Il faut reconnaître que Dar El Founoun n'a jamais été aussi belle. Sur les murs rouges, verts, gris, 200 céramiques exhumées des cartons des collections, et que, faute de place, on n'a jamais vues réunies, offrent un véritable embryon du musée de la céramique dont rêve Mohamed Hachicha. Le projet était tout autre au départ : il s'agissait de monter une exposition hommage à Faouzi Chetioui dont on voulait honorer l'œuvre et la mémoire dix ans après sa disparition. Pour une question de dates et de disponibilité des lieux, le projet fut repoussé, puis de nouveau remis à l'ordre du jour, trop tard pour réaliser ce qui était prévu, mais néanmoins incontournable. Et l'on décida que la meilleure façon de rendre hommage à celui qui créa Sidi Qacim Jellizi était justement de mettre en valeur le travail réalisé par ce centre. C'est donc une magnifique exposition-mémoire, réunissant les travaux de 70 céramistes venus de 20 pays, et qui, cinq années consécutives, se sont réunis pour travailler ensemble au cours des « Rencontres Internationales de la Céramique d'Art de Sidi Qacim Jellizi », rencontres portées à bout de bras, dans des conditions souvent difficiles, par le successeur de Faouzi Chetioui, Mohamed Hachicha, et son équipe. Une équipe à laquelle il tient à rendre hommage, et que l'on a vue travailler jour et nuit pour monter cette exposition. Sara Ben Attia, Abdessalem Charfi, Imen Besrour et Boujemaâ Belaïfa, accompagnés de leurs élèves, ont fait office de commissaires, scénographes, éclairagistes, et n'ont dételé qu'à quelques heures du vernissage. Il faut reconnaître que Dar El Founoun n'a jamais été aussi belle, transformée en espace muséographique par une scénographie moderne, colorée, inédite. Sur les murs rouges, verts, gris, les 200 céramiques exhumées des cartons des collections, et que, faute de place, on n'a jamais vues réunies, offrent un véritable embryon du musée de la céramique dont rêve Mohamed Hachicha. Au fil des salles et des étages, on retrouve de grands noms, des talents reconnus internationalement, des maîtres de la profession. Les Espagnols, très présents, les Coréens, étonnants, les Suédois, extrêmements performants, les Turcs, d'une fidèle constance, les Iraniens, derniers arrivés, remarquables. Et puis de très belles découvertes chez les Tunisiens, certains ignorés parce que travaillant discrètement en dehors de Tunis, et des galeries de la capitale. Une exposition remarquable, muséale, qui fera référence, et qui mérite un beau catalogue pour en conserver la mémoire. Une exposition qui sera itinérante puisqu'elle ira à Sfax en un premier temps, et qu'on la réclame en Espagne. Quant à l'exposition des œuvres de Faouzi Chetioui, initialement prévue, elle aura lieu en décembre prochain