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Un gouvernement hétéroclite, sans majorité parlementaire !
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 01 - 2020

La maxime dit : « Tout vient à point à qui sait attendre », censée signifier : compromettre le succès d'un projet par un excès de précipitation et d'impatience est proprement incongru et inconvenant quand il s'agit de ce nouveau gouvernement. Il vaudrait mieux alors substituer l'expression populaire « tout ça …pour ça » !
Plus d'un mois, des dizaines de rencontres bilatérales, trilatérales pour aboutir à un attelage dont on cherche en vain le plus petit dénominateur commun. Une performance d'équilibriste du chef du gouvernement — peut-être —, mais sur une corde raide qui risque de céder à tout moment sous l'effet de sautes d'humeur ou d'un caprice de l'une des parties prenantes.
Jugez-en vous-mêmes ! Pas moins de deux ou trois blocs parlementaires peuvent remettre en cause la stabilité toute relative de ce gouvernement à l'Assemblée nationale. On peut en effet supposer que le parti dominant, Ennahdha, fasse alors appel à sa réserve naturelle Al Karama pour tenter de forcer la décision sans pourtant se prémunir contre un éventuel échec qui résulterait de la versatilité de cette formation sortie de nulle part ! Une période d'incertitude et de confusion s'ouvrirait alors et une instabilité chronique n'est donc plus de l'ordre de la prophétie, mais bel et bien de la certitude !
Le chef du gouvernement a dû sans aucun doute, déployer des trésors d'imagination, ou plus exactement de fausses promesses, pour réussir ce tour de force, de faire cohabiter des entités qui n'ont rien en commun si ce n'est le désir « d'en être » !
Pire encore, la nouvelle législature va devoir faire face à des défis d'une gravité inégalée et d'une urgence considérable ! Mais alors que peut-on attendre d'un Etat affaibli dirigé par un gouvernement de technocrates sans véritable objectif commun et partagé, pas plus que d'un programme lucide et pertinent, sans véritable majorité parlementaire censée traduire sa légitimité ?
Inertie routinière, demi-mesures, voire diversions démagogiques, risquent fort, une nouvelle fois, d'être le lot commun des pratiques de ce gouvernement. Sans verser dans un pessimisme outrancier, on est tout de même en droit de s'interroger sur le devenir du pays, la défaillance croissante de ses services publics, ses besoins lancinants de devises pour pouvoir faire face à ses engagements (couvrir le déficit extérieur, remboursement des emprunts).
Comment ce gouvernement compte-t-il s'y prendre pour combattre le découragement, le chacun-pour-soi, l'incivisme et restaurer un minimum de confiance entre les citoyens et le pouvoir ? Sûrement pas en poursuivant avec insistance une moralisation islamisante et culpabilisante de la vie sociale et économique. La moralisation restera d'évidence un vecteur idéologique unificateur mais sans lendemain pratique !
On voit mal les ministres au pouvoir ne pas enfourcher la réprobation unanime de la corruption, des passe-droits et autres malhonnêtetés visibles, sans toutefois s'engager véritablement et concrètement dans cette lutte. Une moralisation véhémente et enflammée mais verbale, qui fait office de cache-misère dérisoire, recouvrant dans les faits une inaptitude à enrayer ces phénomènes qui rongent notre société.
Il va sans dire que l'on ne peut prédire ce que fera et ne fera pas ce gouvernement ! En revanche, on peut se poser la question de sa longévité. Gouvernement éphémère ou bien gouvernement perdurant en dépit des aléas conjoncturels de la vie nationale et des incertitudes liées aux humeurs des parlementaires ? Si l'on se réfère à la durée d'activité d'un ministre des Finances (un an) ou bien encore à celle des 7 gouvernements en 10 ans, il y a tout lieu de penser que cette durée n'excédera pas 12 à 18 mois ! Une instabilité qui a donc peu de chance d'être infirmée.
Sachant cela, et tous le sachant, chaque ministre va en quelque sorte se contenter d'expédier les affaires courantes, ou si l'on préfère, dans un langage plus « politiquement correct », gérer au mieux son département, sans pour autant s'aventurer à vouloir mettre en œuvre des transformations structurelles, source de controverses aiguës et de contestations virulentes qui terniraient rapidement leur image et leur porteraient un préjudice considérable ! « Pas de vague » devrait être leur crédo !
S'il est donc une chose dont on soit à peu près sûr dans l'attitude des futurs ministres, c'est la nécessité impérieuse de reporter à plus tard les décisions cruciales, dans la plus pure de nos multiples traditions, celle de : « il est urgent d'attendre » !


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