«Djerba doit rester l'île des rêves et mériter pleinement et pour toujours ce surnom». C'est ce que nous confie M. Lotfi Khaiat, président de l'Association tunisienne de développement touristique (Atdt), en insistant sur les spécificités de l'île qui font d'elle une destination très originale. Il faudrait, a-t-il fait remarquer, préserver son cachet humain et architectural et freiner l'invasion «anarchique» du béton qui est en train de nuire au capital culturel de l'île. Elle doit pouvoir faire rêver tout le monde. Jeunes et moins jeunes doivent y trouver ce qui les attire le plus et surtout une animation basée sur l'authenticité dans toutes les localités de l'île et tout au long de l'année. Cela sans oublier la nécessité de préserver la chaleur humaine et l'importance de la bonne cuisine pour un minimum de qualité des séjours. Insistant sur le problème de l'accès terrestre via le bac, l'ancien haut cadre a proposé des solutions provisoires telles que la priorité aux touristes, en attendant d'autres solutions définitives à ce problème. «Dans les pays touristiques, a-t-il expliqué, il est tout à fait normal que les touristes aient ce genre de privilèges et les locaux ne trouvent aucune gêne à ces mesures, du moment que cela sert l'économie de leur pays». Et notre interlocuteur de mettre l'accent sur la nécessité de mettre le paquet sur un autre plan afin d'augmenter le taux de retour et fidéliser encore plus les visiteurs de l'île. Tout en insistant sur la nécessité d'assurer une propreté irréprochable dans toute l'île, et aussi une sécurité infaillible, notre interlocuteur n'a pas manqué de soulever le problème des perturbations constatées au niveau des réseaux de télécommunication. «Les réseaux doivent être constamment opérationnels et très performants, c'est très important surtout dans une île. Les opérateurs se doivent d'y veiller et ils sont payés pour ça». Pour lui, les responsables régionaux et locaux doivent être triés sur le volet et travailler selon des plans stratégiques à long terme. Il n'est pas question, selon lui, de laisser les affaires de l'île aux mains d'autorités provisoires ou non expérimentées. Un effort supplémentaire côté promotion et publicité est aussi à faire, souligne le président de l'Atdt. Comment espérer plaire, a-t-il fait remarquer, lorsque la brochure officielle de la région n'a pas été réactualisée depuis au moins six ans et ne comporte pas une carte détaillée de l'île ainsi qu'aucune information pratique sur ce qu'il ne faudrait pas rater. Et notre interlocuteur de rappeler qu'il est impératif de conquérir de nouveaux marchés pour la région et de veiller à l'image de marque de l'île. «Diffuser dans les médias locaux des informations sans fondement, telles que Daesh est à 70 km de nos frontières avec la Libye, est capable de détruire facilement tous les efforts de promotion et de rétablissement de la confiance des marchés émetteurs».