau du ministère de l'Education, a expliqué que de nouvelles mesures relatives au temps scolaire et à l'évaluation seront appliquées dès cette année. L'une de ces mesures concerne le rythme scolaire. Suppression de la semaine bloquée pour le premier et le 2e trimestres Le ministère de l'Education a décidé d'instaurer le régime de la séance matinale dans 38 établissements primaires des régions de Zaghouan, Béja, Siliana, Jendouba, Kasserine, Sidi Bouzid, Kairouan et Médenine. Les élèves feront cours le matin et prendront part à des activités sportives et culturelles l'après-midi. Fini les cours qui démarrent le matin et se terminent tard l'après-midi. Si l'expérience réussit cette année, elle sera généralisée à tous les établissements éducatifs. Une autre mesure concerne l'évaluation du niveau des élèves. Exit la semaine bloquée au cours du premier et du 2e trimestre. Celle-ci devra être remplacée par le contrôle continu et la moyenne sera calculée à partir des notes obtenues aux devoirs de contrôle. La semaine bloquée sera, par contre, maintenue, au cours du troisième trimestre pour tous les niveaux (du primaire jusqu'au baccalauréat). Les élèves passeront, dans toutes les matières, un examen général de fin d'année qui sera comptabilisé dans le calcul de la moyenne du troisième trimestre. Responsable au sein de la direction informatique du ministère de l'Education, M. Iskander Ghania a présenté le projet de l'école numérique d'un coût de 800 millions de dinars. Ce programme ambitieux prévoit la généralisation de l'usage des tablettes dans les établissements éducatifs dans les dix prochaines années. Evoquant, enfin, la question des cours particuliers, M. Néji Jalloul a, à son tour, souligné qu'un projet de décret de loi vient d'être élaboré à ce sujet interdisant les cours particuliers à l'extérieur des établissements éducatifs. Les éducateurs qui enfreindront cette loi seront sévèrement sanctionnés, a-t-il souligné. Il y a lieu de signaler que le surveillant général qui a violemment agressé une parente d'élève dans le lycée de Bab El Khadhra a été suspendu de son travail.