Au-delà du résultat, les « Sang et Or » ont redoré leur blason, mettant fin à une longue période de crise Plus de 30 passes pour marquer le premier but, signé Fakhreddine Ben Youssef. Les « Sang et Or » ont longé le terrain de Radès en longueur et en largeur. Un patron à l'entrejeu, Saâd Bguir, un attaquant opportuniste qui a eu le seul mérite de terminer le travail de ses coéquipiers, Fakhreddine Ben Youssef. Enfin, un autre attaquant qui revient celui-là de loin, voire même de très loin, Idriss Mhirsi, qui enfonça le clou à une minute de la fin du temps réglementaire... et le tour fut joué. Il n'en fallait pas plus pour gagner un derby. Les observateurs les plus avertis vous le diront : un derby se joue sur des détails et ce n'est pas forcément le favori ou le mieux en forme du moment qui l'emporte. Un changement et tout va pour le mieux... L'entraîneur espérantiste a vite compris que Sissoko n'était pas dans son élément sur le couloir gauche de l'attaque. Abdelkader Oueslati a eu tout le loisir de se balader sur ce couloir sans que personne ne l'arrête. Puis Sissoko évoluait comme deuxième attaquant au Stade Malien. C'était son poste de prédilection. A la mi-temps, Rejaïbi a remplacé Sissoko, faisant par là même la permutation avec Ben Youssef. Ce changement a, certes, rééquilibré le jeu espérantiste et la machine « sang et or » pouvait mieux se relancer. Ben Youssef n'étant plus obligé d'apporter son concours à ses camarades en phase défensive. Il s'est contenté de suivre le mouvement et attendre d'être servi sur un plateau. Ben Youssef doit son but à une action collective, menée, entre autres, par Bguir, Mbarki et Khénissi. Un trio précieux. L'ex-sociétaire de Metz ne pouvait pas refuser un si joli présent, même si on attend beaucoup plus d'un joueur si cher payé. Bguir, l'homme du match Certes, l'incorporation de Rejaïbi a apporté une plus-value à l'animation offensive. Mais s'il y a un joueur qui a été l'homme du match par excellence, c'est bel et bien Saâd Bguir. Le jeune milieu offensif n'était pas dépaysé pour son premier derby. A l'instar de l'action qui a amené le premier but, ses passes dans le dos des défenseurs ont souvent semé la zizanie dans la défense clubiste. A 21 ans, Saâd Bguir s'affiche comme le nouveau patron de l'entrejeu « sang et or ». A notre humble avis, ce fut le meilleur recrutement de l'été. Ceux qui voient en lui un nouveau Ayadi Hamrouni n'ont pas vraiment tort. A condition bien sûr qu'il garde les pieds sur terre. Et ce n'est pas Bguir qui doit garder uniquement les pieds sur terre. Tous les joueurs espérantistes doivent garder la tête sur les épaules. Certes, ils ont remporté le derby. Mais cette victoire n'est bénéfique que pour le capital confiance, à l'image d'Idriss Mhirsi, auteur d'un but d'anthologie. Ce joueur revient de loin, à l'image d'une Espérance dont le derby d'avant-hier constitue une belle bouffée d'oxygène après une longue période de doute. Une fois le derby fêté, les joueurs doivent se remettre sérieusement au travail. Le parcours du championnat est encore long. Il y a encore du pain sur la planche.