Le lundi 2 novembre, l'Institut Français de Tunisie accueille la plateforme Siwa, laboratoire itinérant des mondes arabes contemporains, en partenariat avec La Fonderie au Mans qui présenteront le projet «Redeyef, la ligne d'une tentative». «À Redeyef, champignon industriel né au tout début du XXe siècle, à l'orée d'un désert somptueux, à quelques kilomètres de la frontière algérienne, dans l'une des villes les plus reculées et les plus marginales de Tunisie, les libertés, la parole, la réflexion et la vie publique s'expérimentent depuis 2008 dans un mouvement de luttes politiques. Ici, au cœur de cette ville, nous avons fondé en 2011 un laboratoire artistique, où les libertés, la parole, la réflexion et la vie publique s'expérimentent dans la création. «Nous», les habitants de Redeyef, la plateforme Siwa rejointe par La Fonderie du Mans depuis 2014», lit-on dans la présentation du projet. «La ligne d'une tentative est invraisemblablement utopiste. C'est sûr qu'elle rêve. Elle rêve les yeux ouverts. Une tentative, c'est un petit événement prématuré. Alors qu'il faut aux événements politiques considérables une certaine maturation, voilà que, sur un point très particulier de l'horlogerie d'Etat et des projets politiques en cours de développement dans leur stratégie de prise de pouvoir, se pointe une initiative on ne peut plus précaire qui prend corps et persiste», expliquent les organisateurs. «Redeyef, la ligne d'une tentative» est un rêve réalisé par les artistes et jeunes du bassin minier et d'artistes venus d'ici et d'ailleurs ; nous citons : Tahar Ezzeddini, Rai Uno, Helmi Mbarki, Brahim Ben Mohamed, Belgacem Slii, Rochdi Machouch, Wajdi Labidi, Marwan Akrout, Malek Ezzeddini, Jawher Saad, Hamza El Ouaer, Oussema Gaïdi, Laurence Chable, Fakhri El Ghazal, Atef Maatallah, Laurent Malone, Zied Meddeb Hamrouni, Imen Samoui, Patrick Condé, François Tanguy, Yagoutha Belgacem, Marianne Dautrey, Bochra Triki, Chemsseddine Zitouni, Ghanem Ben Ahmed, Lasaad Mosbah et Mounawar Achiri. Il est utile de présenter les deux partenaires de ce projet : Siwa Plateforme est un laboratoire itinérant des mondes arabes contemporains, une plateforme vouée à initier des échanges artistiques et intellectuels entre le Maghreb, le Machrek et la France. Elle donne une visibilité aux productions culturelles les plus expérimentales du monde arabe en Europe et, inversement. Siwa fait connaître des expériences artistiques françaises au Maghreb et en Irak. À ce jour, Siwa a présenté des éditions au Théâtre de la Cité Internationale (2007), à l'Odéon-Théâtre de l'Europe (2008) et au Théâtre des Bouffes du Nord (2010). En 2011-2012, Siwa a montré à Paris et à Bruxelles des projets d'art contemporains issus du Printemps arabe. Depuis 2011, un laboratoire d'échanges artistiques et intellectuels a été fondé à Redeyef, une antenne tunisienne de Siwa a été créée dont le siège est à Gafsa. En 2014, le projet d'ancrer ce laboratoire dans un bâtiment de la ville de Redeyef a pris corps. Quant à la Fonderie au Mans, elle est née de l'initiative de la troupe, le Théâtre du Radeau, dont François Tanguy est le metteur en scène depuis 1982, elle a pris pied dans un vaste bâtiment au passé industriel, situé au cœur de la ville du Mans et qui était l'ancienne fonderie de la ville. La Fonderie se conçoit comme un laboratoire, une fabrique : on y cherche, on y prend son temps, on y invente. Et l'on vit aussi, dans cet endroit que la troupe a aménagé de façon à accueillir en résidence d'autres artistes, de toutes disciplines. On y invente des modes de circulations artistiques, des modes de transmission, de partages des cultures et de leurs ouvrages, afin d'ouvrir d'autres horizons loin de toute spéculation productive. «La ligne d'une tentative» sera restitué au public, le 2 novembre à partir de 20h30, sous forme d'une performance, qui associera danse, musique, théâtre, projections, et d'une exposition qui se poursuivra jusqu'à fin novembre où dessins, films, photographies et installation sonore figureront comme autant de traces de la «ligne d'une tentative».