L'Allemagne est disposée à soutenir la Tunisie à travers la création de nouveaux projets innovants et d'envergure dans les régions intérieures, afin d'y réduire le chômage et de créer de nouvelles richesses L'Allemagne a toujours soutenu la Tunisie dans le domaine économique et compte poursuivre ses efforts dans ce sens pour permettre à notre pays d'effectuer sa transition économique d'une façon souple sans porter atteinte aux intérêts et avantages des citoyens, notamment ceux qui sont classés à revenu limité. En tout cas, la Tunisie et l'Allemagne ont décidé d'un commun accord de renforcer la présence des entreprises allemandes sur le territoire tunisien en améliorant le climat des affaires. Lors de son intervention lors de la conférence placée sur le thème «L'Allemagne et la Tunisie pour une coopération économique réussie», qui a eu lieu hier au siège de l'Utica, M. Habib Essid, chef du gouvernement, a rappelé la volonté des deux pays de hisser le niveau de la coopération économique à un niveau élevé. L'orateur a rappelé la transition politique en Tunisie, qui a valu au Quartet d'obtenir le Prix Nobel de la Paix 2015. C'est une reconnaissance du projet social négocié et mis en place par ce quartet. Un taux de chômage élevé Cependant, certains indicateurs suscitent des soucis, comme c'est le cas du chômage, dont le taux demeure encore élevé, de l'avis même du chef du gouvernement. On constate aussi des disparités régionales, un faible taux de la croissance, une tendance inflationniste, un déficit budgétaire qui se creuse... Le contexte géopolitique n'est pas non plus des plus favorables, surtout si l'on tient compte de la situation du voisin libyen qui perdure. D'où la nécessité d'engager une réflexion approfondie à propos de l'économie tunisienne afin d'encourager les investissements et de promouvoir la compétitivité. C'est dans ce cadre, d'ailleurs, que le gouvernement a entamé des réformes structurelles qui ont concerné les secteurs financier et bancaire, la Caisse générale de compensation, l'assainissement des entreprises publiques. Il a été possible aussi d'augmenter les salaires dans la fonction publique, de créer le Conseil social et d'amender la loi sur la concurrence. Pour ce qui est des investissements, les réformes ont porté notamment sur la simplification et l'allégement des procédures administratives et sur l'attribution aux régions de plus de pouvoir et de prérogatives. Ces changements entrent dans le cadre du Plan quinquennal de développement 2016-2020. De grands projets à réaliser Au cours de la prochaine période, des grands projets structurants sont également programmés. Une conférence internationale d'envergure sera, d'ailleurs, organisée prochainement en vue d'exposer ces projets aux investisseurs qui seront invités à les concrétiser. Le partenariat public-privé sera également favorisé dans le cadre du lancement d'un ensemble de projets. Les investissements directs étrangers (IDE) seront encouragés pour la réalisation des projets à valeur ajoutée, comme ceux qui concernent les composants automobiles, l'aéronautique, l'énergie, l'eau et bien d'autres secteurs. L'objectif est de rétablir la confiance entre les investisseurs et l'Etat tunisien pour pouvoir multiplier la création des projets dans toutes les régions. Avec le partenaire allemand, cette confiance n'a pas été compromise puisque, selon M. Essid, durant les 9 premiers mois de cette année, le nombre des entreprises allemandes a atteint les 21, avec une valeur d'investissements de 60 MD et la création de 500 nouveaux postes d'emploi. Ce qui porte le nombre total des entreprises allemandes à 250. Malgré la crise, beaucoup de chefs d'entreprise allemands ont tenu à ne pas quitter le pays, ce qui leur a permis de bénéficier d'un ensemble d'avantages. Les réformes programmées concernent aussi la fiscalité, la douane et le code de change. Des potentialités commerciales peuvent encore être exploitées et on peut faire mieux, selon M. Essid. Exploiter les opportunités disponibles De son côté, Mme Wided Bouchamaoui, présidente de l'Utica, s'est félicitée du soutien de l'Allemagne à la Tunisie, rappelant que des visites de travail des responsables des deux pays ont été effectuées. Elle a mis en exergue, également, l'importance qu'il y a à multiplier les échanges des deux côtés en vue d'exploiter les opportunités disponibles sur le marché. L'objectif est de réussir les relations de coopération. «Les entreprises allemandes sont restées en Tunisie et continuent encore à investir», estime l'oratrice, ajoutant que «l'Utica a participé au dialogue national avec les autres partenaires, ce qui a permis d'obtenir le Prix Nobel de la paix». L'économie tunisienne est appelée à relever plusieurs défis dont celui de l'emploi. L'Utica reste toujours ouverte au dialogue, mais tient compte de la situation financière de chaque entreprise. Les investisseurs allemands ne se sont pas contentés de créer des projets dans les grandes villes, elles ont installé leurs entreprises également dans les régions intérieures. M. Christian Wulff, président de l'Association euro-méditerranéenne arabe (EMA) et ancien président de la République fédérale d'Allemagne, a réitéré la volonté de l'Allemagne de soutenir la Tunisie au cours de la prochaine période et sur toute la décennie, à travers la création de nouveaux projets dans le cadre des liens qui lient l'Europe à l'Afrique du Nord. L'Allemagne constitue le partenaire privilégié de la Tunisie, avec des exportations nationales qui ont atteint les 75%. En plus des entreprises actuellement opérationnelles sur notre sol, de nouveaux investissements pourraient être réalisés. C'est, en tout cas, le vœu du gouvernement allemand qui encourage l'innovation et la créativité dans toutes les activités économiques.