Enfoncé dans une crise financière et administrative qui menace son existence, le Club Africain, abandonné par ses parrains, se dirige tout droit vers le mur. Décidément, les choses bougent et à une grande vitesse au Parc A. Après les démissions en cascade du bureau directeur, présidé par Abdesslam Younsi (condamné à 15 ans de prison ferme dans une affaire de chèques sans provision), le CA attend toujours l'arrivée de son chevalier sauveur, capable de faire sortir le club de ce marasme. Le rêve des supporters clubistes s'est tout d'un coup transformé en cauchemar. Car c'est seulement Mohamed Ali Boughdiri qui a déposé sa candidature à la présidence du club. L'homme d'affaires qui a occupé quelques fonctions au sein du club, notamment celle de président de la section des jeunes. Lors de sa première apparition médiatique, Boughdiri s'est timidement exprimé sur son projet, son programme électoral et son plan d'action. «Avec cette situation financière périlleuse et sans précédent que traverse le club depuis un bon bout de temps, nous avons déposé notre candidature, malgré les risques et le mauvais contexte. Notre objectif consiste principalement à rassembler toute la famille clubiste. Nous avons plus que jamais besoin de tous les ex-dirigeants du club afin de pouvoir sortir de cette crise». Une déclaration assez indécise et hésitante qui reflète le climat dans lequel se déroulent ces élections. Face à cette incertitude, y a-t-il vraiment une véritable porte de sortie à ce cauchemar ? «Les grands» ont fui leurs responsabilités... Considéré comme le futur messie du club, le comité de sauvetage du CA, qui a promis au public clubiste un projet ambitieux capable de redonner au club sa grandeur d'antan, et qui avait tenu plusieurs réunions ces dernières semaines, n'aurait pas tenu ses promesses. Il s'est donc retiré de la course à la présidence sur la pointe des pieds, laissant perplexes les fans clubistes. Bref, il faut dire que les «figures emblématiques» du Club Africain ont fui leurs responsabilités. Tout le Club de Bab Jedid est donc dans le flou le plus total et demeure désormais menacé dans son existence. Ce monument sportif qui bénéficie depuis toujours d'une grande réputation, risque sérieusement de perdre sa gloire et sa splendeur en cette année du centenaire. Le constat est, d'ailleurs, loin d'être anodin : l'intérêt du CA ne fait pas partie des priorités absolues de la majorité écrasante de ses anciens dirigeants. C'est vrai, tout le monde voit et reconnaît la situation chaotique du CA. Tout le monde sait que cette situation perdure depuis presque une décennie. Mais qu'a-t-on fait pour éviter le pire et aider ce grand club à se relancer ?