Communiqué de l'Ordre des avocats : entre soulagement et scepticisme    City Cars Kia accompagne la protection civile de Tunis et de Sfax dans la formation aux véhicules électriques    BNA Assurances : Accord de principe pour le passage au marché principal    Annulation de la grève des agents de Tunisair Technics    Festival de Hammamet : tout ce qu'il faut savoir sur l'achat des billets    Le Festival international de Bizerte lève le voile sur les premières têtes d'affiche de sa 42e édition    Brevet 2025 : un taux de réussite de 63,07%    Le statut d'auto-entrepreneur élargi aux journalistes indépendants    Coupure d'eau à Ennadhour – Aïn El Berda ce jeudi à partir de 14h00    Où partir sans visa quand on est Tunisien ? Le top 10 des destinations à découvrir    Où étudier en France en 2025 ? Le top des villes pour les étudiants tunisiens    Orages violents et grêle : alerte météo cet après-midi en Tunisie    La Tunisie met en avant sa vision lors des dialogues approfondis sur l'éducation transnationale du British Council    La SNCFT transporte près de 780 000 tonnes de phosphate au premier semestre    L'attaquant international de Liverpool Diogo Jota perd la vie dans un terrible accident de la route    Michket Slama Khaldi plaide pour une dette souveraine tournée vers le développement durable    L'UBCI soutient la créativité au Grand Défilé Annuel ESMOD Tunisie 2025    Tunisiens, ne tardez pas à déclarer et transférer vos avoirs avec « Jibaya »    Nuit de cauchemar entre Java et Bali : 30 disparus après un naufrage    Wajih Dhakkar : nous gardons l'espoir de parvenir à un accord    Projet FEF Horizon Recherche : Vers une évaluation renforcée de la recherche scientifique en Tunisie    Diogo Jota est mort : choc dans le monde du football    Slim Bouzidi : les agents de la Steg subissent des pressions constantes    Sécurité alimentaire en été : renforcement des contrôles sur les fruits, légumes, fourrages et eaux conditionnées    Expulsion, litiges, préavis : ce que tout locataire tunisien doit exiger dans son contrat    USM : Faouzi Benzarti jette l'éponge et quitte le club    Le Front de salut national appelle à manifester le 25 juillet prochain    Glissements de terrain à Sidi Bou Saïd : Lancement d'un plan d'urgence    Le Royaume-Uni et la Tunisie lancent un projet d'énergie propre pour les opérations de pêche artisanale    De Carthage à Mascate : Une histoire partagée, un partenariat renforcé    Kaïs Saïed menace de nouveau de remplacer les responsables par des chômeurs    Nucléaire : l'Iran suspend officiellement sa coopération avec l'AIEA    Dougga le 5 juillet : NOR.BE et 70 musiciens en live dans le théâtre antique    Les Etats-Unis cessent la livraison d'armes à l'Ukraine : Kiev vacille, Moscou à l'affût    Spinoza, Dieu et la nature à l'épreuve du Big Bang: vers une métaphysique cosmique    Tournoi scolaire de football 2025 : l'école primaire Al Mansourah à Kairouan remporte la finale nationale    Football-US Monastir : Faouzi Benzarti sur le départ?    Vient de paraître : Paix en Palestine: Analyse du conflit israélo-palestinien de Mohamed Nafti    Décès de Mrad Ben Mahmoud : Un photographe de grand talent nous quitte    Tournée de La Nuit des Chefs au Festival Carthage 2025, Festival Hammamet 2025 et à El Jem    Il ne fait rien... et pourtant il est payé : le métier le plus déroutant du monde    Trump annonce une trêve de 60 jours dans la bande de Gaza    Tunisie – Oman : Comment multiplier les 10.000 Tunisiens au Sultanat et les 97 millions de dinars d'échanges commerciaux    Le programme d'aide à la publication Abdelwahab Meddeb (PAP) lancé dans sa 2ème session au titre de l'année 2025    Trump tacle Musk sur le montant des subventions qu'il touche    Vient de paraître - Paix en Palestine: Analyse du conflit israélo-palestinien de Mohamed Nafti    Wimbledon : Ons Jabeur contrainte à l'abandon après un malaise sur le court    Wimbledon 2025 : Ons Jabeur face à Viktoriya Tomova au premier tour    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Audition du Ministre des affaires Culturelles: Le budget se réduit comme une peau de chagrin
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 11 - 2020

Le budget du ministère des Affaires culturelles pour l'année 2021 s'élève à 358,4 millions de dinars, soit 0,68% du budget total de l'Etat. Contre 351 millions de dinars en 2020, et 0,74% du budget global. Ceux qui réclamaient d'arrondir le budget de la Culture à hauteur de 1% devraient passer leur chemin.
Les débats parlementaires dédiés à l'examen du budget alloué à chaque département ministériel, dans le cadre du projet de loi de finances 2021, avancent à cadence régulière. Hier, au palais du Bardo, c'était au tour du cas problématique, autant le dire d'emblée, du ministère des Affaires culturelles. La commission parlementaire de la jeunesse, des affaires culturelles, de l'éducation et de la recherche scientifique était appelée à se pencher tant sur le maigre budget imparti que sur les mouvements sociaux qui agitent le monde de la culture et du divertissement.
Thème officiel de la rencontre : audition du ministre par intérim des Affaires culturelles, Habib Ammar, initialement ministre du Tourisme qui cumule à ce titre deux ministères. Au lieu d'un, ce sont donc deux secteurs sinistrés dont M. Ammar a la charge. Si on parle d'un cadeau...
A la Salle boisée Radhia-Haddad, a démarré ladite réunion avec presque une heure de retard, présidée par Fayçal Tahri, président de la commission, et épaulé par la vice-présidente, Samira Sayhi.
Prenant ses précautions, le ministre, prudent, est arrivé flanqué d'une importante délégation composée de 20 personnes ! Compte tenu de la conjoncture, le débat s'annonce rude. Les travées occupées par le membre de l'exécutif et son staff étaient donc pleines. On ne peut pas en dire autant des bancs réservés aux parlementaires.
Le statut de l'artiste, point litigieux
Le budget du ministère des Affaires culturelles pour l'année 2021 s'élève à 358,4 millions de dinars, soit 0,68% du budget total de l'Etat. Contre 351 millions de dinars en 2020, et 0,74% précédemment. Plus d'argent mais baisse en pourcentage global. Ceux qui réclamaient d'arrondir le budget de la Culture à hauteur de 1% devraient passer leur chemin.
M. Ammar a confirmé lors de son exposé introductif que 54% du budget du ministère sera englouti par les salaires, estimés à 194,4 millions de dinars. Le département emploie 50 000 personnes ! Une fois la pilule passée, le ministre était plus à l'aise pour discourir sur les projets et les objectifs. Il a précisé qu'il est du rôle du ministère de consolider la culture de la citoyenneté, de développer les infrastructures, d'investir dans la culture destinée aux enfants et de soutenir une stratégie de décentralisation. Point litigieux qui oppose depuis des années les gens de la culture aux autorités, le projet de loi relatif au statut de l'artiste. Le ministre s'est engagé à envoyer le texte de loi réglementant les professions artistiques au Parlement pour révision.
Les députés, que ce soit par des interventions présentielles ou à distance, en mode audio, ont presque tous évoqué le cas des animateurs diplômés de l'Institut supérieur de l'animation pour la jeunesse et la culture de Bir El Bey qui devraient, selon eux, être recrutés par le Ministère et dans les différentes administrations déconcentrées.
La diplomatie culturelle
D'autres ont déploré l'état des monuments et sites historiques laissés à l'abandon et exposés au pillage. Ils ont appelé à la protection, à l'entretien et au recensement de ces sites. Certains élus ont évoqué la question de la diplomatie culturelle. Vaste programme et très porteur, s'il est bien pensé et conduit. La diplomatie culturelle peut comprendre l'histoire, la culture et les arts avec ses différentes expressions, le patrimoine vestimentaire, le terroir, atout de la gastronomie tunisienne. Une démarche en mesure de contribuer au rayonnement de la Tunisie dans le monde. Une politique stratégique qui ne peut se concrétiser sans le soutien des structures touristiques qui sont du ressort du double ministre, appelé à intervenir efficacement à ce niveau.
Certaines revendications au goût purement électoraliste n'étaient pas en reste. Puisque des élus n'ont pas trouvé mieux que d'appeler à l'installation de maisons de la culture dans leurs circonscriptions. Heureusement, vite recadrés par la vice-présidente, Samira Sayhi. Encore faut-il d'abord restaurer et équiper celles existantes qui tombent en ruine, leur lance-t-elle lors de sa prise de parole.
Habib Ammar n'a pas essayé de dissimuler les difficultés du secteur. Des failles structurelles qui le minent depuis des années : faiblesse des infrastructures, difficulté de trouver des financements pour de grands projets culturels.
Les carences du cadre législatif sont une autre difficulté qui vient s'ajouter aux précédentes.
M. Ammar n'a pu passer outre l'impact de la pandémie sur le secteur gravement touché, soulignant que le travail des artistes, caractérisé par des activités saisonnières et occasionnelles, a été doublement pénalisé.
C'est ce qui explique l'escalade des protestations. Malgré les interventions du ministère à travers la levée d'un fonds de paiement qui reste très en deçà des attentes, selon les témoignages mêmes des concernés, tombés pour certains avec leurs familles dans une totale précarité.
Au milieu de ce magma, des élus du peuple n'ont pas trouvé mieux que d'inciter le ministre à réactiver des commissions de censure, sans les nommer. Celles-ci auraient pour mission d'évaluer les productions et œuvres artistiques, non dans leur dimension artistique et esthétique s'adressant aux sens, aux émotions et à l'intellect, mais selon des normes « morales et vertueuses » et conformément à « notre identité ». Les députés ont fait part de leur incompréhension, disent-ils, de voir des activités « vulgaires et ordurières » subventionnées par le ministère, alors que d'autres en sont privées. Des postures qui rappellent un proche passé. De sinistre mémoire.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.