Le règne du Franco-Polonais risque d'être aussi bref que celui de son prédécesseur. C'est la galère... Moins de quatre mois après son retour aux affaires de l'équipe de Tunisie, Henri Kasperczak ne fait pas l'unanimité. Un euphémisme pour dire que le technicien franco-polonais est de plus en plus contesté, ses derniers résultats ne plaident pas pour lui. Il n'y a pas longtemps, on épinglait le paternalisme et l'investissement de moins en moins évident de Georges Leekens. «Dans la première phase de son mandat, nous n'avions strictement rien à lui reprocher, rappelaient les membres fédéraux au moment d'évincer l'ancien sélectionneur de l'Algérie. Toutefois, nous avons remarqué, les derniers temps, qu'il n'avait plus tellement la tête à sa tâche; sa concentration en a pris un sacré coup». A présent, «Mister Georges» parti, les observateurs sont de plus en plus décontenancés, voire irrités par la myopie de «Dear Henry» qui prend un malin plaisir à analyser à sa façon des rencontres qu'on peut penser qu'il a été le seul à voir. La sortie médiatique de l'ancien milieu de terrain de la Pologne, vainqueur de la Tunisie en Coupe du monde 1978, dimanche dernier quelques instants après le match éliminatoire du championnat d'Afrique des nations face au Maroc, en a surpris plus d'un. Certes, qu'un entraîneur défende son groupe et le protège en mettant en avant des qualités qu'il n'avait sans doute guère exprimées sur le terrain, cela est toujours de bonne guerre. Toutefois, il ne faut pas pousser l'impudence trop loin en laissant croire que les siens auraient pu gagner alors qu'ils passèrent carrément à côté de leur sujet. Pourquoi d'ailleurs s'en priver tant que cela ne coûte rien? Sauf que, ce faisant, on prend les autres pour des guignols incapables de discerner quoi que ce soit et de séparer le bon grain de l'ivraie. S'il ne s'agissait de juger Kasperczak que sur ses seules déclarations, cela resterait après tout sans gravité quand bien même les médias et l'opinion publique n'apprécieraient ni le style ni l'hypocrisie. Mais il y a plus grave encore, quelque chose de plus grotesque : les résultats qui ne suivent pas, qui peinent à décoller et provoquent la répulsion du public comme en témoigne la désaffection de plus en plus prononcée à chacune des sorties des Aigles de Carthage. La tête ailleurs Il y a aujourd'hui un froid entre les deux parties tellement le team national ne passionne plus grand-monde, aussi bien dans le jeu que par l'esprit qui anime les internationaux. Depuis son retour aux affaires, «Kasper» n'a accumulé que les déboires, on le décrit comme un homme débordé de toutes parts et qui a besoin de sacrifier son adjoint Patrick Hesse, et dont la position reste ambiguë dans la mise à l'écart de Houcine Ragued. Y a-t-il un pilote dans l'avion ? C'est ce qu'on peut raisonnablement se demander alors que les affaires de la sélection semblent ne susciter que peu d'intérêt de la part de l'organe fédéral. Lequel a visiblement la tête ailleurs, plus précisément à son conflit avec le président du Comité national olympique tunisien sur la question : «Cnas or not Cnas?». D'ailleurs, le président fédéral a cru plus utile et impérieux d'aller chercher au Caire, auprès de la confédération africaine un blanc-seing aux fameux amendements des statuts, notamment des articles inhérents au rôle et à la légitimité du Comité national d'arbitrage sportif. A la FTF, on a les crocs, on est d'humeur «querelleuse», vindicative. Manifestement, cela s'applique partout sauf au sujet crucial de la sélection qui n'est pas, à première vue, la priorité.