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Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 05 - 2020

Seulement 200 000 personnes en Tunisie, n'ont carrément pas accès à l'eau, selon les chiffres officiels et le taux de raccordement au réseau d'approvisionnement de la SONEDE est estimé à 100 % dans le milieu urbain, mais les chiffres déclarés reflètent mal une réalité amère, dans le milieu rural, celle de l'accès difficile voire nulle à l'eau potable dans de nombreuses localités du pays.
D'après des intervenants au webinaire, organisé mercredi soir, par l'Observatoire tunisien de l'eau (Association Nomad08) et l'Observatoire national de l'Economie, sur « le droit à l'eau au temps de l'épidémie du coronavirus« , le droit à l'eau, bien qu'il soit reconnu par la constitution tunisienne, il est loin d'être garanti par l'Etat pour un grand nombre de Tunisiens. Beaucoup reste à faire, d'après eux, pour garantir un accès juste et équitable à cette ressource vitale.
L'article 44 de la Constitution, stipule que : « Le droit à l'eau est garanti. La préservation de l'eau et la rationalisation de son exploitation sont un devoir de l'Etat et de la société« . Toutefois, « les problèmes d'accès à l'eau ne sont pas encore résolus, parce qu'on n'a pas, jusqu'à aujourd'hui pris les bonnes décisions« , estime l'experte en ressources en eau Raowdha Gafrej.
« Même avec des barrages remplis, on aura un problème d'accès à l'eau !« , prévient-elle.
Selon Gafrej, également experte en adaptation aux changements climatiques, « même si les barrages abondent en eau et même en l'absence de sécheresse, nous sommes toujours en situation de pénurie d'eau absolue moins de 500 m3 par habitant par an« . Cette situation est due, selon elle, aux pratiques de gestion adoptées par l'Etat depuis des années.
« Nous avons fragilisé les écosystèmes de l'eau depuis plus de 25 ans. Nous sommes aujourd'hui dans l'impasse« , explique-t-elle.
Comme solutions, l'experte recommande avant tout la rationalisation de la gestion des ressources en eau et appelle à mettre fin au gaspillage et aux pertes ainsi qu'à réutiliser les eaux usées puisque les technologies de traitement existent.
« Le droit à l'eau ne veut pas dire que le citoyen va accéder à l'eau gratuitement« , affirme, néanmoins, l'experte.
Pour l'experte, en payant la facture SONEDE, le citoyen n'achète pas de l'eau, mais un service nécessaire fourni par l'entreprise. L'Etat pourrait donner des subventions directes pour aider des catégories faibles à accéder à l'eau, mais ne doit pas garantir la gratuité de l'eau pour tous.
Revenant sur l'épidémie du coronavirus, Gafrej estime qu'il faut que la gestion de l'eau change et que l'Etat tunisien lance une stratégie pour gérer les crises. Car, « on va aller de crise en crise et de choc en choc« .
Mise en garde contre la marchandisation de l'eau
Pour le parlementaire et membre de la commission des finances à l'ARP, Monji Rahoui, le sujet de l'eau est trop compliqué et la tendance actuelle de l'Etat est « inquiétante« .
L'eau, d'après lui est une ressource naturelle qui revient au peuple et un bien public qui devrait être garanti par l'Etat pour tous les Tunisiens. « Mais, le système en place a tendance à soumettre cette ressource vitale aux lois du marché, celle de l'offre et de la demande« , note-t-il.
Selon ses dires, le partenariat public privé cache une tentative de faire accéder le secteur privé à des domaines réservés au public à l'instar du secteur de l'eau, l'électricité, la santé …
« Je refuse que ces secteurs entrent sous la coupole du PPP, car il faut garantir l'égalité de l'accès aux ressources pour tous« , dit-il.
Toujours selon Rahoui, le taux de couverture par le réseau de la SONEDE, cache une injustice régionale.
Le milieu urbain est couvert à 100 %, alors que dans les zones rurales, la moitié des habitants n'ont pas accès à l'eau potable. « C'est une honte« . Le parlementaire a aussi critiqué la récente augmentation des tarifs de l'eau.
« Décidée en plein confinement, quand les Tunisiens ne peuvent pas protester, cette augmentation est une forme d'intimidation pour les voix qui refusent cette mesure« , estime Rahoui.
Selon l'expert en eau et développement durable, Houcine Rhili, le problème de l'eau n'est pas un problème de tarification, mais plutôt d'approches de développement et de santé.
A titre d'exemple, au bassin minier à Gafsa, 73 % des habitants possèdent de l'eau mais cette eau n'est pas potable.
Au nord-ouest, qui est un réservoir d'eau, 33 % des habitants n'ont pas accès à l'eau potable.
Ceci témoigne, d'après l'expert, de l'absence de plans de développement et d'approches justes de gestion de l'eau.
Pour cette raison, il estime qu'il faut placer l'eau au cœur des plans de sécurité nationale et changer d'approches en fonction des évolutions actuelles et de la nouvelle donne des changements climatiques.
Revenant sur le Code des eaux, dont le projet de loi organique a été adopté au cours du Conseil des ministres, le 27 septembre 2019, Rhili fait remarquer que ce code n'est pas du tout adapté à la conjoncture actuelle.
Un Code des eaux juste, doit maintenir les dispositions de l'article 13 de la constitution tunisienne en ce qui concerne la propriété des ressources naturelles par le peuple tunisien et celles de l'article 44 concernant la garanti de droit à l'eau.
Il doit définir les priorités dans le cadre d'un plan de développement alternatif en vue d'assurer la souveraineté alimentaire.
Il faut aussi, d'après lui que ce code mette en place une structure indépendante à caractère souverain chargée de la gestion de l'eau à tous les stades et sous toutes ses formes.
Il s'agit, en effet de dispositions parmi une dizaine prévue par « un Code citoyen des eaux« , initiative législative lancée par l'association « NOMAD 08 » et adoptée par des dizaines d'associations de la société civile en novembre 2019.


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