Le ratio de consommation des viandes rouges est de 11,7 kg/habitant/an. Ce ratio est l'équivalent de 50% de la moyenne mondiale (24,6 kg/habitant/an) et de 20% de la moyenne de consommation européenne (60,2 kg/habitant/an). Une étude de l'Api sur «l'organisation de la filière des viandes rouges» vient d'être présentée à l'occasion de la tenue de la première édition du Salon méditerranéen de l'agroalimentaire qui se tient à Sousse du 29 septembre au 3 octobre. Au cours de la journée inaugurale et dans le cadre de l'application du programme scientifique destiné aux jeunes promoteurs, Sghaïer Rachid — directeur central au centre d'études et de prospectives industrielles à l'Api de Tunis — a présenté une étude sur «l'organisation de la filière des viandes rouges et les perspectives de coopération entre la Tunisie et la Sicile», réalisée en octobre 2014. Lors de son intervention, il a indiqué que cette étude entre dans le cadre du projet «COMPASS» qui a pour objectif de soutenir l'intégration économique transfrontalière entre la Tunisie et la Sicile. La filière des viandes rouges occupe une place importante dans le secteur agricole et agroalimentaire. En effet, les viandes rouges contribuent à la production du secteur de l'élevage à hauteur de 44% et à la production de l'ensemble du secteur agricole à raison de 15%. Cette filière, a-t-il ajouté, fait intervenir de nombreux acteurs (éleveurs, engraisseurs, grossistes, bouchers, unités de découpage et de transformation...). Il a signalé que la production locale des viandes rouges a presque doublé entre 1984 et 2013, passant de 64.000 à 120.000 tonnes. Cette production est dominée par les viandes bovines (45%) et les viandes ovines (41%). Au niveau du commerce extérieur, l'importation des viandes rouges se situe autour de 5.000 tonnes pour une valeur de 50 millions de dinars, soit près de 5 % de la production nationale. Il a indiqué que le ratio de consommation des viandes rouges est de 11,7 kg /habitant/ an. Ce ratio est l'équivalent de 50% de la moyenne mondiale(24,6 kg/habitant/an) et de 20% de la moyenne de consommation européenne (60,2 kg/habitant/an). Il a mentionné, par ailleurs, les points forts et faibles de la filière des viandes rouges. Parmi les points faibles, il a cité entre autres, la stagnation de la production nationale en viandes rouges, et ce, dès 2008, le ratio faible de consommation, l'augmentation du prix de vente des viandes rouges, la non-maîtrise du circuit de distribution (de l'éleveur au marché réglementé des bestiaux à l'abattage, aux unités de découpage, aux grandes surfaces et bouchers...). D'après l'enquête faite par le bureau d'études, le prix de revient du kg de viande rouge se situe entre 14,5 et 18,5 dinars. Il a évoqué quelques nouvelles orientations stratégiques du secteur, à savoir : la garantie de la sécurité sanitaire (identification et traçabilité), la maîtrise du coût de production par l'encadrement technique des éleveurs, le développement de l'offre par l'augmentation de la production, et ce, par l'amélioration de croisement de races bovines de viandes, la promotion de la qualité des viandes et de la catégorisation des viandes, la structuration du pilotage de la filière par la création d'un seul organisme responsable du secteur. Il a souligné que cette étude a identifié au total 7 fiches-projets offrant des opportunités pour investir dans des créneaux porteurs, tels que la création d'un abattoir privé, d'une unité de découpe de viande, d'un centre de collecte des bovins, d'une société de gestion d'un abattoir, d'une unité de traitement des tripes, d'un atelier d'engraissement des bovins et enfin d'une unité de méthanisation par la valorisation du fumier. En conclusion, il a insisté sur la nécessité de maîtriser les coûts à différentes échelles et d'encourager la recherche pour augmenter la production.