Dans un contexte mondial où les diasporas jouent un rôle de plus en plus stratégique dans la dynamique économique des nations, la Tunisie franchit un pas décisif. Le projet de loi de finances 2026 introduit une mesure symboliquement forte et concrètement utile : l'exemption, pour les Tunisiens résidant à l'étranger, de la présentation de justificatifs fiscaux lors de démarches administratives telles que les permis de construire, les immatriculations ou l'enregistrement de contrats. Ce n'est pas un simple allègement bureaucratique. C'est un signal politique. Un signal adressé à ces centaines de milliers de Tunisiens établis aux quatre coins du monde, qui gardent au cœur un attachement viscéral à leur pays, mais qui, trop souvent, se heurtaient à la complexité des procédures et à la lenteur administrative. En levant ces obstacles, l'Etat tunisien reconnaît, enfin, que la diaspora n'est pas un simple réservoir de transferts financiers, mais une véritable force d'investissement, de compétence et de confiance. Cette disposition traduit une vision : celle d'une Tunisie qui mise sur la mobilité, sur l'ouverture, et sur la valorisation du lien économique et symbolique avec ses citoyens à travers le monde. À l'heure où la compétitivité régionale se joue aussi sur la fluidité des démarches et la transparence des institutions, cette réforme marque une volonté claire de modernisation. Elle rejoint l'ambition de bâtir une administration au service du citoyen — où qu'il soit — et non l'inverse. Reste désormais à transformer cette avancée législative en réalité concrète, à travers une mise en œuvre rapide, homogène et numérique, dans l'esprit d'une Tunisie connectée et inclusive.