Pour l'émissaire de l'ONU, Martin Kobler, la mise en place d'un gouvernement d'unité nationale reste sa priorité 0AGENCES — Le général libyen Khalifa Haftar, qui commande les forces loyales au gouvernement reconnu par la communauté internationale, a réclamé la levée de l'embargo sur les ventes d'armes pour pouvoir combattre l'implantation de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI). Cet ex-allié de Mouammar Kadhafi s'est entretenu tard mercredi soir avec l'émissaire de l'ONU, Martin Kobler. «Le dialogue ne peut pas se poursuivre comme dans le passé et sans bénéfice, sinon, c'est une perte de temps», a-t-il dit à la presse. «Il faut que l'embargo sur les armes à destination de l'armée libyenne soit levé et ainsi nous disposerons des armes pour assumer notre propre rôle», a-t-il ajouté. L'envoyé spécial de l'ONU a estimé pour sa part qu'il fallait d'abord qu'un gouvernement d'unité soit mis en place en Libye avant, dans un deuxième temps, qu'une réflexion puisse s'amorcer sur cet embargo. Martin Kobler a ajouté qu'il faudrait aussi que le pays se dote d'une armée nationale. Dans le chaos qui a suivi la chute du régime Kadhafi, en 2011, deux autorités distinctes, avec gouvernement et parlement, se sont établies en Libye, se disputant la légitimité du pouvoir. La Chambre des représentants, le Parlement libyen reconnu par la communauté internationale, s'est replié dans l'est du pays tandis que le Congrès général national (CGN), assemblée concurrente, siège à Tripoli, prise par les ex-milices islamistes d'«Aube de la Libye» en août 2014. Un accord de paix sous médiation de l'ONU qui prévoit la formation d'un gouvernement d'unité devait être signé hier. Le texte, auquel s'opposent les plus radicaux de chaque camp, prévoit notamment la mise en place d'un Conseil présidentiel composé de six membres, qui devra représenter les centres de pouvoir régionaux traditionnels du pays. Les deux assemblées rivales se fondraient en un Parlement bicaméral avec une Chambre des représentants et un Conseil d'Etat, consultatif.