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Histoires tunisiennes
Vagues brisées, de Habib Mestiri, en tournage
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 11 - 2015

Plus qu'une dizaine de jours avant la fin du tournage du premier long métrage de Habib Mestiri. Nous nous sommes rendus sur le plateau. Reportage.
Pour la deuxième partie du tournage de son long métrage de fiction, Habib Mestiri a choisi la ville de Chebba. Un tournage qui a démarré à La Goulette avant de changer d'adresse. Et cela semble un bon choix, aussi bien pour le réalisateur qui se retrouve dans sa ville natale, que pour l'équipe qui semble beaucoup plus détendue dans cette ville tranquille avec des habitants pleins de sympathie.
Vagues brisées, sur lequel Habib Mestiri a travaillé pendant plus de deux ans, est un film d'époque dont les événements se déroulent entre 1955 et 1965, soit les dix années d'après-l'Indépendance. Hassouna fait partie de ces milliers de Tunisiens qui se sont engagés dans l'armée française pour combattre à ses côtés. Il était également le concubin d'une Franco-Italienne qui vivait à La Goulette. Après l'Indépendance, Hassouna revient en Tunisie et tente de rendre service à son pays en ramenant une liste de Destouriens qui ont servi de taupes pour les services secrets français. Entretemps, il assiste au départ de la communauté italienne et de sa concubine Chantal. Pour adoucir cette séparation et détourner les soupçons de l'armée française à son égard, il ira vivre dans la ville de Chebba et se convertira en pêcheur. Mais il se rend compte qu'il est persécuté par des inconnus. «Le film rend aussi hommage à cette communauté tuniso-italienne qui a souffert doublement, dit Habib Mestiri, C'est une communauté dont la plupart des membres sont nés en Tunisie et qui se sont intégrés dans le tissu social et économique de la Tunisie à l'époque. Les Italiens ne sont pas venus en colonisateurs mais en artisans et en agriculteurs pour offrir leur savoir-faire aux Tunisiens. Ce sont des gens qui ont tout fait avec leurs mains. Du coup, après l'Indépendance, ils se sont retrouvés dépossédés de leurs biens et obligés de quitter la Tunisie parce qu'ils étaient assimilés aux colonisateurs. Le film retrace ce drame à travers le personnage de Chantal qui est la concubine de Hassouna».
Il s'agit du premier long métrage de fiction de Habib Mestiri, produit par Nasreddine Sehili et Dionysos production. Un film d'époque «minimaliste» comme il le dit, mais c'est aussi un film qui fait une relecture de la résistance tunisienne et qui remet en valeur ses héros souvent oubliés. Un travail sur la mémoire de ce pays que le réalisateur a choisi d'attaquer avec des choix esthétiques particuliers. «On a été obligés de travailler sur certains détails pour mener ce film jusqu'au bout. Ce n'est pas parce que on n'a pas les moyens qu'on ne va plus faire de films d'époque. On a toujours des solutions si on veut vraiment servir le cinéma. Le film sur le plan esthétique est aussi un mélange entre le cinéma classique russe et le néo-réalisme italien. On a fait également un choix artistique pour l'image. Pour cela, on a choisi un jeune directeur photo qui a une grande sensibilité et beaucoup de talent : Hatem Nachi».
Sur le plateau, Hatem Nachi fait preuve d'une grande aisance et travaille avec beaucoup d'entrain sur de longs métrages de fiction. Ce jour-là, on tournait la séquence d'adieu entre Hassouna et Chantal. Une séquence qui a demandé plus d'une demi-journée ; Habib Mestiri, et Samir Harbaoui pour premier assistant, géraient l'un des moments de tournage les plus difficiles. Côté casting, c'est Ahmed Hafiene qui assure le rôle principal. Nous l'avons apostrophé entre deux prises. «Je suis dans mon terrain en quelque sorte, car j'ai grandi dans cette région, à Ksour Essef exactement, dit-il. Je suis extrêmement content d'interpréter ce rôle car l'histoire de ce long métrage se déroule dans une terre où il y a mes racines, mes souvenirs et mes émotions. En même temps, ce film traite d'un sujet national avec des ramifications humaines. En fait, je n'interprète pas qu'un rôle mais je défends un projet si je puis dire. Avec ce sujet, le cinéma commence à s'intéresser à l'histoire politique de ce pays. Un volet qui manque en Tunisie. Ce rôle je le prends à cœur car il y a des gens qui ont souffert d'une injustice, juste après l'indépendance... Une injustice qu'on qualifie de raison d'Etat. Mais ces gens ont accepté de subir cette injustice pour pouvoir assister à la naissance d'un Etat et d'un projet de citoyenneté. C'est la génération de l'après-indépendance.
Ce que je trouve de noble chez ces gens-là, c'est qu'ils n'ont rien demandé et ils n'ont même pas pleuré devant des responsables pour demander réparation et être dédommagés. Je trouve que le personnage de Hassouna est l'un des trésors de la Tunisie».
La sortie de Vagues brisées est prévue pour le mois de mars «Pour moi, faire du cinéma, c'est raconter une histoire qui va rester, dit Habib Mestiri. On a aussi le droit de raconter l'Histoire de la Tunisie de notre propre point de vue. C'est un témoignage de la mémoire et pour la mémoire».


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