On est en train d'offenser Mejri pour faire oublier la désillusion de l'Afrobasket L'intervention de Salah Mejri, basketteur tunisien qui évolue à Dallas en NBA (ce qui est une bonne chose pour notre basket), en visioconférence à l'ambassade américaine, a fait couler beaucoup d'encre. Il a parlé de sa carrière mais ce qui a créé une polémique, c'est que Salah a déclaré qu'il a joué le dernier Afrobasket avec une blessure grave (fracture du tibia). Il a aussi dit que le staff médical de la sélection ne l'a pas avisé de la gravité de sa blessure à temps. Ce qu'il a dit est grave mais il faut rappeler que tout le monde savait que Mejri avait joué avec une blessure. Il n'était pas au top à cause des douleurs qui l'ont empêché de jouer sur sa vraie valeur. Le match contre l'Angola a été le tournant puisqu'il n'avait plus la force de continuer. Pourquoi alors une polémique? D'abord parce que Mejri soupçonne le staff médical de la sélection de l'avoir trompé pour le faire jouer et l'a exposé ainsi à des complications plus graves qui auraient pu lui coûter son transfert à Dallas. Benzarti : à côté de la plaque ! Avant de commenter la réaction de Ali Benzarti sur les dires de Mejri, on parlera de l'idée d'intervenir de notre basketteur dans l'ambassade américaine à Tunis. A notre avis, c'est déplacé et c'est même provocateur pour tous les sportifs tunisiens. Mejri s'est trompé, mais cela ne doit pas tourner en un procès gratuit. Ali Benzarti avait lui-même reconnu avoir regardé le match ESR-CSC en compagnie de l'ambassadeur américain en Tunisie. Benzarti, fidèle à ses habitudes, agressif, hypertendu, frôlant même le dédain, a réagi d'une manière non adéquate aux dires de Mejri. Il veut le forcer à ne pas parler, il veut que tout passe par lui! En même temps, et pour détourner l'attention sur la désillusion de l'Afrobasket (notre sélection s'est contentée du bronze, alors que l'objectif était de gagner tout simplement!), sur l'effondrement du basket féminin et sur le blocage des sélections des jeunes, Benzarti voulait offenser Mejri et le mettre dans la peau d'un joueur indiscipliné et ingrat à l'égard de la sélection et de son staff. Et comme le président de la Ftbb est quelqu'un qui dirige seul la fédération sans donner aucune importance à tous les membres du bureau fédéral (qui se font discrets et passifs en sa présence!), il a tranché en disant à l'émission sportive «Stade Ettounissia» qu'il faut «élever le débat et éviter de tomber si bas», en insinuant aussi que Mejri est influencé par son agent. C'est si dur et infondé à l'égard d'un joueur qui a beaucoup donné à la sélection avec un rôle clef dans la consécration en 2011. Sans oublier ce qu'il a fait en Afrobasket 2015 quand il a empêché le joueur du Maroc à la dernière seconde de tuer le match (alors qu'il jouait blessé). Au lieu de faire une enquête et d'essayer d'écouter le joueur, Benzarti a pris les choses d'une manière violente. Au lieu de nous parler de la sélection et de son avenir (aucune déclaration sur l'évaluation de l'Afrobasket!) on finit tout cela et on offense, comme d'habitude, Salah Mejri. Nous ne défendons pas ce dernier, mais il faut reconnaître que c'est une fierté pour notre basket. Que cela ne plaise pas à certains c'est une autre paire de manches.